Adapter la formation aux besoins du marché du travail

Une stratégie pour aligner l’offre de formation sur l’économie
Le 28 avril 2025, lors du Conseil des ministres, Élisabeth Borne, Catherine Vautrin, Astrid Panosyan-Bouvet et Philippe Baptiste ont dévoilé une stratégie nationale pour mieux faire coïncider l’appareil de formation avec les attentes du marché du travail. Cette démarche englobe la réforme du lycée professionnel, la territorialisation de l’enseignement supérieur et surtout les enjeux de formation professionnelle.
L’objectif est d’élaborer, d’ici l’été 2025, une stratégie commune pour l’emploi des jeunes impliquant les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et du Travail.
Répondre aux transitions économiques et sociales
Malgré les avancées de la loi de 2018 sur l’avenir professionnel et la réforme de la voie pro en 2023, le gouvernement estime que le système de formation doit franchir une nouvelle étape. Les grandes transitions – numérique, écologique, démographique et industrielle – imposent une révision de fond.
Cette orientation politique coïncide avec la nomination d’Éric Garnier comme haut-commissaire à l’Enseignement et à la Formation professionnels. Son périmètre d’action reste à clarifier, notamment concernant l’enseignement supérieur.
Mieux faire coïncider l’offre et les compétences
Selon la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, cette feuille de route vise à renforcer l’insertion des jeunes et lutter contre le chômage de longue durée. Elle prévoit d'améliorer la qualité des formations, de cibler les financements publics, d’ouvrir des cursus dans les secteurs d’avenir et de simplifier la reconversion.
La communication rappelle le rôle moteur de la loi de 2018, qui a permis l’essor du CPF et transformé l’apprentissage. La réforme du lycée professionnel a également renforcé le lien entre l’école et l’emploi.
Cinq axes prioritaires pour la réforme
Les ministres identifient cinq priorités majeures :
- Adapter les formations aux besoins du marché et en améliorer la qualité ;
- Cibler les financements vers les métiers en tension ;
- Poursuivre la réforme du lycée professionnel ;
- Renforcer la territorialisation dans l’enseignement supérieur ;
- Ajuster les dispositifs pour les adultes aux réalités du marché.
Ces priorités doivent renforcer l’efficacité globale du système de formation et s’incarner dans une stratégie partagée pour l’emploi des jeunes à l’été 2025.
Révision de Qualiopi et du système de certification
Pour garantir la qualité des formations, le gouvernement veut réformer le référentiel Qualiopi, jugé insuffisant. Une révision réglementaire du système de certification est également prévue, sous l’égide du ministère du Travail et en lien avec l’Éducation nationale.
Cette réforme vise à mieux adapter les contenus de diplômes, tenir compte des publics formés, évaluer les résultats d’insertion et impliquer davantage les acteurs économiques. Le constat est clair : le système public reste en retard, peu réactif et encore trop éloigné des besoins réels.
Cibler les fonds de l’apprentissage selon les priorités
Deux jours avant une réunion avec les partenaires sociaux sur le financement des CFA, le gouvernement réaffirme sa volonté de diriger les financements vers les qualifications de niveaux 3 et 4, là où les tensions sont fortes.
Certaines formations devront justifier leur intérêt économique pour continuer à être financées, tandis que d’autres seront renforcées. L’exécutif veut aussi encourager les parcours courts de spécialisation après le lycée pro et adapter la carte des formations avec les régions.
Faciliter les reconversions et la montée en compétences
La formation professionnelle continue doit suivre cette même logique d’adéquation. La négociation prévue à la mi-mai avec les partenaires sociaux devrait simplifier les dispositifs actuels pour mieux orienter salariés et entreprises vers les compétences clés.
La VAE est présentée comme un levier essentiel pour favoriser les reconversions et répondre aux tensions sur le marché. Le CPF, quant à lui, devra permettre une co-construction des parcours avec les entreprises.
Former les demandeurs d’emploi en lien avec les entreprises
France Travail est encouragé à impliquer davantage les employeurs dans la formation des demandeurs d’emploi via des immersions et la mobilisation renforcée de la POE, jugée efficace.
Les nouveaux Pactes régionaux d’investissement dans les compétences intégreront des priorités ciblées sur les métiers en tension, afin de diriger les ressources là où elles sont les plus utiles.
Faire évoluer l’offre publique de formation
Pour mener à bien la réforme du lycée professionnel, le gouvernement souhaite accélérer la transformation de l’offre, en renforçant les liens entre lycées et entreprises.
Concernant l’enseignement supérieur, la fracture territoriale reste un obstacle. Une nouvelle gouvernance territoriale est donc proposée, intégrant les acteurs locaux aux décisions sur l’offre de formation.
Deux innovations majeures sont prévues :
- Une accréditation globale des formations, plus souple que l’actuelle ;
- Une contractualisation des capacités d’accueil selon les besoins locaux.
Ces mesures s’appuieront sur les données d’insertion professionnelle (Insersup). Dès 2025, dix universités des régions PACA et Nouvelle-Aquitaine expérimenteront cette nouvelle méthode de pilotage avant sa généralisation en 2026.

SOURCE : AEF INFO

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
