Avec Élisabeth Borne aux commandes, l'éducation peut-elle devenir le pilier du gouvernement Bayrou ?

L'éducation prend une place centrale dans le nouveau gouvernement avec la nomination d'une ex-Première ministre, Élisabeth Borne, comme numéro deux de l'exécutif à la tête d'un ministère élargi englobant le scolaire, le supérieur et la recherche. Quelle sera sa marge de manœuvre ? Pourra-t-elle enfin doter la France des moyens nécessaires pour former sa jeunesse et préparer son avenir ?
Une succession rapide de ministres
En moins de deux ans, six ministres se sont déjà succédé rue de Grenelle. Dans un jeu de chaises musicales surprenant, un ex-ministre de l'éducation nationale, François Bayrou, devient Premier ministre, tandis qu'Élisabeth Borne, ex-Première ministre, prend à son tour les rênes de ce ministère stratégique. Cette nomination fera-t-elle de l'éducation un pilier du gouvernement Bayrou ou un colosse aux pieds d'argile ?
Après la censure, le monde éducatif face à l'incertitude
Une nomination symbolique et stratégique
François Bayrou a choisi une figure forte en nommant Élisabeth Borne ministre d'État et numéro deux du gouvernement, à la tête d'un ministère élargi à l'enseignement supérieur et à la recherche. Cette configuration, inédite depuis une décennie, place l'éducation au cœur des priorités gouvernementales.
Cependant, cette décision n'a pas dissipé les inquiétudes d'une communauté éducative épuisée et méfiante. Certains syndicats, comme le Snalc, ont exprimé leur perplexité face à cette nomination, tandis qu'Élisabeth Borne elle-même reconnaît ne pas être spécialiste de l'éducation. Toutefois, elle bénéficie d'une expérience passée au ministère, ayant été conseillère de Lionel Jospin et Jack Lang.
Agir vite tout en restaurant la confiance
L'ancienne présidente de la RATP, experte en relations sociales, devra relever des défis considérables. Si son passage en force pour la réforme des retraites suscite des craintes, elle a déjà affiché sa volonté de négocier avec Bercy pour préserver les 4.000 postes d'enseignants prévus au budget initial.
Face à une communauté éducative désabusée, elle devra trouver un équilibre entre stabilité, moyens et revalorisation pour restaurer la confiance.
Une instabilité structurelle qui freine les réformes
Depuis la Ve République, l'éducation nationale a vu 38 ministres se succéder, avec une moyenne de mandat souvent inférieure à deux ans. Sous Emmanuel Macron, l'instabilité s'est accentuée, avec cinq ministres en un an, bien que Jean-Michel Blanquer ait établi un record de longévité avec cinq ans au poste. François Bayrou, pour sa part, avait occupé ce ministère durant quatre ans, sous deux présidents différents.
Une inquiétude pour le supérieur et la recherche
La nomination d'Élisabeth Borne marque aussi la fin d'un ministère de plein exercice pour l'enseignement supérieur et la recherche. Philippe Baptiste, ancien président du CNES, hérite d'un poste de ministre délégué, suscitant des craintes quant à l'autonomie et au financement des universités.
Les établissements du supérieur alertent sur leur précarité croissante, tout comme celle des étudiants. Les attentes sont fortes autour des réformes des bourses, de la régulation du privé lucratif et de l'autonomie des établissements.
Une vision claire pour l'avenir
La réussite de ce ministère dépendra autant de la durée de vie du gouvernement que des moyens alloués et de la capacité d'Élisabeth Borne à renouer le dialogue avec les acteurs du secteur. Elle s'est déclarée prête à s'investir pleinement pour faire de l'éducation le socle de la République.
Les autres ministères liés à l'éducation
Dans ce gouvernement, d'autres ministères influent sur l'éducation et l'enseignement supérieur :
- Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités ;
- Yannick Neuder, chargé de la Santé et de l'accès aux soins ;
- Éric Lombard, ministre de l'Économie et des Finances ;
- Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle ;
- Marie Barsacq, ministre des Sports et de la jeunesse, entre autres.
Avec ce nouvel organigramme, il reste à voir si l'éducation pourra devenir un véritable levier stratégique pour le gouvernement Bayrou.

SOURCE : L'ÉTUDIANT

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