Apprentissage : l'inquiétude des universités face à la baisse des NPEC

Perception des universités sur la baisse des NPEC et de la prime
Les universités expriment des inquiétudes quant à la récente diminution des NPEC (niveaux de prise en charge) pour les formations de niveau 6 et 7, ainsi qu'à la perspective d'une réduction de la prime à l’embauche des apprentis. En cette rentrée 2024, bien qu'elles ne constatent pas encore un ralentissement de l'intérêt des entreprises, la crainte d'une diminution de cette dynamique est palpable. Pour ces établissements, l’apprentissage est une source de revenus essentielle et un modèle pédagogique enrichissant, malgré des coûts jugés supérieurs aux NPEC. Certaines universités envisagent même de relancer des initiatives pour améliorer la qualité.
Les inquiétudes des acteurs universitaires
Les craintes se confirment, car des universités redoutent que les entreprises se désengagent de certains cursus d'apprentissage, maintenant que le coût-contrat a baissé. Benoît Roig, président de l’université de Nîmes, souligne que cette baisse des NPEC "n’est pas un très bon signal" et pourrait nuire à la dynamique de développement de l'apprentissage dans l’enseignement supérieur, encore peu connu des entreprises. Ali Douai, vice-président de l’université Côte d'Azur, partage cette préoccupation, craignant que les aides à l’apprentissage se limitent uniquement aux diplômes infra-bac.
Vincent Bouhier, président de l’université d’Évry Paris-Saclay, évoque une expérience où des réductions d'aides ont entraîné une baisse du nombre d'apprentis. Il met en lumière le risque pour les PME et TPE, qui pourraient privilégier des stagiaires aux dépens des apprentis, affaiblissant ainsi les budgets universitaires.
Vers une baisse de la prime à l'embauche
En parallèle, la question de la prime à l’embauche des apprentis devient cruciale avec des coupes massives envisagées par le ministère du Travail, touchant plus de 120 000 contrats. Laurent Gatineau, président de CY Cergy Paris université, souligne que bien que la baisse des NPEC ait été indolore jusqu’à présent, l'année prochaine pourrait être bien plus difficile. Il s'inquiète particulièrement des répercussions sur les universités, traditionnellement touchées par ces mesures.
Impact sur le modèle économique des universités
Les conséquences de la réduction des aides et des NPEC pourraient profondément modifier le modèle économique des universités, qui voient l’apprentissage comme une ressource essentielle. Jean-Marc Ogier, président de La Rochelle université, note que, malgré une dynamique positive de l'alternance, les coupes dans le financement menacent cette tendance. De plus, la présidente de l’université d’Angers, Françoise Grolleau, souligne que les ressources financières liées à l’alternance sont indispensables dans un contexte budgétaire difficile.
Les inquiétudes vont au-delà des chiffres : elles touchent également à l'insertion professionnelle des diplômés. Laurent Gatineau rappelle que les étudiants en apprentissage bénéficient souvent de meilleures opportunités d'emploi que ceux issus de formations classiques.
Les réponses des universités à ces défis
Face à ces incertitudes, certaines universités, comme celle de Bordeaux, estiment que la baisse des aides ne conduira pas nécessairement à un désengagement des entreprises. Leur président, Dean Lewis, note que l’apprentissage reste crucial pour les PME, qui souhaitent continuer à soutenir ces initiatives. Cependant, d'autres établissements, comme l'université de Montpellier-III, sont frustrés par le manque de soutien de l'État, se demandant ce qu'il fera pour financer des masters.
Hélène Boulanger, présidente de l’université de Lorraine, indique que les ressources de l’apprentissage sont essentielles pour améliorer les conditions d'études et adapter les ressources humaines. Les universités doivent aussi diversifier leurs activités pour faire face à la pression démographique qui pourrait réduire le nombre d'étudiants.
Conclusion : un avenir incertain
Dans ce contexte, la question de la qualité des formations devient primordiale. Plusieurs acteurs, comme Benoît Roig, plaident pour un "nettoyage du marché" afin d'éliminer les organismes privés peu soucieux de la qualité. Les universités espèrent également que le gouvernement prenne des décisions éclairées et responsables concernant l'avenir de l'apprentissage.
Il est évident que la situation actuelle est complexe et que les universités doivent naviguer entre la nécessité d'adapter leurs offres de formation et les incertitudes liées aux changements de financement.

SOURCE : AEF INFO

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