La baisse de la démographie étudiante est-elle une menace pour l’enseignement supérieur ?

Le déclin démographique à venir pourrait-il menacer l’avenir de l’enseignement supérieur ? C’est la question soulevée par un rapport publié le 24 octobre 2024 par le Higher Education Policy Institute (Hepi) au Royaume-Uni. Intitulé "Student demand to 2035", ce rapport anticipe une baisse significative de la demande étudiante après 2030, mettant en garde contre de potentielles difficultés pour de nombreuses universités. Toutefois, John Cope, ancien directeur exécutif du service d'admission britannique Ucas, rappelle que cette baisse de la demande n’est pas une fatalité.
Le défi de la baisse de la démographie étudiante
En Angleterre, la diminution du nombre de jeunes de 18 ans, prévue après 2030, pourrait mettre à mal le secteur de l’enseignement supérieur. Selon Bahram Bekhradnia, auteur du rapport, cette baisse résulterait de deux facteurs : le recul du taux de participation à l’université et la diminution de la population jeune. Bien que la population de jeunes augmente jusqu'en 2030, elle devrait ensuite "chuter nettement", ce qui pourrait réduire la demande d'enseignement supérieur de près de 20 % entre 2030 et 2040, si les tendances actuelles se maintiennent.
Explorer les pistes d’augmentation de la participation
Le rapport identifie deux groupes où une hausse de la participation pourrait compenser partiellement cette baisse démographique. D’une part, les jeunes hommes, qui bien que plus nombreux que les jeunes femmes, sont moins représentés dans l’enseignement supérieur. Augmenter la participation masculine de 37 % pour atteindre celle des femmes reste toutefois un défi, d’autant plus que ce phénomène est mondial. D’autre part, le rapport suggère de renforcer la participation des jeunes issus de milieux moins favorisés. Malgré une réduction de l’écart entre les jeunes issus de milieux aisés et ceux issus de milieux moins favorisés au cours des vingt dernières années, cette progression s’est essoufflée récemment.
Menaces pour certaines universités
"Le recul de l'intérêt des jeunes pour l’université doit être analysé", explique Bahram Bekhradnia. Il attribue ce phénomène à plusieurs causes possibles : un environnement politique hostile ou l’impact de la pandémie de Covid-19. Il avertit que, si cet intérêt ne repart pas à la hausse, de nombreuses institutions pourraient être en difficulté après 2030, surtout si les universités les plus attractives continuent de recruter au détriment d’autres établissements.
Une baisse de la demande pas inévitable
Pour John Cope, la baisse de la demande en enseignement supérieur n’est pas inéluctable, malgré la tendance démographique. Il soutient qu’en 2030, les modèles d’apprentissage auront évolué, rendant l’enseignement supérieur plus inclusif pour des groupes variés, notamment les adultes. Cope identifie quatre moteurs de cette transition :
- La montée des apprenants adultes : Avec la montée en puissance des compétences numériques et de l’intelligence artificielle, les adultes devront se former tout au long de leur vie, rendant la formation continue essentielle.
- La diversification de l’offre d’apprentissage : Les dix dernières années ont vu une expansion des options de formation de niveau supérieur, ouvrant de nouvelles perspectives aux apprenants.
- L'innovation dans les universités et les collèges : Le droit à la formation continue permettra aux établissements de s’adapter aux besoins émergents des étudiants, quels que soient leur âge et leur parcours.
- L’apprentissage en ligne : En rendant l’éducation plus accessible, l’apprentissage en ligne pourrait contrer la baisse démographique en attirant un public plus large.
Ainsi, bien que le déclin démographique soit un défi, il n’est pas inévitablement synonyme de crise pour l'enseignement supérieur. Adaptations et innovations pourraient permettre aux universités de s’ouvrir à de nouveaux publics et de maintenir une forte demande dans les années à venir.

SOURCE : AEFINFO

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