Pour la première fois, le Medef structure un de ses pôles autour des compétences (Olivier Faron)

Depuis le 1er janvier 2025, le Medef a réorganisé ses activités liées à l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. Ces sujets sont désormais couverts par le nouveau pôle "compétences, formation et jeunesse", indépendant du pôle social auquel il appartenait auparavant. Dans une interview accordée à AEF info, Olivier Faron, directeur de ce pôle, explique les objectifs du Medef, notamment en matière d’orientation, de formation post-bac, de transition écologique et d’intelligence artificielle. Il évoque également les préoccupations concernant l’apprentissage ainsi que les ambitions liées au CPF et aux reconversions professionnelles.
Olivier Faron, directeur du pôle "compétences, formation et jeunesse" du Medef
Pourquoi le Medef a-t-il décidé de réorganiser ses équipes autour de la formation et de l’éducation ?
Olivier Faron : Cette réorganisation est une décision clé de notre président, Patrick Martin. Le nouveau pôle "compétences, formation et jeunesse", créé le 1er janvier 2025, est un pôle autonome. C’est la première fois que le Medef structure un pôle entièrement dédié aux compétences, ce qui reflète notre ambition pour ce domaine. Nous voulons accompagner la formation initiale et continue, de l’école jusqu’à la retraite, afin de garantir une réussite à toutes les étapes de la vie.
Ce pôle est soutenu par une équipe nationale de six collaborateurs et près de 40 référents régionaux en éducation-formation ou formation professionnelle. Ensemble, nous portons les couleurs du Medef sur ces sujets essentiels.
Quel est le lien avec le pôle social du Medef ?
Jusqu’en 2024, cette direction faisait partie du pôle social. Aujourd’hui, elle est autonome, mais nous collaborons étroitement avec ce dernier, car nos thématiques sont naturellement connectées. Nous travaillons également avec d’autres pôles, comme celui dédié à la transition écologique, qui a récemment publié un rapport sur les compétences nécessaires, ou encore le pôle numérique, avec lequel nous organisons des événements autour de l’intelligence artificielle.
Une feuille de route a-t-elle été établie pour ce nouveau pôle ?
Nous finalisons actuellement notre feuille de route avec les deux coprésidents de la commission "éducation, formation et jeunesse", Anna Notarianni et Pierre Courbebaisse. Cette feuille de route inclura des principes d’action, des outils et sept chantiers prioritaires pour l’année à venir.
Quels seront les principaux chantiers du pôle ?
Nous préparons notamment un rapport sur l’orientation, présenté sous l’angle des entreprises comme facteur de réussite pour les jeunes. Ce rapport sera dévoilé au printemps lors d’un événement dédié. Parmi les autres priorités, les compétences nécessaires à la transition écologique et à d’autres transformations majeures seront également abordées.
Allez-vous aussi travailler sur l’enseignement supérieur ?
Le Medef souhaite renforcer sa présence dans le post-bac. Nous traiterons des enjeux tels que le décrochage étudiant, le manque d’ingénieurs – notamment de femmes ingénieures – et l’employabilité.
Qu’en est-il de la formation professionnelle ?
Nous visons à construire des parcours de réussite pour accompagner les actifs tout au long de leur carrière. Nous travaillons sur des dispositifs de transition professionnelle et sur l’accompagnement des jeunes, des étudiants et des actifs en entreprise.
Les enjeux des reconversions et de l’apprentissage
Les reconversions professionnelles sont-elles stratégiques pour le Medef ?
Absolument. En période de difficultés économiques, les transitions professionnelles sont cruciales pour les entreprises et les actifs. Nous collaborons notamment avec les dispositifs "Transitions Pro" pour accompagner ces démarches de renouvellement des compétences.
Y a-t-il des inquiétudes concernant l’apprentissage ?
L’apprentissage est une priorité pour le Medef. C’est un levier de réussite pour tous les niveaux de qualification, des CAP aux filières d’ingénieurs. Toutefois, nous regrettons que la prime à l’embauche ait été réduite pour certaines entreprises, ce qui pourrait freiner leur engagement.
L’avenir du CPF comme outil stratégique
Que pensez-vous du projet d’évolution du CPF ?
Nous soutenons l’idée que le CPF devienne un outil stratégique pour la gestion des ressources humaines. Les abondements, qu’ils soient réalisés par les entreprises ou les régions, sont essentiels pour répondre aux besoins en compétences des actifs et des entreprises.

SOURCE : AEF INFO

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