Comment l'Insa Lyon évalue-t-elle les candidats sans recourir à la discrimination positive ou aux quotas ?

L'évaluation se concentre sur les aptitudes des candidats plutôt que sur leur capacité à performer à un instant T, comme lors d'un concours. L'examen des dossiers scolaires met en avant la régularité, l'opiniâtreté et l'investissement dans le temps.

Quelles initiatives l'Insa Lyon prend-elle pour favoriser un environnement inclusif ?

L'école propose des filières artistiques et culturelles, telles que la section "Musique études" et intègre les sciences humaines et sociales dans tous ses cursus. Les étudiants sont formés à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dès leur intégration, avec des ateliers pour gérer le stress et minimiser les erreurs.

Valoriser la régularité scolaire :

Pour atteindre cet équilibre, l'Insa Lyon ne recourt ni à la discrimination positive, interdite en France, ni à des quotas dissimulés, rendus impossibles par l'anonymat des dossiers sur Parcoursup. Alors, comment atteint-elle cette équité ? "Nous évaluons des aptitudes et non pas la capacité à performer à un instant T comme lors d'un concours", explique Catherine Verdu, professeure à l'Insa Lyon et directrice de la vie des élèves. Lors de l'examen des dossiers scolaires, souvent excellents (93% des admis ont une mention Très Bien au bac), le jury valorise la régularité, l'opiniâtreté et l'investissement dans le temps. Et comme par magie, les cohortes s'équilibrent entre les deux sexes.

Créer des filières artistiques et culturelles :

Pour ses profils très complets, l'Insa Lyon propose des filières artistiques et culturelles comme la section "Musique études" qui existe depuis 40 ans. "Ici, on ne sacrifie pas tout", insiste Margaux Khatchadourian, en section "Théâtre" qui étudie dans le département "Génie électrique". Par ailleurs, l'école a fait entrer les sciences humaines et sociales dans tous ses cursus. "Nos étudiants viennent faire des sciences mais pas que", sourit Frédéric Fotiadu. Dès leur intégration, ils sont formés à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment grâce à des saynètes jouées par des professionnels.

En cas de propos ou gestes déplacés, le mot "Sapin" permet d'alerter immédiatement ses camarades. Des psychologues sont aussi à l'écoute des élèves, notamment ceux de première année dont certains sont encore mineurs quand ils rejoignent l'internat. "Certaines filles qui étaient fortes en tout au lycée sont très anxieuses au début, raconte Anaëlle Renault, élève en troisième année. On travaille en collectif et tout le monde a sa place." Des ateliers sont organisés pour leur apprendre à gérer leur stress et à minimiser leurs erreurs.

Promouvoir des Role Models :

Les role models, comme Maude Portigliatti, vice-présidente de Michelin en charge des matériaux de haute technologie et marraine de la prochaine promotion d'ingénieurs à l'Insa Lyon, sont évidemment importants. "On a peu de représentation de ces métiers, constate Claire Berthaud, qui sera diplômée cette année. Donc on choisit des voies par défaut." Il suffit parfois d'ajouter quelques matières. Par exemple, s'il y a une majorité d'étudiantes en "Génie civil", c'est sans doute grâce au double cursus architecte-ingénieur. Même doublette gagnante pour l'informatique et les biosciences.

La création d'une formation obligatoire aux enjeux de la transition écologique est également très appréciée par les futures ingénieures, plus en quête de sens que leurs camarades masculins. "L'autocensure peut céder si on met en place des stratégies pour les dépasser, notamment avec des formations qui donnent du sens", assure le directeur. Et, la bonne nouvelle, c'est que les entreprises valorisent aujourd'hui la mixité des équipes comme source de performance.

SOURCE : https://www.challenges.fr/grandes-ecoles/la-recette-de-l-insa-lyon-pour-arriver-a-une-parite-presque-parfaite-parmi-ses-etudiants_883054

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