Adaptation et formation : les enjeux clés des stations de ski selon Domaines Skiables de France

Alors que la saison hivernale bat son plein, Domaines Skiables de France (DSF) dresse un bilan prometteur du début d’hiver et met en lumière les évolutions et défis du secteur. Entre recrutement, formation et adaptation au changement climatique, l'organisation patronale des domaines skiables met en place des stratégies pour assurer l’avenir des stations.
Un démarrage encourageant pour la saison 2025
"La neige est au rendez-vous", se réjouit Laurent Reynaud, délégué général de DSF, qui représente 412 adhérents et 18 000 salariés, dont 80 % de saisonniers. Un bon début de saison qui se traduit par un nombre record d'inscriptions aux formations du Certificat de Qualification Professionnelle (CQP).
"À mi-janvier, 490 salariés étaient inscrits aux épreuves de certification, contre 270 à la même période en 2024 et 315 en 2023", indique Laurent Bottier, responsable de DSF Formation. L’objectif est d’atteindre 1 800 à 2 000 salariés formés d’ici la fin de la saison.
Cependant, ce constat optimiste n’est pas partagé par la CGT, qui estime que les employeurs embauchent moins que nécessaire et que 10 % des salariés seraient en arrêt dans certaines stations.
Anticiper l’avenir : nouvelles compétences et métiers en évolution
Avec près de 5 000 personnes formées chaque année, DSF Formation met l’accent sur les enjeux de sécurité, qui représentent 75 % des formations. Mais face au changement climatique, le secteur doit repenser son organisation.
Une étude prospective sur cinq ans, menée dans le cadre d’un Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (Edec), évalue l’évolution du marché de l’emploi dans les stations. Les premiers résultats indiquent que :
- Les effectifs devraient légèrement augmenter,
- Les métiers liés à la production de neige artificielle (nivoculteurs) seront de plus en plus sollicités,
- Les métiers de services sur les pistes devraient se stabiliser,
- Le damage des pistes gagnera en importance pour optimiser la gestion du manteau neigeux.
Vers une refonte des classifications professionnelles
DSF mène actuellement des négociations avec les syndicats pour intégrer une quatrième catégorie de métiers dans la grille de rémunération. Aujourd’hui, les emplois sont répartis entre trois grandes familles : remontées mécaniques, neige et administration. La nouvelle catégorie devrait inclure les métiers émergents liés aux nouvelles pratiques et à la diversification des activités.
Par ailleurs, la transformation des compétences devient essentielle. Selon DSF, la polyvalence sera la clé pour s’adapter aux évolutions du secteur. "Un conducteur de télésiège en hiver pourra devenir conducteur de tyrolienne en été", illustre Laurent Reynaud.
Formation et innovation : préparer l’avenir des stations
DSF investit également dans l’innovation et la modernisation des formations. Parmi les nouvelles approches :
- L’utilisation de drones pour un damage plus efficace et éco-responsable,
- De nouveaux modules intégrés aux formations pour répondre aux défis environnementaux,
- Une diversification des activités avec un catalogue de formations enrichi.
"Notre catalogue se colore de la transition", résume Laurent Bottier.
Un changement de modèle économique en question
Face aux défis climatiques, la CGT estime qu’il faudrait changer de modèle économique plutôt que de chercher à maintenir les gains financiers sans adaptation profonde. "Il ne faudrait pas que les massifs deviennent un simple parc d’attractions", avertit Antoine Fatiga, responsable des domaines skiables à la CGT.
Le débat reste donc ouvert entre la nécessité de préserver l’activité économique des stations et celle de repenser l’accès à la montagne dans un contexte de transition écologique.
Conclusion
Entre adaptation au changement climatique, évolution des métiers et montée en compétences des salariés, Domaines Skiables de France anticipe les transformations du secteur tout en cherchant à maintenir l’attractivité des stations. Toutefois, la question du modèle économique reste un sujet de débat, entre maintien de la rentabilité et nécessité d’une transition durable.

SOURCE : AEFINFO

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