La Caisse des dépôts renforce sa coopération avec l’Onaf pour la lutte contre la fraude au CPF

La Caisse des dépôts (CDC) et l’Office national antifraude (Onaf) ont signé, le mercredi 8 octobre 2025, une convention de coopération visant à renforcer la lutte contre la fraude au compte personnel de formation (CPF). Cet accord a pour objectif de consolider les actions communes menées par les deux institutions, notamment en améliorant la coordination judiciaire et le partage d’informations.
Pour la Caisse des dépôts, ce partenariat s’inscrit dans la continuité des actions engagées depuis quatre ans, dont les résultats se font déjà sentir.
Dans un communiqué commun, Olivier Sichel, directeur général de la CDC, et Christophe Perruaux, directeur de l’Onaf, annoncent la signature d’une convention de coopération « pour renforcer la lutte contre la fraude au CPF, géré par la Caisse des dépôts ». L’accord doit permettre d’accroître la coopération entre les deux organismes, de consolider leurs actions et de préserver les intérêts nationaux face aux réseaux frauduleux.
Selon Olivier Sichel, cette convention marque « un levier décisif dans le déploiement et le renforcement des outils de lutte contre les réseaux criminels ».
Les objectifs du partenariat
La collaboration entre la CDC et l’Onaf repose sur trois axes principaux :
- renforcer le partage d’informations entre les deux institutions ;
- améliorer la coordination des réponses judiciaires ;
- développer des actions conjointes de sensibilisation et de formation sur les schémas de fraude.
La convention prévoit que chaque organisme puisse solliciter l’autre en cas de besoin spécifique, notamment pour échanger des informations sur des personnes physiques ou morales suspectées de fraude. Ces échanges, strictement encadrés par les règles de confidentialité, concernent également les initiatives de sensibilisation et de communication liées à la lutte contre la fraude aux aides publiques, en particulier au CPF.
Les deux partenaires mèneront par ailleurs des actions croisées de formation pour renforcer les compétences de leurs équipes respectives.
Les problèmes identifiés et les mesures déjà engagées
Depuis la création du CPF monétisé par la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018, la fraude est un sujet de préoccupation majeur. Le dispositif, qui gère plusieurs milliards d’euros chaque année (plus de 2,2 milliards en 2024 et plus de 2,1 milliards en 2025), a suscité des pratiques frauduleuses liées à l’accès simplifié via la plateforme Mon Compte Formation.
Ce phénomène a atteint son pic entre 2020 et 2021, marqué par une forte hausse des sollicitations par SMS ou e-mails frauduleux. En réponse, les pouvoirs publics et la CDC ont multiplié les mesures de sécurisation. Depuis octobre 2022, l’accès à la plateforme nécessite l’authentification via FranceConnect+, renforçant ainsi la fiabilité du dispositif.
En 2024, la CDC a mis en place des outils automatisés pour détecter les comportements anormaux sur Mon Compte Formation. Grâce à l’analyse comportementale et à des algorithmes de détection d’anomalies, la plateforme peut désormais identifier en temps réel les connexions suspectes et les usages atypiques.
Des premiers résultats encourageants
Les pouvoirs publics ont progressivement renforcé les moyens d’action de la CDC, notamment par la loi du 19 décembre 2022 contre la fraude au CPF et l’interdiction du démarchage commercial des titulaires. Plus récemment, la loi du 30 juin 2025 contre toutes les fraudes aux aides publiques a facilité les échanges d’informations entre la CDC et différents acteurs institutionnels.
La Caisse des dépôts coopérait toutefois déjà activement avec les services d’enquête. En 2024, elle a intensifié ses échanges avec la Police nationale, la Gendarmerie et l’autorité judiciaire pour leur transmettre les typologies de fraudes observées.
Cette même année, la CDC a traité 1 132 réquisitions judiciaires liées au CPF, soit une hausse de 40 % par rapport à 2023. Ces demandes provenaient à la fois de plaintes de bénéficiaires victimes de fraudes et de plaintes déposées par la CDC elle-même.
Un correspondant bancaire a également été désigné pour renforcer les échanges avec les établissements financiers, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Ce dispositif a permis de récupérer environ 4,3 millions d’euros en 2024 grâce à la collaboration avec les banques.
Plus de 95 millions d’euros sauvegardés grâce aux contrôles
Le contrôle du service fait, réalisé par la CDC lors du traitement des dossiers CPF, constitue un autre levier essentiel de détection et de prévention des fraudes. En 2024, sur 1,3 million de dossiers examinés, 68 600 ont généré une alerte via le système de détection automatique, contre 86 500 en 2023.
Ces contrôles ont permis d’identifier 1,5 million d’euros à recouvrer et de bloquer 1,6 million d’euros de paiements indus. La CDC souligne que cette diminution des montants frauduleux reflète également les efforts de mise en conformité des organismes de formation.
En 2024, 1 469 organismes de formation ont réglé leurs dettes, permettant à la CDC de recouvrer plus de 2 millions d’euros. Au total, les contrôles menés ont conduit au blocage des dossiers de 151 organismes, ce qui a permis de sauvegarder près de 94 millions d’euros.

SOURCE : aef.fr

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