Comment attirer davantage d’étudiants vers les études de pharmacie ?

Alors que le secteur pharmaceutique offre des opportunités de carrière variées, la filière peine à séduire les étudiants. D’après les chiffres, près de 1 900 places en deuxième année de pharmacie sont restées vacantes ces trois dernières années, soit environ 17 % des effectifs. Un déficit qui inquiète les acteurs du secteur, d’autant plus qu’il pourrait se prolonger, impactant durablement l’offre de soins et le renouvellement des pharmaciens.

Des idées reçues persistantes

Malgré des initiatives visant à promouvoir la filière, comme celles menées par des associations étudiantes ou des campagnes sur les réseaux sociaux, la pharmacie souffre encore d’une image réductrice. Beaucoup la perçoivent comme une voie moins valorisée que la médecine, ou simplement comme un métier d’« épicier de santé », ignorant la riche palette d’expertises et de missions qu’exerce le pharmacien (gestion du médicament, recherche, industrie, conseil aux patients, etc.).

Des étudiants peu convaincus dès le lycée

Le constat est sans appel : seule une minorité d’étudiants entrant en première année de santé ambitionne spécifiquement de devenir pharmacien. Les autres se dirigent souvent par défaut vers cette filière, faute d’avoir intégré médecine ou d’avoir une vision précise des métiers offerts par la pharmacie. Résultat : davantage de redoublements en deuxième année et des réorientations fréquentes en troisième année.

Changer la donne : former, informer, orienter

Pour inverser la tendance, il est crucial d’agir tôt. Les lycéens doivent découvrir les différents débouchés de la pharmacie, au-delà de l’officine. Les professionnels de la filière, les ordres professionnels, les doyens, les associations d’étudiants et de tutorat se mobilisent déjà pour démystifier la profession. Interventions dans les lycées, stands sur les salons d’orientation, communication sur les médias sociaux : l’objectif est de montrer qu’un pharmacien est un expert du médicament, du conseil, de la recherche, et qu’il joue un rôle clé dans la chaîne de soins.

Penser la réforme de l’accès aux études de pharmacie

À l’heure actuelle, l’accès aux études de pharmacie se fait via les filières PASS (ex-PACES) et L.AS, où la médecine occupe largement les esprits. Les doyens de pharmacie plaident pour des modalités plus adaptées, comme une admission directe via Parcoursup, en complément du système actuel. D’autres souhaitent valoriser la filière L.AS, dont la pédagogie semble plus en phase avec les méthodes et l’esprit des études de pharmacie.

Vers une évolution nécessaire

Si aucune réforme d’ampleur n’est prévue dans l’immédiat, les discussions se poursuivent. Les enjeux sont considérables : il ne s’agit pas seulement de combler les places vacantes, mais de susciter de véritables vocations et d’attirer des étudiants déjà pleinement motivés par le métier. Dans un contexte budgétaire et politique complexe, la filière a tout intérêt à poursuivre sur la voie d’une communication renouvelée, d’une transparence accrue sur ses débouchés et d’un accompagnement renforcé des futurs pharmaciens.

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SOURCE : LE PARISIEN