Un jeune adulte sur deux est diplômé mais les compétences posent question

53 % des jeunes possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur en France, un taux supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (48 %), selon l’édition 2025 du rapport Regards sur l’éducation publiée le 9 septembre 2025. Pourtant, le taux de réussite en licence sur la durée théorique reste faible (34 %), souligne la chercheuse Corinne Heckmann. De plus, "le diplôme n’assure pas toujours les compétences attendues", rappelle Eric Charbonnier, analyste éducation à l’OCDE.
La France au-dessus de la moyenne de l’OCDE
La France enregistre 53 % de diplômés du supérieur parmi les 25-34 ans en 2024, un niveau inédit, contre 48 % pour la moyenne OCDE. Cette progression de 5 points par rapport à 2019 confirme une nette élévation du niveau d’éducation.
Parmi eux, 26 % détiennent un master ou équivalent, un chiffre supérieur à la moyenne OCDE (16 %). Cette proportion, déjà élevée en 2019 (20 %), continue de croître.
La part des non-diplômés en baisse
La part des jeunes adultes sans diplôme du deuxième cycle du secondaire diminue régulièrement. Elle atteint 13 % en moyenne dans l’OCDE en 2024, contre 15 % en 2019. En France, ce chiffre est tombé à 11 %.
Selon Eric Charbonnier, ces résultats traduisent les efforts de lutte contre le décrochage scolaire, réduisant le risque de chômage. Toutefois, le rapport indique que 6,3 % des diplômés français du supérieur sont au chômage, contre 4,9 % en moyenne dans l’OCDE. Malgré cela, les diplômés du supérieur en France gagnent 60 % de plus que ceux n’ayant que le bac, un écart supérieur à la moyenne OCDE (54 %).
Le diplôme ne garantit pas toujours les compétences
"Les jeunes diplômés disposent-ils vraiment des compétences attendues ?" s’interroge Eric Charbonnier. Le rapport souligne qu’un diplôme ne suffit pas si les bases ne sont pas solides.
Ainsi, 13 % des diplômés de l’OCDE présentent de faibles compétences en littératie. En France, ce chiffre est de 8 % en 2023, selon l’enquête PIAAC. L’OCDE insiste : élargir l’accès à l’éducation ne garantit pas l’acquisition de compétences fondamentales. Les entreprises doivent aussi contribuer à ce développement.
Des inégalités persistantes selon l’origine sociale
Le rapport met en évidence un lien fort entre diplôme et origine sociale. En France, 75 % des jeunes dont au moins un parent est diplômé du supérieur accèdent eux-mêmes à un diplôme supérieur. Ce chiffre chute à 32 % pour ceux dont les parents n’ont pas dépassé le secondaire. L’écart de 43 points rejoint la moyenne OCDE.
Un faible taux de réussite en licence
La France se distingue par un accès massif au supérieur : 95 % des candidats obtiennent une place via Parcoursup. En comparaison, seulement 40 % des élèves sont admis en Finlande et Suède.
Mais le taux de réussite en licence reste bas : seuls 34 % des inscrits obtiennent leur diplôme dans la durée théorique, et 46 % après une année supplémentaire. En moyenne OCDE, ces taux sont de 43 % et 59 %. Pour Corinne Heckmann, "il faut réfléchir à de meilleures orientations des jeunes pour réduire ces échecs précoces".
Les choix d’orientation des Français
En matière de spécialités, les Français privilégient le commerce, l’administration et le droit (34 %), suivis des arts, sciences humaines et sociales, journalisme et information (26 %). Les filières Stim (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) attirent 19 % des étudiants.
Dans l’OCDE, les Stim arrivent en tête avec 23 %, suivis du commerce et droit (23 %), puis des arts et sciences humaines (22 %).
Le rapport compare aussi l’insertion professionnelle : en France, les diplômés en sciences affichent un taux de chômage de 3,2 %, inférieur à la moyenne OCDE (3,6 %). En revanche, ceux issus des filières arts et sciences humaines atteignent 6,1 %. Pour Eric Charbonnier, une réflexion sur l’orientation scolaire est indispensable afin de mieux ajuster l’offre de formation aux besoins du marché.

SOURCE : AEF INFO

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