Les barrières sociales et géographiques sur parcoursup : une réalité alarmante

À l'approche de la phase d'inscription sur Parcoursup, une étude menée auprès de jeunes issus de milieux défavorisés et ruraux soulève des inquiétudes majeures sur l'impact de l'origine sociale et géographique dans les choix académiques et professionnels.
Un mois après le rapport accablant de l'OCDE sur les inégalités scolaires, une enquête réalisée par six associations (Afev, Article 1, Chemins d’avenirs, JobIRL, Tenzing et 100.000 Entrepreneurs) avec l'Institut Viavoice met en lumière le poids des inégalités sociales et territoriales dans l'orientation scolaire et professionnelle.
Des perspectives limitées
L'étude, menée en ligne auprès de 1 000 élèves de 15 à 16 ans entre octobre et novembre 2023, révèle un constat alarmant. Près de la moitié (49%) des jeunes issus de milieux populaires estiment ne pas avoir les capacités d'obtenir une licence. Ce chiffre grimpe à 60% dans les territoires ruraux, créant ainsi un écart de 32 points par rapport aux jeunes urbains de familles aisées.
Influence cruciale de l'environnement
L'enquête met en lumière l'influence significative de l'environnement familial et scolaire sur les choix d'orientation. Les parents et les professeurs restent les principales sources d'information pour les jeunes, impactant fortement leurs décisions. Par exemple, seuls 68% des jeunes issus d'établissements socialement moins favorisés expriment le désir de poursuivre des études après le baccalauréat, une disparité de 22 points par rapport aux élèves de milieux plus favorisés (90%).
Facteurs multiples d'inégalité
Les disparités sont accentuées par l'enclavement territorial. Pour 57% des jeunes issus de milieux populaires, le manque de moyens financiers représente un obstacle majeur à la poursuite d'études loin du cocon familial, comparé à 50% pour l'ensemble des sondés.
Les aspirations professionnelles déclarées reflètent également cette assignation sociale et territoriale. Les élèves de familles aisées mentionnent en priorité des professions nécessitant de longues études, tandis que les jeunes de milieux populaires placent en tête les métiers de l'artisanat et du BTP.

Reproduction sociale dans l'enseignement supérieur
L'étude souligne également la reproduction sociale dans les choix d'orientation post-bac. Les enfants des catégories modestes accèdent en moyenne aux filières moins prestigieuses, créant une distorsion de parcours significative. Un exemple frappant est celui des classes préparatoires, où seuls 17% des bacheliers généraux de milieux défavorisés y accèdent, contre 43% pour des profils scolaires similaires mais avec au moins un parent diplômé du supérieur.
Impact sur les bourses et l'enseignement supérieur
Cette reproduction sociale a des répercussions tangibles, avec une diminution du nombre de boursiers dans l'enseignement supérieur. En 2022-2023, seulement 36,3% des étudiants bénéficiaient d'une bourse, la part la plus basse en 10 ans. Plusieurs facteurs, dont le boom des apprentis et la fréquentation de formations privées, pourraient expliquer cette baisse.
L'étude suggère des pistes d'amélioration, notamment la possibilité d'échanger avec des professionnels, la réalisation de stages, des visites d'universités et d'entreprises, ainsi qu'une meilleure information sur les formations. Ces résultats soulignent l'urgence de mesures pour atténuer les inégalités et offrir des opportunités égales à tous les jeunes, indépendamment de leur origine sociale ou géographique.
SOURCE : https://www.challenges.fr/grandes-ecoles/parcoursup-le-plafond-de-verre-des-etudes-superieures-pour-les-jeunes-de-milieu-populaire_880093
L'étude pointe le poids crucial de l'environnement familial et scolaire dans les choix d'orientation. Les jeunes issus d'établissements socialement moins favorisés ont souvent moins de soutien et d'informations, ce qui peut influencer leur confiance dans la poursuite d'études supérieures.
Dans les territoires ruraux, le manque de moyens financiers est cité comme l'un des principaux freins à la poursuite d'études. Les jeunes issus de milieux populaires ont souvent des contraintes financières plus importantes, ce qui les limite dans leurs choix académiques.
La reproduction sociale se traduit par le fait que les enfants des catégories modestes accèdent en moyenne à des filières moins prestigieuses. Cela crée des inégalités en termes de perspectives d'emploi et de salaires, compromettant l'égalité des chances dans l'enseignement supérieur.

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