Plus de 3 millions d’étudiants dans le supérieur en 2024

Une hausse continue malgré la baisse démographique

Les étudiants sont toujours plus nombreux dans l’enseignement supérieur, en dépit d’un contexte démographique peu favorable. C’est ce que révèle une note du ministère de l’Enseignement supérieur, qui analyse filière par filière les dynamiques en cours. Le manque de places, l’essor des établissements privés, les budgets serrés des universités ou encore la pression sur Parcoursup sont autant de tensions qui structurent le paysage depuis plusieurs années.

Selon la Sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques (SIES), la baisse du nombre d’étudiants attendue à cause de la démographie ne se concrétise pas pour l’instant. En 2024, le cap des 3 millions d’étudiants a été franchi, contre 2,3 millions en 2010.

Des formations sélectives en plein essor

« Cette progression (+ 47 700 étudiants) serait portée par l’augmentation du nombre de bacheliers et par une nouvelle hausse du taux de poursuite d’études, en particulier en STS, CPGE (Classes prépa) et dans les formations de master », explique le SIES. Le détail révèle une hausse de 16 200 inscriptions en master par rapport à 2023, et de 4 500 en CPGE, ce qui ramène cette filière à son niveau de 2017 après cinq années de baisse.

Les grandes écoles, écoles de commerce et écoles d’ingénieurs enregistrent aussi une hausse : +2,3 %, soit 20 000 étudiants supplémentaires à la rentrée 2024, dont 5 000 en école de commerce et 1 800 en école d’ingénieurs. Ce constat pousse le ministre Philippe Baptiste à initier une réforme du post-bac et à encadrer davantage les établissements privés, en forte croissance.

75 % des bacheliers poursuivent dans le supérieur

Cette dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir. Malgré la baisse du nombre de bacheliers due à la démographie, l’augmentation des taux de poursuite d’études et la diversification des parcours devraient compenser. En 2024, trois quarts des bacheliers ont rejoint l’enseignement supérieur, contre 65,5 % en 2012.

Dans le détail, 90,3 % des bacheliers de la voie générale poursuivent leurs études après le bac, contre 73,8 % pour la voie technologique. Ces derniers choisissent de plus en plus les écoles de commerce, gestion et vente : en 2024, 1,6 % des bacheliers technologiques s’y sont inscrits, contre 1,0 % en 2018.

Les bacs pro poursuivent aussi leurs études

Même tendance pour les bacheliers professionnels : la poursuite d’études continue de progresser. Ils étaient 39,5 % à continuer en 2020, et ils sont désormais 43,3 % en 2024, selon les projections du SIES.

Les universités sous pression

Toutes les formations ne bénéficient pas de cette croissance. Les formations non universitaires – comme les STS en apprentissage, les écoles de commerce et d’ingénieurs, ainsi que les formations paramédicales et sociales – devraient continuer de croître. À l’inverse, les universités sont plus exposées aux effets de la démographie, notamment les licences générales. Seules les filières scientifiques et de santé semblent échapper à cette tendance.

Depuis 2020, certaines disciplines comme les lettres et sciences humaines continuent de perdre des étudiants. En 2024, on observe 1 700 néobacheliers en moins par rapport à 2023 dans ces filières. D’autres domaines progressent, notamment le droit (+2 200 inscrits), les sciences et les IUT.

À l’horizon 2033, le nombre total d’étudiants devrait se stabiliser autour de 3,1 millions.

SOURCE : LE PARISIEN