Aides étudiantes : les villes à l’épreuve de la communication

En 2025, toutes les villes comptant plus de 8 000 étudiants mettent en place des aides étudiantes et des programmes spécifiques à leur intention. Mais la qualité de la communication varie fortement d’une ville à l’autre. Un site internet dédié, mis à jour régulièrement et conçu pour être clair, reste l’outil le plus performant pour toucher cette cible. Zoom sur trois exemples : Saint-Étienne, Reims et Strasbourg.

"La mairie propose une aide à l'installation", "la ville finance les projets des étudiants", "la métropole finance les mobilités douces des étudiants"… Sur les 47 villes figurant dans le classement de L’Étudiant, aucune ne fait l’impasse sur les aides aux étudiants.

Des dispositifs peu visibles en ligne

Cependant, ces actions ne sont pas toutes mises en valeur de la même manière. Lors des vérifications menées pour l’élaboration du classement, il est apparu que beaucoup d’aides restent introuvables en ligne, sauf à déjà connaître leur existence.

Dans ce domaine, toutes les villes ne jouent pas à armes égales. Certaines savent mieux communiquer que d’autres, en particulier lorsqu’elles mettent à disposition un site internet dédié à destination des étudiants, avec les ressources humaines et budgétaires adéquates.

L’importance d’un site web dédié

"Strasbourg aime ses étudiants" : c’est le nom du site lancé en 2017 par l’Eurométropole de Strasbourg (67) pour informer les jeunes.

"On a senti qu'on ne pouvait pas répondre à toutes les questions en direct, qu’il nous fallait un site dédié avec un formulaire de contact et une information centralisée", explique Nadège Malu, chargée de mission vie étudiante.

Reims (51), dans la même région Grand Est, a suivi cet exemple en 2021. "La création de ce portail unique dédié aux étudiants intervient dans un contexte post-Covid où il paraît essentiel de mieux faire connaître les dispositifs existants", ajoute Noémie Berthier, cheffe de projet vie étudiante à Reims Campus.

Deux ans plus tard, Saint-Étienne Métropole (42) lance "La Boge" – littéralement "le sac" –, un site regroupant les informations pour les jeunes du territoire, qu’ils soient étudiants ou non. Il s’accompagne d’un service de conseillers disponibles pour les parents et ayants droit. Comme les autres, ce site vise la centralisation des informations, incluant à la fois un guide des aides et une rubrique bons plans.

Se loger, se nourrir, se déplacer...

Les sites dédiés hiérarchisent les informations selon les besoins. Reims ne met pas en avant les aides dès la page d’accueil, tandis que Strasbourg et Saint-Étienne le font clairement.

Saint-Étienne propose même une version imprimée du guide, disponible dans plusieurs points de distribution, notamment les écoles et partenaires.

Sur chacun des trois sites, les aides sont clairement catégorisées : logement, alimentation, transports, etc. Elles incluent des dispositifs municipaux, régionaux et étatiques.

Cette volonté d’exhaustivité oblige à collaborer étroitement avec différents acteurs, comme l’explique Nadège Malu : "Nous faisons partie du comité d’accès au droit avec le rectorat, l’État, le Crous… Il y a encore des marges de progression pour mieux travailler ensemble."

Des moyens conséquents pour assurer la maintenance

Ces sites vont bien au-delà d’une ligne budgétaire. Chacune des trois villes emploie au moins une personne à temps plein pour assurer leur bon fonctionnement.

Il faut aussi assurer leur évolution. "On a beaucoup de cyberattaques", témoigne la responsable du site strasbourgeois. "Notre site est en refonte complète pour améliorer la cybersécurité et l’expérience utilisateur."

À Saint-Étienne, "La Boge" mobilise plusieurs compétences : réseaux sociaux, promotion des bons plans, gestion des partenaires, suivi budgétaire, maintenance technique, et animation du site.

Communication externe : faire connaître autrement

Pour qu’un site soit utile, encore faut-il qu’il soit connu des étudiants.

Saint-Étienne organise des campagnes régulières de communication, notamment à la rentrée : affichage urbain, contenus sponsorisés sur les réseaux sociaux, spots radio, presse locale…

À Strasbourg, les responsables du site participent à des stands de rentrée, organisent des interventions thématiquesdans les écoles, et travaillent avec les établissements comme Insa ou Iscom pour relayer les informations sur le terrain.

SOURCE : L'ÉTUDIANT