Budget 2025 : les syndicats restent insatisfaits malgré l'ouverture de l’agenda social par le MEN

Le mercredi 16 octobre 2024, les sept syndicats représentatifs de l'Éducation nationale (EN) ont été reçus par le ministère de l’Éducation nationale (MEN) pour discuter du Projet de loi de finances (PLF) 2025. Malgré cette rencontre et la relance de l’agenda social, les syndicats restent préoccupés par la suppression de 4 000 postes équivalents temps plein (ETP), qui, selon eux, n’apportent pas de solutions à la crise que traverse l’Éducation nationale.
Une audience marquée par l’inquiétude
Lors de cette réunion, le MEN a pris en compte les "fortes inquiétudes" des syndicats quant à la suppression de 4 000 postes dans le cadre du PLF 2025. En réponse, le ministère a proposé l’ouverture d’un "agenda social" structuré autour de quatre chantiers portant sur les revalorisations salariales et l'amélioration des conditions de travail. Cependant, pour Laurent Gomez, secrétaire national de la CFDT-EFRP, cette proposition ne répond pas aux attentes : "L’ouverture de l’agenda social est un contrefeu. Le vrai sujet est que le PLF 2025 ne répond pas à la crise de l'Éducation nationale."
Les syndicats regrettent également l’absence d’annonces chiffrées concernant les salaires, et plusieurs d’entre eux ont qualifié la discussion de "dialogue de sourds".
Des propositions sur quatre grands chantiers
Le MEN a présenté quatre grands chantiers aux syndicats, qui seront soumis à des concertations :
- Revalorisations salariales pour les bas de grilles : Une revalorisation est prévue pour 50 000 assistants d’éducation (AED) dès novembre 2024, en transposant l’augmentation du Smic.
- Progressions de carrière : Le MEN souhaite accélérer les promotions des enseignants en milieu de carrière, avec une augmentation de 150 à 350 euros nets par mois pour plus de 100 000 professeurs d'ici 2027.
- Conditions de travail : Le MEN s'engage à renforcer les moyens humains pour faire face à la violence scolaire, avec un recrutement de conseillers principaux d’éducation (CPE) et d’AED, tout en soulignant que cela entraînera la suppression de postes d’enseignants. La régularisation de 4 000 AED en CDI est également prévue pour la rentrée 2025.
- Revalorisation des autres personnels : Les personnels de direction et de la santé scolaire feront également l'objet de revalorisations salariales.
Un budget sous tension
Le MEN insiste sur le fait que le budget 2025 prévoit une augmentation de 834 millions d’euros, un chiffre comparable à celui obtenu en 2019, alors que le nombre d’élèves est en baisse. Le ministère réaffirme sa volonté de réduire le nombre d’élèves par classe, tout en reconnaissant que les suppressions de postes devront être concentrées sur les disciplines avec un excédent d'enseignants.
La ministre Anne Genetet reste toutefois "ouverte à des évolutions du budget" lors des discussions parlementaires à venir.
Une intersyndicale toujours mobilisée
À l'issue de cette audience, les syndicats se sont réunis en intersyndicale et ont exprimé leur refus collectif des suppressions de postes dans le budget 2025. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, déplore qu'aucune avancée concrète n’ait été obtenue concernant les salaires. De son côté, David Lelong du SE-Unsa souligne l’inadéquation des mesures proposées avec la réalité des besoins : "Nous avons réinsisté sur l’inacceptabilité de la suppression de 4 000 ETP. La baisse démographique devrait permettre de décharger les classes, pas de réduire le nombre d’enseignants."
Enfin, Laurent Gomez de la CFDT-EFRP critique l'ouverture de l’agenda social, estimant qu’elle ne peut être efficace sans une révision du budget : "Le PLF 2025 ne résout pas la crise d’attractivité des métiers ni celle des conditions de travail. Il faut que ce projet de loi soit rectifié par un PLFR."
Conclusion
Malgré l’ouverture de nouveaux chantiers sociaux et une légère augmentation du budget, les syndicats de l’Éducation nationale restent majoritairement insatisfaits face à la suppression de postes et à l’absence de mesures chiffrées sur les salaires. Les discussions sur le budget 2025 se poursuivront, avec un dialogue qui, pour l'instant, reste tendu entre les syndicats et le MEN.

SOURCE : AEF INFO

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