Comment l'Italie a intégré les élèves en situation de handicap dans son système éducatif

Cela fait maintenant 20 ans que la France a adopté une loi sur le handicap. Le 11 février 2005, le président Jacques Chirac promulguait une loi majeure visant à améliorer la vie des personnes en situation de handicap. Pourtant, deux décennies plus tard, de nombreuses associations estiment que son application reste insuffisante et demandent des actions concrètes. Ce texte garantit notamment "le droit à l'éducation pour tous les enfants, y compris ceux en situation de handicap". Sur ce point, un pays est souvent cité en exemple : l'Italie.
Une politique d'inclusion scolaire dès les années 1970
De l'autre côté des Alpes, l'Italie a pris de l’avance en matière d’inclusion scolaire. Dès 1971, la loi italienne impose que l’instruction obligatoire se déroule dans des classes ordinaires pour tous les enfants et adolescents, sans distinction. "Une évolution majeure est opérée dès 1975 par le passage d'une école pour tous vers une école adaptée à chaque individu", précise un rapport remis au ministère de l'Éducation nationale en 2018. Cette politique a conduit à la fermeture des établissements spécialisés au profit des écoles ordinaires, qui accueillent aujourd’hui tous les élèves, quel que soit leur handicap.
Des classes limitées à 20 élèves en cas de handicap lourd
En Italie, les élèves en situation de handicap suivent les mêmes cours que les autres, du primaire au secondaire. Un dispositif spécifique, appelé BES (élèves à besoin spécifique), est mis en place dans toutes les écoles pour leur offrir un accompagnement adapté. Les établissements sont également équipés pour répondre aux besoins des élèves en situation de handicap, avec des aménagements comme des salles de bain adaptées et la présence permanente d’un service socio-médical.
Pour assurer une meilleure intégration, des mesures strictes ont été instaurées. Lorsqu'un élève présentant un handicap lourd est intégré à une classe, celle-ci ne peut pas dépasser 20 élèves, ou 25 dans les lycées. Des équipements pédagogiques et technologiques spécifiques sont mis à disposition en fonction des besoins de chaque élève. Ces adaptations visent à garantir "les conditions d'une pleine participation d'une personne handicapée à la vie sociale, en éliminant tous les obstacles et barrières physiques et culturelles", explique encore le rapport adressé au ministère de l'Éducation nationale.
Une intégration totale et des résultats concrets
Grâce à ces dispositifs, l’Italie est aujourd’hui l’un des rares pays à avoir intégré tous les élèves en situation de handicap dans des classes ordinaires, sans distinction de type ou de gravité des troubles. Ce modèle d’inclusion scolaire permet une meilleure socialisation des élèves et favorise leur réussite.
En France, la loi de 2005 a permis des avancées significatives. Selon la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne, "520.000 enfants en situation de handicap" sont aujourd’hui scolarisés dans des établissements ordinaires, contre seulement 151.000 en 2005. Cependant, des efforts restent à faire, car en 2021, un élève en situation de handicap sur quatre était encore orienté vers un établissement spécialisé.
Si la France a progressé en matière d’inclusion scolaire, le modèle italien montre qu’une intégration totale est possible avec une volonté politique forte et des moyens adaptés.

SOURCE : TF1

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