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ÉDUCATION
19
December 2024

Classes préparatoires : un regain d’intérêt après des années de baisse

Après une période d’instabilité marquée par une baisse des effectifs depuis 2018, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) affichent un rebond à la rentrée 2023-2024. Tandis que l'Etudiant dévoile son classement 2025 des meilleures prépas, ce secteur clé de l’enseignement supérieur se réinvente, malgré les défis posés par la réforme du baccalauréat et la concurrence des bachelors.

Une baisse suivie d’une reprise prometteuse

Les CPGE ont connu une phase de croissance constante jusqu’en 2018 avant de subir une diminution significative des effectifs (-6,3 % entre 2018 et 2023, selon le SIES). Mais la rentrée 2023-2024 marque un tournant, avec une hausse de 1,5 % des inscriptions, et même 3,9 % en première année. Serge Maraval, proviseur adjoint du Lycée Thiers à Marseille, témoigne : « Nous avons constaté un regain d’intérêt pour les classes préparatoires. Cette année, nous avons dépassé nos jauges sur Parcoursup, obligeant certaines académies à ouvrir de nouvelles classes. »

L’impact de la réforme du baccalauréat

La réforme du baccalauréat, effective depuis 2021, a supprimé les filières traditionnelles (S, ES, L) au profit de spécialités, modifiant les choix d’orientation. Les CPGE, notamment la filière ECG (économique et commerciale), ont été particulièrement affectées. Nicolas Thibault, professeur de SES au lycée Janson de Sailly, souligne : « La disparition des mathématiques comme matière obligatoire a désorienté de nombreux élèves. Ils faisaient leurs choix selon leurs goûts, sans réaliser que cela pouvait leur fermer les portes des prépas. »

La concurrence des bachelors

Les écoles de commerce, via Parcoursup, élargissent leur offre de bachelors, attirant un vivier similaire à celui des CPGE ECG. Cependant, Serge Maraval relativise : « Les prépas conservent leur prestige, leur gratuité et leurs débouchés. » Certaines filières, comme les BCPST (biologie, chimie, physique, sciences de la Terre), sont néanmoins en tension en raison de la montée des prépas intégrées dans les écoles vétérinaires.

Disparités persistantes et nouvelles dynamiques

Les prépas scientifiques dominées par les garçons

Les disparités de genre restent marquées. En 2023-2024, les filières scientifiques, représentant 63 % des effectifs totaux, comptent 72,6 % d’hommes contre seulement 30 % de femmes. Les filières économiques et littéraires, bien que moins touchées, observent aussi une baisse des inscriptions féminines.

La montée de la filière littéraire

Contrairement aux idées reçues, les prépas littéraires connaissent une augmentation de 3,3 % de leurs effectifs en 2023. Nicolas Thibault explique : « Cette filière est devenue une option viable pour les élèves sans spécialité maths. Elle est également mieux perçue qu’auparavant. »

Des CPGE encore peu diversifiées socialement

Malgré les efforts pour diversifier les profils, les CPGE accueillent encore 50,1 % d’élèves issus de familles de cadres ou de professions intellectuelles supérieures. Selon Nicolas Thibault, « la sélection sociale s’opère dès la fin de la 3e et de la seconde, limitant l’accès aux prépas à un vivier restreint. » Toutefois, certaines initiatives ouvrent les CPGE aux bacheliers technologiques et professionnels.

Un avenir prometteur malgré les défis

Les classes préparatoires continuent de jouer un rôle clé dans l’accès aux grandes écoles, grâce à leur exigence académique et à leurs débouchés prestigieux. Avec un regain d’intérêt, des filières littéraires mieux valorisées et des efforts d’ouverture sociale, les CPGE semblent s’adapter pour répondre aux attentes des nouvelles générations tout en maintenant leur réputation d’excellence.

SOURCE : ÉTUDIANT

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