Super-filières et orientation : les priorités du schéma directeur des formations professionnelles d’Île-de-France

Créer des places en lycées professionnels dans les zones à forte pression démographique, développer trois "super-filières" porteuses d’emploi et accompagner l’orientation des élèves : telles sont les priorités du schéma directeur des formations professionnelles initiales (SDFPI) présenté par la région Île-de-France mi-septembre 2025.
Le document insiste sur la coopération avec l’État, notamment dans la transformation de la carte des formations. Le Ceser souligne toutefois une gouvernance jugée complexe, incluant "plus d’une dizaine d’instances" susceptibles de "menacer la cohérence des actions".
Ce schéma vise à dresser un état des lieux complet des formations professionnelles initiales en Île-de-France et à présenter les orientations stratégiques qui guideront la période 2025-2028.‍

Identifier les besoins et adapter l’offre de formation

La région met en avant trois axes stratégiques pour les trois prochaines années :

• repérer les territoires nécessitant l’ouverture de nouvelles places en voie professionnelle,
• identifier les filières stratégiques à fort potentiel d’emploi,
• accompagner l’orientation et les parcours des élèves.

Le SDFPI prévoit 3 700 élèves supplémentaires en voie professionnelle d’ici 2028. Les zones les plus concernées sont le nord-ouest francilien, l’est de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, le nord de l’Essonne et le centre de la Seine-et-Marne.
Pour répondre à cette croissance, la région et l’État souhaitent :

• créer de nouvelles places dans les lycées professionnels,
• augmenter les capacités d’accueil dans certains établissements,
• ouvrir de nouvelles formations dès la rentrée.
  

Développer trois super-filières porteuses d’emploi

Concernant les filières stratégiques, le schéma met en avant plusieurs constats : attractivité insuffisante de certaines formations, besoins spécifiques de publics fragiles et faibles débouchés pour près de 20 % des lycéens professionnels.
Trois "super-filières" sont identifiées comme prioritaires :

• construction et transition énergétique,
• industrie,
• santé, social et bien-être.

Ces domaines sont considérés comme porteurs d’emploi et essentiels à la transition écologique et technologique.
À l’inverse, certaines filières tertiaires comme le commerce, la logistique ou les services aux entreprises, représentant pourtant 60 % de l’offre actuelle, sont jugées "à accompagner" en raison de résultats dégradés.

Ajuster la carte des formations professionnelles

Le SDFPI veut renforcer la coopération entre l’État et la Région pour piloter l’offre de formation. Parmi les actions prévues :

• la création d’un outil régional d’évaluation de l’insertion professionnelle,
• la sécurisation des parcours entre bac pro et BTS,
• le développement de formations de proximité et de colorations de diplômes à visée professionnelle,
• la modernisation des plateaux techniques dans les secteurs de l’industrie, du transport, du BTP et de l’énergie.

Cette transformation s’appuiera sur les Campus des métiers et des qualifications (CMQ), considérés comme pivots pour la formation des enseignants et l’adaptation des formations aux besoins économiques.

Accompagner l’orientation et l’information des élèves

Dernier axe fort du schéma : accompagner l’orientation des élèves en voie professionnelle.
La région, compétente pour l’information sur les métiers, veut renforcer la complémentarité avec les dispositifs de l’État.
Les deux entités partagent des principes communs : égalité d’accès, neutralité de l’information et coordination avec les équipes pédagogiques.

Parmi les actions prévues :

• pour la région : proposer une offre de services accessible via Oriane et le bus de l’orientation, dès la classe de 5e,
• pour l’État : généraliser la découverte des métiers dans tous les collèges,
• assurer le pilotage conjoint et le suivi régional des actions,
• favoriser la convergence des outils numériques développés par l’État et la Région.

SOURCE : aefinfo.fr