January 2025

"Ça m’avait tellement manqué" : à Mayotte, une rentrée sous surveillance après le cyclone

Au lycée des Lumières, à Mamoudzou, les équipes éducatives ont tout mis en œuvre pour assurer la rentrée des élèves, tout en restant attentives à leurs inquiétudes, un mois après le passage du cyclone Chido.

Un retour à l’école après un long arrêt

C’est enfin la rentrée scolaire à Mayotte. À partir du lundi 27 janvier, 117 000 élèves retrouvent progressivement leurs établissements après un mois et demi d’interruption due aux ravages du cyclone Chido. Parmi eux, les 2 800 élèves du lycée des Lumières, à Mamoudzou, reprennent les cours dans un climat particulier.

Dès 7h du matin, ils se rassemblent devant les panneaux indiquant leur classe. Après un discours du proviseur, chaque groupe rejoint son professeur principal. "Je suis très heureux de vous retrouver, lance un enseignant à ses élèves. On sait que vous traversez encore des moments difficiles. Mais sachez qu’on fera tout notre possible pour vous offrir des conditions d’apprentissage aussi normales que possible."

Une rentrée attendue mais teintée d’inquiétudes

Comme beaucoup d’adolescents, Abou était impatient de revenir en classe. "J’avais tellement hâte, ça m’avait manqué. Je suis ravi de retrouver mes profs et mes camarades", confie-t-il. Avec son ami, il range les fournitures scolaires distribuées aux élèves qui ont tout perdu dans le cyclone.

D’autres, en revanche, sont préoccupés par leur avenir scolaire. "Je m’inquiète pour mon bac. On a perdu deux semaines de cours, on a pris énormément de retard", regrette un élève. Un autre tente de rester positif : "On va s’y mettre à fond pour décrocher de bonnes notes."

Des élèves en proie au stress

Mais avant de pouvoir se concentrer sur leurs études, certains doivent d’abord retrouver une certaine sérénité. "Je leur ai demandé d’écrire sur des fiches comment ils se sentent", explique Malik, professeur d’arts appliqués. Fatigué, mais heureux d’être de retour, il prend le temps d’écouter ses élèves. "Certains me confient leur stress pour le bac, leurs doutes sur leur réussite. D’autres me parlent de proches qu’ils ont perdus dans le cyclone."

Ce stress s’ajoute aux préoccupations habituelles des lycéens. En plein processus de choix sur Parcoursup, beaucoup se sentent dépassés. "C’est un vrai casse-tête pour eux. Ils me posent les mêmes questions plusieurs fois, ils ne savent pas comment s’y prendre. Et puis, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès à internet", souligne le professeur.

Face à ces défis, les équipes éducatives s’efforcent de recréer un cadre stable et rassurant. Les révisions vont bientôt commencer, avec un seul objectif : permettre aux élèves de reprendre confiance et de retrouver un rythme d’apprentissage optimal.