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ÉDUCATION
19
September 2025

Transition écologique : l’année 2025-2026 sera charnière pour l’enseignement supérieur

Un colloque pour dresser un premier bilan

Le 16 septembre 2025, France Universités a organisé à Sorbonne université une journée consacrée à la formation à la transition écologique dans l’enseignement supérieur. L’événement a permis de dresser un premier bilan sur l’intégration de la transition écologique et du développement soutenable dans les formations du premier cycle.

Mathias Bernard, président de l’université Clermont-Auvergne, a affirmé au nom de la conférence des présidents que cette dynamique devait devenir un pilier structurant de l’université de demain. Selon lui, les transitions constituent un levier incontournable pour former des citoyens capables d’agir dans un monde instable et complexe.

Un cadre ministériel et un calendrier serré

Depuis juillet 2023, une note ministérielle fixe un socle de connaissances et de compétences destiné à tous les étudiants de premier cycle. L’ancienne ministre Sylvie Retailleau avait fixé la rentrée 2025 comme échéance pour déployer ce module obligatoire. Pour répondre à ces ambitions, les universités doivent revoir en profondeur leurs pédagogies, intégrer davantage de pluridisciplinarité et associer sciences humaines, projets concrets et engagement étudiant.

Si la volonté est affirmée, les établissements soulignent toutefois qu’ils ont besoin de temps pour adapter les maquettes et restructurer les cursus. Malgré ces contraintes, France Universités réaffirme sa détermination à faire évoluer les formations sans céder aux logiques de court terme.

Une année décisive selon le ministère

Pour Benoit Laignel, haut fonctionnaire au développement durable au MESR, l’année 2025-2026 sera une étape charnière. Il cite le déploiement de la formation des étudiants de premier cycle, la prochaine journée nationale TEDS prévue le 10 décembre à Rennes, ainsi que l’actualisation du plan climat-biodiversité.

Le ministère a défini quatre étapes majeures : la mise en place du socle commun de connaissances pour tous les étudiants, la formation des enseignants et enseignants-chercheurs, l’intégration des enjeux TEDS dans les disciplines et enfin l’adaptation de l’offre de formation en fonction des besoins en compétences.

Des universités engagées mais à des rythmes différents

Un premier bilan provisoire, réalisé par la CGDD et la Dgesip sur 47 universités, montre que 36 % d’entre elles ont déjà mis en place une formation répondant au cahier des charges ministériel et que 42 % annoncent un dispositif en cours de développement. En revanche, la formation des enseignants reste insuffisante. Selon un échantillon de 30 établissements, seuls 19 % proposent déjà une formation pour les nouveaux entrants, pourtant obligatoire.

Du côté de France Universités, une enquête flash révèle que 73 % des établissements ont déployé ou prévoient de déployer rapidement cette formation. Le dernier quart se divise entre ceux qui envisagent de le faire et ceux qui rencontrent des difficultés.

Accompagner les établissements en retard

La journée nationale TEDS de Rennes devra dresser un état global des avancées et définir les moyens d’accompagner les établissements qui peinent à mettre en œuvre la réforme. Les universités devront désormais communiquer des indicateurs précis, tels que le nombre d’étudiants de premier cycle formés, ainsi que le pourcentage d’enseignants et enseignants-chercheurs néo-entrants ayant bénéficié d’une formation.

Le ministère assure que la transition écologique restera au cœur du contrat d’objectifs, malgré une évolution du format du COMP. Celui-ci doit à terme rassembler tous les schémas directeurs et consolider la stratégie écologique de l’enseignement supérieur.

Des dispositifs variables selon les établissements

Un sondage mené auprès du réseau des vice-présidents CFVU, qui a recueilli 43 réponses, révèle que 47 % des universités ont choisi de déployer un même dispositif en licence et en BUT. Une majorité d’entre elles a intégré le module de manière partielle ou totale dans les maquettes existantes. La plupart privilégient une solution mixte articulant un socle commun de connaissances et une approche disciplinaire adaptée aux enjeux des transitions écologiques.

Au niveau des cycles supérieurs, 44 % des universités ont déjà réfléchi à un cadrage similaire. Dans les formations de BUT, l’intégration est davantage liée à la discipline et les ressources pédagogiques sont généralement construites par des équipes locales pluridisciplinaires.

Des freins encore nombreux à lever

Malgré cette dynamique, plusieurs obstacles persistent. La résistance de certaines composantes et enseignants reste forte, certains se sentant illégitimes pour enseigner des sujets transversaux. Beaucoup craignent aussi une redondance avec les contenus déjà proposés dans le secondaire ou dans d’autres cours.

Le manque de ressources humaines et financières constitue un autre frein, tout comme la difficulté d’intégrer de nouveaux contenus sans alourdir les maquettes. Les contraintes liées aux accréditations universitaires et la nécessité d’adapter les pédagogies aux grands effectifs compliquent encore le déploiement.

Face à ces défis, plusieurs leviers sont identifiés : un portage politique fort, un cadrage institutionnel clair, la constitution d’équipes pédagogiques pluridisciplinaires, la formation continue des enseignants et l’implication active des étudiants.

Pour Cécile Lecomte, présidente du réseau des VP CFVU, toutes les universités avancent dans cette direction, mais chacune à son rythme et selon son contexte propre.

SOURCE : AEF INFO

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