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ÉDUCATION
25
September 2025

Un comité national de l’enseignement et de la formation professionnels sera installé fin septembre

Nommé haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels le 28 avril 2025, après sept mois de vacance du poste précédemment occupé par Geoffroy de Vitry, Éric Garnier, qui n’est pas concerné à ce stade par la démission du gouvernement, détaille sa mission à AEF info. Son objectif est d’élaborer une offre de formation de qualité, claire et lisible pour les jeunes et les entreprises, mais aussi alignée sur les besoins des territoires. Il souhaite également sécuriser les parcours de formation. Sa méthode repose sur le dialogue et sur la proximité avec le terrain. La concertation passera notamment par l’installation, le 30 septembre 2025, du comité national de l’enseignement et de la formation professionnels, qui réunira l’État, les régions, les organisations syndicales et le monde économique afin d’identifier des priorités communes, de lever des freins et de travailler sur la carte de formation avec les branches.

Améliorer l’attractivité de la voie professionnelle

Pour Éric Garnier, il est essentiel de renforcer l’attractivité non seulement des métiers, mais aussi des filières de la voie professionnelle. Les constats sont alarmants : le chômage des jeunes atteint 19 %, en hausse de 1,2 point par rapport à 2024, tandis que 480 000 postes sont restés vacants la même année. En 2030, dix des quinze métiers qui recruteront le plus seront issus de la voie professionnelle. Ces chiffres démontrent que la formation et l’enseignement professionnels doivent devenir de véritables leviers d’insertion pour les jeunes et de développement économique pour les territoires.

Deux grands objectifs fixés par la mission

Le premier objectif d’Éric Garnier est de construire une offre de formation de qualité, lisible et en cohérence avec les besoins des territoires et des entreprises. Cela implique de fermer les formations dont l’insertion professionnelle reste faible et d’en ouvrir de nouvelles, orientées vers les métiers porteurs. Cela passe par la création de formations complémentaires d’un an, appelées certificats de spécialisation, avec un objectif de 50 000 places, principalement en apprentissage, d’ici 2027.

Le second objectif concerne la sécurisation des parcours des jeunes. Avec les régions académiques, un plan CAP doit être mis en place pour accompagner les jeunes les plus fragiles vers l’emploi. Parallèlement, un plan spécifique vise à améliorer le taux de réussite des bacheliers professionnels dans le supérieur, alors qu’aujourd’hui seuls 35 % d’entre eux obtiennent leur BTS en deux ans.

Prévenir le décrochage et accompagner les jeunes

La sécurisation des parcours s’appuie sur un accompagnement progressif : sensibilisation aux métiers dès le collège, affectation plus efficace en voie professionnelle, parcours personnalisés en terminale professionnelle et accompagnement vers l’emploi. L’objectif est également de prévenir le décrochage scolaire en mobilisant l’ensemble de l’écosystème, notamment via des dispositifs comme Tous droits ouverts (TDO). Un suivi renforcé des jeunes après leur sortie du lycée est prévu grâce aux dispositifs Avenir pro et Avenir pro plus, qui remplacent Ambition emploi.

Le rôle du comité national de l’enseignement et de la formation

Le comité national de l’enseignement et de la formation professionnels, installé le 30 septembre 2025, réunira l’État, les régions, les organisations syndicales et le monde économique. Cet espace de dialogue permettra d’exprimer l’ensemble des points de vue, d’identifier les priorités d’action, de lever les freins existants, de partager les bonnes pratiques et de travailler sur la carte des formations avec les branches.

Éric Garnier place le dialogue au cœur de sa méthode. Il prévoit de se déplacer dans toute la France pour rencontrer les acteurs concernés : éducation nationale, chambres consulaires, CMQ, enseignement privé sous contrat, monde économique.

Adapter les parcours personnalisés de terminale

La réforme de 2023 avait introduit des parcours personnalisés en terminale professionnelle. Selon Éric Garnier, leur réorganisation redonne deux semaines de cours grâce au recul des examens en fin d’année. Mais au-delà de cette évolution, il estime nécessaire de développer un accompagnement plus continu tout au long de l’année scolaire, afin de mieux personnaliser les parcours. Le dispositif Avenir pro doit notamment permettre à chaque jeune qui souhaite s’insérer professionnellement d’être suivi par des conseillers de France Travail et des missions locales.

