Une opération séduction des universités du Québec pour les étudiants français

Le 8 octobre 2025, plus de 600 lycéens et étudiants se sont rendus à la rencontre des grandes écoles et universités du Québec lors de la tournée Destination universités Québec, qui faisait étape à Toulouse (Haute-Garonne). Une véritable opération séduction destinée à inciter les futurs étudiants à s’envoler vers la belle province pour leurs études.

Alors que les rentrées universitaires françaises viennent à peine de s’achever, certains préparent déjà la suivante. Quatorze universités et grandes écoles québécoises sillonnent la France à la rencontre d’étudiants du post-bac au doctorat. La tournée Destination universités Québec, lancée il y a vingt ans, faisait cette année halte à Toulouse pour la deuxième fois, après une première en 2023.

Cinq grandes villes universitaires françaises accueilleront cette édition. Toulouse, deuxième étape du parcours, a réuni plus de 600 jeunes venus s’informer sur les opportunités d’études offertes au Québec. Le programme comprenait des échanges avec les représentants des universités québécoises et des conférences du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) présentant les démarches à suivre pour partir étudier outre-Atlantique.

Une mobilité universitaire bénéfique

Cette mobilité étudiante renforce les liens entre les systèmes universitaires français et québécois. Une coopération historique, née dans les années 1970, qui s’appuie sur un modèle unique de réciprocité entre deux États. Des milliers d’étudiants français partent chaque année au Québec, tandis que des Québécois choisissent la France pour poursuivre leurs études.

Philippe-Edwin Bélanger, directeur des études supérieures et de la réussite étudiante à l’INRS et président du sous-comité du recrutement étudiant du BCI, souligne une opportunité phare : « Les doctorants peuvent effectuer une cotutelle avec leur université d’origine en France, ce qui leur permet d’obtenir une double thèse. Cette collaboration scientifique maintient vivant le partenariat universitaire franco-québécois. »

Les établissements québécois souhaitent attirer des étudiants dans tous les domaines : près de 3 000 programmes d’études sont proposés, de la théologie à la physique nucléaire, en passant par les arts, le droit ou l’ingénierie.

« Nous privilégions la qualité des profils étrangers plutôt que leur nombre. Les étudiants viennent désormais pour des parcours complets et non plus de courts échanges. Ils arrivent avec un projet solide et des contacts plus porteurs », précise Valérie Larochelle, conseillère en promotion et recrutement à l’université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

Une prise de contacts et d’informations

Clara, lycéenne en terminale, est venue s’informer : « C’est important pour mon orientation, ces infos pourront m’aider dès l’année prochaine. » Comme elle, de nombreux jeunes de tous niveaux se projettent déjà vers une expérience d’études au Québec.

Paul, étudiant en master 2 de biotechnologies à Toulouse, y voit une belle opportunité : « Cette journée me permet de mieux comprendre les formations proposées. Partir pour la rentrée 2026, pourquoi pas ? »

Un niveau d’exigences financières à anticiper

La motivation ne suffit pas : les étudiants doivent aussi répondre à plusieurs exigences administratives et financières. Une fois admis, ils doivent obtenir les indispensables visa et permis d’études du gouvernement canadien, ainsi que le certificat d’acceptation du Québec (CAQ).

Les conditions incluent la preuve de ressources suffisantes pour couvrir :

• Les frais de subsistance (15 508 $ CA, bientôt relevés à 24 000 $ pour s’harmoniser avec le reste du Canada) ;
• Les droits de scolarité demandés par l’établissement ;
• Les frais de transport (aller-retour depuis le pays d’origine) ;
• Les frais d’installation pour la première année (500 $ CA).

C’est pourquoi la tournée Destination universités Québec a lieu dès octobre, afin de permettre aux futurs candidats d’anticiper ces démarches.

Un enjeu stratégique pour le Québec

En 2024, le Québec comptait 318 000 étudiants, dont 5 800 Français représentant près de 10 % des étudiants étrangers. Ces derniers sont nombreux à poursuivre jusqu’au master et au doctorat dans les universités québécoises.

« Près de 73 % de nos étudiants en cycles supérieurs sont étrangers. Le master permet de se spécialiser, tandis que beaucoup de Québécois intègrent le marché du travail dès la fin du baccalauréat », explique Fabrice Terrier, conseiller en prospection internationale à l’École de technologie supérieure (ETS) de Montréal.

La tournée poursuivra sa route à Montpellier (Hérault) ce vendredi 10 octobre 2025.

SOURCE : france3region.fr