Un étudiant sur deux rencontre des difficultés pour bien s’alimenter, selon le baromètre du secours populaire français

Le Secours populaire français a publié la 19e édition de son baromètre sur la pauvreté et la précarité le jeudi 11 septembre. Malgré le ralentissement de l’inflation, ses effets restent marquants. Constat préoccupant : les conditions de vie des jeunes se sont nettement détériorées.

La précarité touche toujours une personne sur cinq

Le baromètre, réalisé avec Ipsos, révèle qu’en France une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Près de 34 % des Français estiment courir un risque important de basculer dans la précarité dans les prochains mois. 59 % craignent de ne pas pouvoir faire face à un imprévu et 31 % déclarent ne pas pouvoir se procurer une alimentation saine pour assurer trois repas par jour.

Un actif sur trois indique que son revenu ne permet pas de couvrir l’ensemble des dépenses du foyer, une situation qui s’aggrave, en particulier pour les plus jeunes.

Un jeune sur deux a des difficultés alimentaires

Le rapport met cette année l’accent sur la jeunesse, un sujet jugé particulièrement préoccupant. 48 % des 18-35 ans disent avoir des difficultés à s’alimenter sainement et 50 % se disent insatisfaits de leur niveau de vie, contre 33 % en 2010.

La moitié des jeunes se disent également angoissés par leur situation présente ou leur avenir. Un sur cinq (22 %) se dit même désespéré.

"Les conditions de vie des jeunes se sont dégradées, parce qu’ils n’ont plus accès à des activités à moindre coût. Tout se paye et tout est de plus en plus cher", alerte Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

Des privations dans la vie quotidienne

Les difficultés des jeunes ne concernent pas seulement l’alimentation. 56 % déclarent avoir du mal à accéder à des activités culturelles, 49 % à acheter des vêtements et 44 % à payer certains frais médicaux.

Plus de quatre étudiants sur dix jugent leur situation difficile et 60 % exercent ou cherchent un emploi rémunéré. Souvent précaires, ces emplois compliquent le suivi des études. Un jeune sur cinq a également contracté un prêt étudiant.

Pour le Secours populaire, il s’agit d’une responsabilité collective : les inquiétudes pour l’avenir fragilisent le moral des jeunes et entravent leur réussite.

Une jeunesse solidaire malgré la précarité

Malgré leur propre situation difficile, les jeunes se montrent solidaires. 73 % souhaitent s’engager dans une association ou faire des dons.

Le Secours populaire note que beaucoup fréquentent ses antennes pour obtenir de l’aide, mais participent également à la solidarité en aidant d’autres bénéficiaires. "C’est une démarche interactive où ils se sentent vulnérables mais aussi utiles pour les autres", souligne Henriette Steinberg.

Un pessimisme pour l’avenir des générations futures

Le baromètre révèle également un pessimisme croissant vis-à-vis de l’avenir. 59 % des Français estiment que les jeunes connaîtront plus de pauvreté que leurs aînés.

Près de 60 % des jeunes craignent d’avoir du mal à accéder à un emploi stable. 73 % pensent que les générations futures seront encore plus touchées.

Au niveau européen, plus d’un quart des répondants déclarent vivre dans une situation précaire, avec des niveaux particulièrement élevés en Grèce et en Moldavie. 61 % des Européens se montrent pessimistes quant à l’accès futur à un emploi stable.

"Malgré un léger mieux porté par le ralentissement de l’inflation, cette édition confirme l’ancrage durable de la précarité dans le quotidien des Français et des Européens", conclut le Secours populaire.

SOURCE : HUMANITE