Accompagner "au cœur de la classe" les établissements avec les élèves les plus en difficulté

Près de quatre mois après sa nomination, Mathilde Gollety, rectrice de Dijon, expose ses priorités. En collaboration avec les Dasen, elle souhaite identifier les établissements accueillant le plus d'élèves en difficulté afin de les accompagner "au cœur de la classe" grâce à une méthodologie collective. Elle souligne également une évolution des rôles des chefs d'établissement qui deviennent progressivement des managers de proximité. Lors d'un entretien avec AEF info le 5 février 2025, elle revient sur la préparation de la rentrée et la gestion des remplacements, un domaine dans lequel l'académie affiche de bonnes performances dans le premier degré, bien que les syndicats aient une vision différente. Elle évoque aussi les groupes de besoin au collège.
Priorités académiques : réussite et climat scolaire
Mathilde Gollety met en avant la réussite des élèves en difficulté dans l'acquisition des savoirs fondamentaux. Pour cela, elle prévoit de cibler les établissements du premier et du second degré les plus concernés, en concertation avec les Dasen. L'objectif est d'assurer un accompagnement plus adapté et efficace.
La rectrice insiste sur l'importance d'une méthodologie qui permette d'aller jusqu'au "dernier kilomètre", en veillant à ce que les initiatives académiques, portées par les inspecteurs, chefs d'établissement et enseignants, aient un impact direct dans la classe.
Le climat scolaire est une autre priorité. Pour renforcer le bien-être des élèves, l'académie met en place un service de défense et de sécurité académique, chargé de la veille, de l'alerte et de la gestion de crise. Ce dispositif s'accompagne d'un travail sur la prévention des violences, impliquant également les parents et la justice en milieu scolaire.
Une méthodologie co-construite "au cœur de la classe"
L'accompagnement des établissements se fera avec une méthodologie élaborée collectivement, en associant enseignants, inspecteurs et personnels de direction. La rectrice préfère que cette approche émerge du terrain, en impliquant toutes les disciplines. Par exemple, un inspecteur de musique pourrait contribuer à l'amélioration de l'oralité en français.
Un suivi régulier sera mis en place pour ajuster cette méthodologie et accompagner les acteurs de terrain.
Encourager l'innovation et l'usage de l'intelligence artificielle
En lien avec la méthodologie "au cœur de la classe", Mathilde Gollety souhaite encourager les innovations qui favorisent l'émancipation des élèves. L'intelligence artificielle fait partie des sujets majeurs. L'académie réfléchit à la manière dont elle peut être utilisée en classe et à la formation des enseignants pour qu'ils puissent l'exploiter en toute confiance.
Un accompagnement RH renforcé
La rectrice insiste sur la transformation en cours au sein des institutions publiques, qui impacte la gestion des ressources humaines. Elle observe que les chefs d'établissement adoptent de plus en plus un rôle de manager de proximité, gérant à la fois un projet d'établissement, des équipes enseignantes et la communication interne et externe. Pour les soutenir, un séminaire sur la qualité de vie au travail a récemment été organisé.
Gestion des effectifs : anticiper la baisse démographique
Face à une baisse du nombre d'élèves, l'académie doit réduire ses effectifs, avec la suppression de 60 postes dans le premier degré et 50 dans le second. Toutefois, la rectrice relativise cette situation en la comparant à la baisse attendue selon les taux d'encadrement constants, qui aurait dû entraîner une diminution encore plus importante des effectifs.
Dans le premier degré, l'accent est mis sur l'amélioration des taux d'encadrement, avec une moyenne de 20,6 élèves par classe en 2025, contre 21,3 au niveau national. Une attention particulière est portée aux écoles rurales et aux établissements en milieu urbain difficile. De nouveaux conseillers pédagogiques et des équipes d'appui seront déployés pour accompagner les enseignants face aux situations les plus complexes.
Dans le second degré, l'objectif est également d'améliorer le taux d'encadrement. Dix postes supplémentaires sont dédiés aux remplacements, tandis que 138 équivalents temps plein sont alloués aux groupes de besoin en 6e et 5e. Pour la mise en œuvre du "choc des savoirs" en 4e et 3e, 12 équivalents temps plein sont ajoutés aux 95 déjà présents.
Un déploiement adapté aux réalités de chaque établissement
Concernant le "choc des savoirs", Mathilde Gollety précise que l'organisation est laissée à l'appréciation des établissements en fonction des besoins de leurs élèves. Cette flexibilité permet aux équipes de s'emparer des ressources allouées et de les adapter à leur contexte.
Un premier bilan des groupes de besoin en 6e et 5e montre une grande variété d'organisations mises en place. Au-delà du renforcement des heures de français et de mathématiques, cette mesure a favorisé le travail en équipe des enseignants, ce qui, selon la rectrice, est essentiel pour la construction d'une méthodologie efficace "au cœur de la classe".

SOURCE : AEF INFO

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
