APL : vers un gel et une suppression pour les étudiants étrangers

Les aides personnalisées au logement (APL) sont de nouveau dans le viseur du gouvernement. Le projet de loi de finances présenté mardi 16 octobre prévoit un gel de ces aides pour 2026, au même titre que plusieurs autres prestations sociales. Le texte introduit également une mesure controversée : la suppression des APL pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers.
Des prestations sociales gelées malgré l’inflation
Le budget précise que les pensions de retraite, les allocations familiales et les APL ne seront pas revalorisées pour suivre l’inflation en 2026. Cette décision s’inscrit dans le cadre de « l’année blanche » annoncée cet été par l’ancien Premier ministre François Bayrou.
« C’est ce que nous redoutions », déplore Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, qui juge la mesure « très pénalisante pour les plus modestes ». Selon lui, l’effet d’un gel des APL peut sembler limité avec une inflation de 1,2 % en septembre, mais s’ajoute à une série de restrictions sociales déjà imposées ces dernières années.
Un impact économique important pour l’État
Le projet de loi de finances estime que le maintien du niveau des APL en 2026 permettra à l’État d’économiser environ 108 millions d’euros, dont 54 millions grâce à l’absence de revalorisation.
Les crédits destinés à l’aide au logement s’élèveront à 16,1 milliards d’euros, soit une baisse de 600 millions par rapport à 2025.
En revanche, aucune estimation précise n’a été communiquée concernant les économies générées par la suppression des APL pour les étudiants étrangers non ressortissants de l’Union européenne, de l’Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein, Islande) ou de la Suisse, et non-boursiers.
Une mesure jugée injuste et discriminante
Pour Suzanne Nijdam, présidente de la Fage, cette décision revient à « mettre à la porte une grande partie des étudiants extracommunautaires du système universitaire français ».
Manuel Domergue renchérit : « Cette mesure peut créer des milliers de situations dramatiques. »
Il rappelle que les dispositifs de bourse diffèrent fortement d’un pays à l’autre, et qu’à peine 2 % à 3 % des 315 000 étudiants étrangers extra-communautaires bénéficient d’une bourse.
Selon ses estimations, supprimer entre 100 et 150 euros d’aides mensuelles pour environ 300 000 étudiants pourrait représenter près de 400 millions d’euros d’économies pour l’État, mais au prix d’une précarisation accrue des jeunes concernés.

SOURCE : TF1info

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