Réforme du BUT : une meilleure réussite qu’en licence

La réforme du DUT commence à livrer ses premiers résultats. Si le Bachelor universitaire de technologie (BUT), nouveau diplôme bac +3, affiche un taux de réussite de 55 %, contre 71 % pour le DUT en deux ans, ces chiffres restent supérieurs à ceux observés en licence. Décryptage d’une réforme qui redessine le paysage des études courtes à l’université.

Un nouveau diplôme pour aligner les IUT sur le modèle européen

Depuis la rentrée 2021, l’enseignement supérieur français a vu naître un nouveau diplôme : le Bachelor universitaire de technologie (BUT). Ce cursus de trois ans remplace le Diplôme universitaire de technologie (DUT), auparavant délivré en deux ans. L’objectif est d’harmoniser les formations des IUT avec le schéma européen LMD (Licence, Master, Doctorat) et de renforcer leur dimension professionnalisante.

Cette réforme vise à favoriser l’insertion professionnelle des diplômés tout en facilitant la poursuite d’études vers le master. Trois ans après son lancement, le ministère de l’Enseignement supérieur publie les premiers chiffres sur la réussite de la promotion 2021, offrant un premier bilan concret de la réforme.

Plus de réussite qu’en licence

Les données concernant la première cohorte de néobacheliers inscrits en 2021 indiquent un taux de réussite global de 54,9 % sur trois ans. Si ce résultat reste inférieur à celui du DUT (71 % en deux ans), il demeure nettement supérieur à celui observé en licence, où seuls 34 % des étudiants obtiennent leur diplôme en trois ans.

Cette différence s’explique notamment par un meilleur encadrement pédagogique et une approche plus professionnalisante au sein des IUT, combinant cours théoriques, projets tutorés et stages.

Le taux de réussite varie selon le profil des étudiants. Les bacheliers généraux affichent un taux de 62,4 %, contre 44,9 % pour les bacheliers technologiques et 37,7 % pour les bacheliers professionnels.

Le rôle des mentions au bac et des profils d’étudiants

Les résultats diffèrent également en fonction de la mention obtenue au baccalauréat. Les étudiants ayant obtenu une mention "Très Bien" réussissent à 66,4 %, ceux avec une mention "Bien" à 64,2 %, tandis que les étudiants sans mention ne sont que 39,6 % à obtenir leur BUT en trois ans.

Les filles, qui représentent 39 % des effectifs, réussissent mieux que les garçons, avec un taux supérieur de 7,8 points (59,7 % contre 51,9 %).

L’origine sociale demeure un facteur important : les étudiants issus de milieux très favorisés (32 % du total) obtiennent leur diplôme dans 57,7 % des cas, contre 50,7 % pour ceux issus de milieux défavorisés.

Enfin, selon les spécialités, le taux de réussite est légèrement supérieur dans les services (56,2 %) par rapport au secteur de la production (53,1 %).

Des taux de passage en hausse et une réussite forte en troisième année

Avant l’obtention du diplôme, les taux de passage en deuxième et troisième année constituent également des indicateurs significatifs. Pour la promotion 2021, 71,8 % des étudiants sont passés en deuxième année et 57,5 % en troisième année, contre 71 % de réussite pour l’ancien DUT.

Les promotions suivantes (2022 et 2023) montrent une progression de ces taux, signe d’une meilleure adaptation au nouveau format du BUT et d’une stabilisation du dispositif.

Au total, 95 % des étudiants inscrits en troisième année obtiennent leur diplôme, un taux supérieur à celui de la licence professionnelle, souvent suivie après un DUT, qui atteint 88 %.

Un diplôme intermédiaire toujours valorisé

Le DUT n’a pas complètement disparu : il reste délivré comme diplôme intermédiaire au sein du parcours du BUT. Il permet ainsi aux étudiants qui interrompent leur cursus avant la troisième année de valoriser leur parcours dans le monde professionnel.

Si les résultats de la première promotion sont encourageants, il faudra observer les prochaines cohortes pour mesurer pleinement les effets de cette réforme ambitieuse, qui cherche à concilier réussite académique, insertion professionnelle et ouverture européenne.

SOURCE : LEPARISIEN