Un mois après la rentrée, que pensent (vraiment) ces lycéens de leur tenue scolaire obligatoire ?

Plusieurs communes d'Île-de-France et de l'Oise ont choisi d'expérimenter un uniforme pour l'année scolaire 2024-2025. Nous avons visité le lycée professionnel Robert Desnos à Crépy-en-Valois (Oise) pour recueillir les avis des principaux intéressés. Certains élèves portent l'uniforme de manière visible, d'autres ont décidé de le laisser à la maison, tandis qu'une majorité le cache sous plusieurs couches de vêtements. Ce lundi 14 octobre, au lycée Robert Desnos, comme dans une centaine d'autres établissements, les élèves doivent porter une « tenue scolaire » depuis la rentrée 2024. Ce terme a été utilisé pour adoucir le mot « uniforme », jugé « dépassé » par l'ancien ministre de l'Éducation Gabriel Attal, à l'origine de cette initiative.
À la rentrée, les lycées isariens ont reçu gratuitement des sweat-shirts, une veste et des polos ornés du logo de l'établissement ainsi que de celui de la région des Hauts-de-France, qui a cofinancé ces kits avec l'État. Le coût total pour chacun des 300 élèves de Robert Desnos s'élève à 200 euros. Si Hugues Roussel, le proviseur du lycée, se montre enthousiaste à propos de ce projet qui durera « deux ans » dans un premier temps, l'initiative ne fait pas l'unanimité parmi les lycéens rencontrés à la sortie des cours. Souleymane et ses amis en classe de première profitent des températures d'automne pour dissimuler le polo « obligatoire les lundis et mardis », qui le deviendra le reste de la semaine dès le retour des vacances de la Toussaint. « Je suis contre, ce n'est pas utile. Je pense que cela n'apporte pas de valeur aux élèves ni au lycée. Et surtout, je ne peux pas profiter des vêtements que j'ai achetés. »
Jade, élève en terminale, exprime également sa frustration : « Personne ne peut avoir son propre style, on ne peut plus se différencier. Même quand on essaie de le porter différemment, on nous demande de changer. J'ai essayé de le retrousser comme un crop top, mais tout de suite, on m'a dit que ce n'était pas possible. » Pour contourner cette contrainte, la lycéenne de 17 ans a recours à des stratagèmes. « Je fais des coiffures différentes, je mets un beau manteau, une belle paire de chaussures… »
Cependant, tous les élèves ne partagent pas ce point de vue. Maëlle, en classe de première, trouve l'uniforme plutôt positif : « Ça ne me dérange pas du tout. On est tous habillés de la même manière et il n'y a plus de commentaires sur les vêtements de chacun. Et puis, on peut toujours choisir le bas de notre tenue. » Un avis similaire pour Léa, en deuxième année de CAP, qui avoue avoir eu « du mal à s’y faire », mais qui, finalement, « aime bien ». Yanis et Abdallah, nouveaux arrivants au lycée, considèrent cette tenue scolaire comme « une expérience à vivre ».
Au lycée voisin Jean Monnet, aucun test n'est prévu, ce qui convient parfaitement à Léna et Shelly-Ann, deux élèves de seconde rencontrées à l'extérieur de leur établissement. « Parfois, on entend des élèves de Robert Desnos dire que nous avons de la chance. J'avoue que je préfère m'habiller comme je le souhaite. Quant aux discriminations ou au harcèlement liés aux vêtements, je pense que c'est plutôt quelque chose que l'on observe au collège... Au lycée, nous sommes plus matures quand même. »

SOURCE : LE PARISIEN

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