Renforcer l’attractivité des métiers et des filières

Pour répondre à la baisse du nombre de candidats aux concours de professeur de lycée professionnel, Éric Garnier souligne la nécessité de revaloriser la voie professionnelle et de montrer qu’elle propose des parcours allant de la troisième jusqu’au niveau ingénieur. L’objectif est aussi de développer le recours aux professeurs associés, issus du monde de l’entreprise, qui interviennent ponctuellement pour renforcer le lien entre formation et réalité professionnelle. Ces interventions contribuent également à la création des certificats de spécialisation.

Bureaux des entreprises et association des acteurs

Les bureaux des entreprises installés dans les lycées professionnels recueillent des retours globalement positifs, même si ce métier reste jeune. Concernant l’implication des régions, Éric Garnier rappelle que pour la première fois, un comité national de l’enseignement et de la formation professionnels associera Régions de France. Ce comité instaurera un lien étroit entre les jeunes, l’État, les régions et les entreprises.

Transformer la carte des formations

Plutôt que de viser systématiquement 6 % de transformations par an, l’objectif est désormais de se concentrer sur deux indicateurs clés : l’insertion professionnelle et la réussite des poursuites d’études. Cela peut passer par la fermeture de formations inadaptées, l’ouverture de nouvelles formations plus porteuses, ou encore l’ajout de certificats de spécialisation. Des expériences réussies existent déjà, comme dans certains EREA, où l’ajout d’une formation complémentaire a permis à 100 % des jeunes d’obtenir un bac pro et de poursuivre leur parcours en emploi ou en BTS.

Agir sur l’apprentissage et les certificats de spécialisation

La mission du haut-commissaire porte sur l’adaptation des parcours aux besoins des entreprises et des territoires. Les certificats de spécialisation à Bac+1, encore méconnus, doivent être mieux valorisés car ils répondent à des attentes spécifiques et permettent de fluidifier les parcours entre bac, BTS et emploi.

Le plan avenir et les nouvelles expérimentations

Le plan Avenir présenté en juin 2025 par la ministre de l’éducation nationale prévoit que les régions et l’éducation nationale travaillent ensemble sur les métiers et les parcours. Il inclut le développement de 50 000 places en certificats de spécialisation et l’expérimentation de BTS en trois ans, afin d’améliorer le taux de réussite des bacheliers professionnels. Chaque académie devra en proposer au moins une à la rentrée 2026. Ce plan introduit aussi des passerelles pour éviter le décrochage et renforcer la préparation à l’orientation.

Les campus des métiers et des qualifications comme leviers

Les campus des métiers et des qualifications (CMQ) favorisent une meilleure visibilité et lisibilité des parcours. Ils permettent de passer d’une logique de diplômes isolés à une logique de parcours, facilitant la mixité sociale et de genre. Ils participent également à l’adaptation de la carte des formations aux besoins réels des branches professionnelles, en particulier dans des secteurs stratégiques comme la cybersécurité ou l’électronique.

Mieux informer grâce aux données et aux systèmes d’information

Il n’existe pas de système unique pour centraliser toutes les données de formation. Le système Orion fournit des informations précieuses sur l’insertion et la poursuite d’études. Mais il est essentiel que les jeunes aient accès à des données complètes, y compris sur l’apprentissage et les certificats de spécialisation. Les plateformes comme Affelnet et Parcoursup affichent désormais des informations essentielles : taux d’emploi après la formation, salaire moyen, insertion professionnelle. Ce travail conjoint entre ministères et services statistiques permet aux jeunes et à leurs familles de faire des choix plus éclairés.

Conclusion

Pour Éric Garnier, la priorité est claire : transformer l’image et l’efficacité de la voie professionnelle, grâce au dialogue entre les acteurs, à l’adaptation des formations aux besoins économiques et à la sécurisation des parcours des jeunes. Le comité national de l’enseignement et de la formation professionnels jouera un rôle central pour structurer cette dynamique et renforcer l’insertion professionnelle.

SOURCE : AEF INFO

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