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ÉDUCATION
12
November 2024

Avenir pro : quel est le bilan de la première expérience menée dans le Nord Mosellan ?

En région académique Grand Est, 94 établissements participent à la mise en œuvre du dispositif "Avenir Pro" cette année. Une généralisation de ce programme d'insertion à tous les lycées professionnels (LP) et lycées de l’enseignement général (LPO) a été annoncée pour 2025 par le directeur général de France Travail. Un retour d’expérience a eu lieu en septembre au lycée de La Briquerie en Moselle, établissement pilote du projet depuis la fin de l'année dernière, en partenariat avec la mission locale. Ce fut l'occasion pour les acteurs de discuter de plusieurs points essentiels : calendrier, articulation entre dispositifs, individualisation, etc.

"Ces ateliers nous ont appris l’importance d’intégrer non seulement nos compétences mais aussi nos expériences passées dans un CV", explique Axel Belvalette, élève en bac pro, qui a bénéficié de ce programme d’insertion au printemps dernier dans son lycée.

Une table-ronde, organisée le 20 septembre, a permis de dresser un premier bilan d’action et de soulever des pistes d'amélioration pour l'année à venir.

Partir des indicateurs

Comment cet établissement, support du CMQ "énergie et maintenance", a-t-il abordé ce projet ? "Nous répondons à des besoins d’employabilité pour des métiers en tension, et certaines de nos formations correspondent aussi aux aspirations des élèves. Toutefois, pour d’autres, elles manquent d’attractivité", constate Alice Leleux, la cheffe d’établissement.

"Certains élèves sont en quête de repères, rencontrent des difficultés personnelles ou scolaires", ajoute-t-elle. "Pour eux, nous avons mobilisé l’établissement, le territoire et nos partenaires, dont France Travail et la mission locale."

Ces démarches s’appuient sur des indicateurs. "Nous utilisons beaucoup l'outil InserJeunes", précise Sabri Zeghib, proviseur adjoint. "Par exemple, pour le bac pro en réparation des carrosseries, nous avons un taux de réussite de 94 %. Quatre diplômés sur dix sont en emploi six mois après, et 45 % poursuivent leurs études." Mais pour le CAP conducteur d’installations de production, le chiffre est moins élevé, avec seulement trois sur dix en emploi.

Pour la première expérimentation d’Avenir Pro, "quatre classes ont été concernées, soit une cinquantaine d’élèves", rapporte Sabri Zeghib. Ils ont participé à des ateliers organisés par la mission locale, couvrant trois grands thèmes : valorisation des compétences, organisation de la recherche d’emploi et préparation à l'entretien d’embauche.

Du "travail préparatoire" (A. Comelli, conseillère en mission locale)

"Nous avons été informés au printemps 2024 de l’arrivée d’Avenir Pro dans le Nord Mosellan, avec quatre établissements impliqués", raconte Amélie Comelli, conseillère en insertion à la mission locale. "La Briquerie nous a sollicités pour organiser des réunions et animer nos interventions auprès de trois groupes d’élèves." Elle souligne le bon accueil des équipes pédagogiques et l’intérêt manifesté par les élèves pour les outils présentés.

Concrètement, "neuf conseillers ont préparé l’aspect pédagogique, et huit professionnels sont intervenus entre mai et juin." Amélie Comelli estime que "les participants ont bien apprécié les ateliers et ce qu’ils ont appris".

"Les intervenants se sont adaptés, notamment avec des groupes d’élèves en difficulté", précise-t-elle. "Nous avons personnalisé nos interventions pour aider les élèves à travailler sur leurs CV et lettres de motivation."

Cependant, certains points demeurent à améliorer. "L’entretien de recrutement reste un atelier à approfondir, et nos interventions sont arrivées un peu tard, par rapport au calendrier scolaire", note-t-elle. Un suivi a été effectué pour évaluer les résultats : "Sur la classe de terminale en réparation des carrosseries, 7 élèves sur 17 ont trouvé un emploi en lien avec leur diplôme."

"Une permanence tout au long de l’année ?"

Geoffroy de Vitry, ex-haut-commissaire à l’Enseignement et à la Formation professionnels, soulève la question d’un suivi personnalisé après la fin des examens. "Ne devrions-nous pas prévoir un accompagnement plus individualisé pour éviter de perdre les élèves après les examens ?"

"Une permanence a été prévue du 2 au 5 juillet, mais n’a pu être mise en place", indique Amélie Comelli. Christophe Cartigny, directeur de la mission locale, suggère d'autres évolutions : "Il serait pertinent d'avoir un dispositif unique, continu tout au long de l’année, pour mieux suivre les jeunes."

"Être centré sur le parcours de l’élève" (G. de Vitry)

Faut-il clarifier l'ensemble des dispositifs ? "Il existe de nombreux programmes pour accompagner les élèves dans des situations particulières", explique la proviseure Aline Leleux. La Draio de Grand Est, Yoril Baudoin, souligne que chacun de ces dispositifs a un objectif précis : "Il est crucial de s'assurer que chaque élève ait accès à un parcours adapté pour atteindre la qualification."

Geoffroy de Vitry insiste : "Il est important d’articuler les dispositifs pour que l’élève bénéficie du meilleur accompagnement possible, qu'il s'agisse d’Avenir Pro ou d'Ambition Emploi."

Plus de 5 000 élèves concernés en Grand Est

Avenir Pro vise à donner aux jeunes les repères nécessaires pour intégrer efficacement le marché du travail. Richard Chantier, Drafpic Grand Est, précise : "C’est un véritable levier pour lutter contre les déterminismes socio-familiaux."

Lancé en 2020 dans la région, ce dispositif a été étendu en 2023-2024 à 94 établissements, touchant 5 200 élèves. France Travail a établi un partenariat avec les missions locales pour permettre à leurs conseillers d’intervenir. Une généralisation du programme est prévue à partir de janvier 2025.

SOURCE : AEF INFO

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