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ÉDUCATION
29
January 2025

athlétisme : l'exode des jeunes athlètes français vers les universités américaines

Un rêve américain pour les sportifs français

Comme Léon Marchand, quadruple médaillé d'or aux Jeux olympiques de Paris, de nombreux jeunes sportifs français tentent l'aventure outre-Atlantique. Ils y voient une opportunité unique de concilier études et sport de haut niveau, avec l'espoir de briller un jour aux JO.

Aux Jeux de Paris, plusieurs athlètes français ayant évolué aux États-Unis étaient présents : Léon Marchand en natation, Clément Ducos en athlétisme, Camille Radosavljevic en water-polo... Pour Maxime Wassmer, spécialiste du 400 m et nouvel arrivant à l'Azusa Pacific University en Californie, la tendance est claire : « En voyant les performances des athlètes français aux États-Unis, tout athlète ambitieux doit se poser la question. Il y a un effet Marchand, mais aussi un effet Ducos, qui a terminé 4e sur 400 m haies aux JO. »

Difficile d'estimer précisément le nombre de jeunes sportifs français ayant tenté l'expérience américaine. Selon la Fédération française d'athlétisme, entre 130 et 170 athlètes, licenciés ou non, sont actuellement aux États-Unis. Elite Athletes Agency, qui facilite les échanges entre ces jeunes et les institutions américaines, accompagne entre 280 et 300 jeunes, tous sports confondus. Et la demande ne cesse de croître.

Le rôle des agences et des coachs américains

Les agences jouent un rôle majeur en aidant les étudiants à construire leur projet sportif et universitaire aux États-Unis. Elles reçoivent des demandes ou démarchent directement les sportifs pour leur présenter des opportunités. Parfois, les coachs américains passent par elles pour recruter.

« Il y a eu un gros effet pendant les JO, notamment en natation avec Léon Marchand, mais aussi dans d'autres sports olympiques comme l'athlétisme », explique Théo Le Calvé, cofondateur de Scholarbook.

Cependant, certains professionnels critiquent cette commercialisation du recrutement. Trey Brokaw, entraîneur et coordinateur du recrutement en athlétisme à l'université de Kansas State, estime que ces agences se font de l'argent sur le dos des sportifs alors qu'elles ne sont pas indispensables : « Un coach peut consulter les résultats des athlètes en France, au Kenya ou en Australie depuis son téléphone. Nous pouvons les suivre sur les réseaux sociaux, les contacter directement ou les repérer lors de compétitions internationales. »

Un modèle universitaire attractif

Pourquoi ce départ massif vers les États-Unis ? Trey Brokaw apporte une explication : « Beaucoup de jeunes me disent qu'en France, ils passent la journée à l'école avant de prendre les transports pour aller s'entraîner tard le soir. Leurs professeurs ne s'intéressent pas nécessairement à leur pratique sportive. »

Aux États-Unis, tout est pensé pour le sport : campus, staff médical, coachs, salles de cours, logements et cantines. Tout est accessible en quelques minutes à pied. De plus, les étudiants bénéficient de bourses complètes couvrant leurs frais. Avec seulement 15 heures de cours par semaine pour un bachelor et 9 heures pour un master, ils peuvent consacrer le reste de leur temps à l'entraînement et à la compétition.

Un système difficilement réplicable en france

Romain Barras, directeur de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme, reconnaît les difficultés en France : « Sur les infrastructures et l'unification des lieux, nous avons du mal à rivaliser. Même si les Pôles France et Pôles Espoirs tentent de combler l'écart, nous sommes limités par des contraintes étatiques en termes d'aménagement des études. »

Les structures d'entraînement en France ne peuvent pas toujours proposer des aménagements à tous les athlètes, notamment ceux classés au-delà du top 5 ou 10 national. Pour ces jeunes, partir aux États-Unis reste souvent la meilleure option.

Le rêve professionnel à portée de main

Pierre Chauveau, non classé parmi l'élite nationale, a décidé de rejoindre l'université de Lee (Tennessee) pour poursuivre son rêve en course à pied : « Quand tu pars là-bas, c'est pour la performance. C'est le moyen le plus proche d'être sportif professionnel sans l'être. »

Tous les jeunes expatriés constatent une progression rapide. Samuel Pavan, spécialiste du décathlon à la Stephen F. Austin State University (Texas), espère participer aux Jeux de Los Angeles en 2028 : « Psychologiquement et dans l'engagement à l'entraînement, j'ai beaucoup progressé. J'ai battu plusieurs de mes records dès le début de l'année. »

Toutefois, Romain Barras prévient : « à court terme, il y a souvent une progression. Mais une fois dans le système américain, les athlètes sont au service de l'université. Leur planification sportive est subordonnée aux objectifs de la fac. Plus leur niveau est élevé, plus ils peuvent négocier leur programme d'entraînement. »

Un phénomène appelé à durer

Parmi la dizaine de sportifs français interrogés, seul un a exprimé des regrets et a changé d'université après une première année difficile. Les autres insistent sur l'accompagnement et les conditions optimales pour la performance. « Il y a beaucoup d'idées reçues sur l'encadrement des sportifs aux États-Unis, mais la préparation physique a énormément évolué », souligne Samuel Pavan.

Malgré les efforts de la France pour retenir ses meilleurs talents, l'exode vers les universités américaines ne semble pas près de ralentir.

SOURCE : 20 MINUTES

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