À Lille, trois établissements catholiques fusionnent pour faire face à la baisse démographique

Trois établissements privés du centre de Lille fusionneront à la rentrée 2025 pour créer l'ensemble scolaire européen Notre-Dame, réunissant près de 2 000 élèves, de la maternelle au bac+3. Placé sous contrat avec l’État, ce nouveau regroupement ambitionne de proposer un projet éducatif renforcé et original, dans un contexte de baisse démographique.
« Ce n’est pas un projet de secours, mais un projet dynamisant pour aller vers demain », assurent les chefs d’établissement réunis fin mai 2025. L’objectif est de stabiliser les effectifs d’ici 2033.
Trois établissements, une vision commune
L’ensemble scolaire Notre-Dame de la Paix (école, collège, lycée, CPGE), l’institution Sainte-Claire (collège et lycée), et le lycée professionnel et technologique Notre-Dame d’Annay uniront leurs forces à partir de septembre 2025.
« Il existait une forte complémentarité entre nos établissements, qui sont aussi situés dans une aire géographique restreinte. Voilà deux bonnes raisons de nous regrouper », explique Luc Joly, directeur de Notre-Dame de la Paix.
« Nous étions assez peu en concurrence », ajoute Anthony Darthoit, directeur de Sainte-Claire.
Une organisation en quatre sites
À la rentrée 2025, l’établissement sera réparti sur quatre sites :
- une école place aux Bleuets
- un collège rue des Augustins
- un lycée polyvalent implanté autour de la place du Concert
Chaque site accueillera entre 500 et 600 élèves. « Les sites seront bien différenciés et permettront aux enfants de changer d’environnement », souligne Véronique Esculier, directrice du collège et lycée Notre-Dame de la Paix. La fusion des trois organismes de gestion est prévue pour le 24 juin.
Une étude économique pour conforter la fusion
La décision de fusionner a été prise en décembre 2024, après une réflexion prospective menée par la tutelle diocésaine. Deux des trois établissements collaboraient déjà depuis plus de deux ans, et une étude économique a été confiée à un cabinet spécialisé. Résultat : le projet est économiquement viable si les effectifs atteignent 2 000 à 2 200 élèves, un défi dans le contexte démographique actuel.
Le projet pédagogique a été élaboré après une large consultation, y compris auprès de familles extérieures à l’enseignement catholique. Les habitudes familiales ne suffisent plus : les parents veulent désormais un projet éducatif clair et engageant.
Ce que les familles attendent
La consultation menée a permis d’identifier plusieurs priorités :
- valoriser le temps périscolaire
- garantir le bien-être des élèves
- intégrer des préoccupations écologiques (mobilités douces)
« Les parents attendent un accompagnement réel pour l’orientation », observe Nicolas Devulder, directeur du lycée Notre-Dame d’Annay.
Les équipes éducatives, elles aussi consultées, ont mis en avant la nécessité de « prendre soin de l’autre », élèves comme adultes. Cela s’est traduit par la création d’un pôle bien-être regroupant vie scolaire, pastorale et santé. Le projet éducatif associe également les congrégations fondatrices et la tutelle salésienne.
Des classes colorées pour éveiller la curiosité
« Le projet éducatif que nous avons écrit vise au déploiement de la personne », explique Anthony Darthoit. Cette ouverture passe aussi par une forte dimension européenne : l’ensemble scolaire est engagé dans Erasmus+, propose des classes européennes (anglais, espagnol), une option italien et un parcours bilangue.
Les célèbres "classes colorées", déployées en seconde, seront étendues à la sixième. Ces classes à thème permettent d'explorer divers projets : énigmes policières, escape games, mini-entreprises, journalisme ou patrimoine. En sixième, les thèmes incluent Harry Potter, Tom Sawyer, ou le manga.
Une continuité pédagogique renforcée
Le nouvel ensemble met l’accent sur la continuité pédagogique :
- un labo maths, de l’école au post-bac
- une salle dédiée aux arts plastiques au collège
- une classe Défense en 3e, en lien avec une formation musicale militaire
Cette dernière a pour but de transmettre les valeurs citoyennes, préparer à l’orientation et renforcer le lien avec la nation.
L’uniforme reste réservé au primaire
Contrairement au primaire, les élèves de collège et lycée ne porteront pas d’uniforme. « La blouse évite les tâches et réduit les différences sociales », indique Luc Joly. Pour lui, mettre son uniforme aide les élèves à entrer dans leur rôle, celui d’élève, et à adopter un esprit de corps.

SOURCE : AEF INFO

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