Apprentissage : les professionnels réaffirment leur volonté de faciliter la mobilité internationale

Le 12 novembre, à Bordeaux, une centaine de professionnels issus de 21 pays européens se sont réunis pour la "Deuxième Rencontre européenne Erasmus+ pour la mobilité des apprentis". Cette rencontre, un an après la promulgation de la loi Maillard, avait pour objectif de lever les obstacles qui entravent encore la mobilité internationale des apprentis.
Une loi pour encourager la mobilité des apprentis
Olivier Faron, conseiller formation auprès du Medef, a souligné l'importance de la mobilité des alternants pour la compétitivité des entreprises, déclarant : "Il est essentiel de valoriser l'apport de la mobilité des alternants auprès des entreprises : nos jeunes sont l'une des meilleures réponses à la compétitivité." Cette déclaration a trouvé un écho chez les responsables européens présents, qui se sont réunis pour discuter de l’avenir de la mobilité Erasmus+ pour les apprentis.
Malgré la promulgation de la loi Maillard en novembre 2023, qui vise à faciliter la mobilité des apprentis dans le cadre d'Erasmus+, seulement 1% des apprentis partent chaque année à l'étranger. Ce chiffre est loin des objectifs du Conseil de l'Union Européenne, qui fixe un objectif de 15% d'alternants en mobilité d'ici 2030.
Les freins à la mobilité et la complexité des démarches administratives
L’un des principaux obstacles à la mobilité des apprentis est la complexité des démarches administratives pour les employeurs. La loi Maillard a donc pour objectif de simplifier ces démarches et de permettre aux apprentis de partir à l'étranger tout en maintenant leur contrat et leur salaire. Toutefois, les acteurs impliqués attendent encore la publication des décrets qui préciseront les modalités d’application de cette loi.
Rachel Becuwe, adjointe au délégué de la DGEFP au ministère du Travail et de l’Emploi, a précisé que "les décrets de la loi Maillard ont été reçus favorablement par les partenaires sociaux et sont actuellement examinés par le Conseil d'État". Elle a annoncé qu’ils devraient être appliqués d’ici la fin de l’année.
Une loi attendue face à la forte croissance des contrats d’apprentissage
L’application de la loi est d’autant plus attendue que le nombre d’apprentis a considérablement augmenté ces dernières années. Anne-Marie Hinault, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a souligné que le nombre d’étudiants en contrat d’apprentissage a crû de 33% entre 2021 et 2023, ce qui rend d’autant plus urgent de faciliter la mobilité internationale des jeunes.
Des solutions pour soutenir la mobilité des apprentis
En attendant l’application de la loi Maillard, plusieurs pistes ont été évoquées pour lever les obstacles à la mobilité. Anne Tallineau, secrétaire générale de l'OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse), a insisté sur la nécessité de centraliser les financements pour la mobilité des apprentis. Selon elle, les échanges franco-allemands, soutenus par des bourses de mobilité comme celles de l'OFAJ et Erasmus+, devraient se développer dans les années à venir.
Jean-Philippe Audrain, président de la Fédération des directeurs de CFA, a également proposé la création d’une commission nationale pour accompagner les directeurs de centres de formation professionnelle. Cette commission, déployée au niveau régional, aurait pour rôle de convaincre, faciliter et outiller les professionnels pour favoriser la mobilité des apprentis.
Un autre enjeu majeur a été abordé : la nécessité d'inciter les jeunes alternants à partir à l’étranger pour des périodes longues. Actuellement, seulement 12% des apprentis partent pour plus de trois mois, ce qui constitue un frein important à l’internationalisation de leur formation.
Les défis à l’échelle européenne
Manuela Geleng, directrice de l'emploi et des compétences à la Commission européenne, a rappelé l'importance de développer une boîte à outils destinée aux employeurs et aux alternants. Elle a également mentionné le lancement d’un appel à projets visant à financer les structures de soutien à la mobilité des apprentis.
Les représentants de pays européens tels que la Finlande et les Pays-Bas ont également partagé leur expérience. Comme en France, dans ces pays, la mobilité des apprentis reste insuffisante, et il est nécessaire d'en faire une priorité pour les années à venir.
L'engagement des différents acteurs présents à la rencontre de Bordeaux montre une volonté collective de soutenir la mobilité internationale des apprentis, pour qu’ils puissent bénéficier des mêmes opportunités que les autres étudiants et renforcer ainsi leur employabilité et leur développement personnel à l’échelle européenne.

SOURCE : L'ÉTUDIANT

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