Comment va évoluer la démographie des 5-10 ans en France dans chaque académie d'ici 2070 ?

Une baisse démographique marquée des 5-10 ans d’ici 2070
Quelle ampleur aura la baisse démographique attendue en France ? Selon les projections réalisées par l’Insee, la population des 5-10 ans, déjà orientée à la baisse, devrait continuer à diminuer jusqu’en 2039. Elle connaîtrait ensuite une courte période de hausse pendant une décennie, avant de repartir à la baisse jusqu’en 2070. Seules deux académies d’outre-mer feraient exception : la Guyane et Mayotte, où les effectifs devraient croître. Pour certains responsables politiques et administratifs, cette baisse démographique représente une opportunité de réaliser des économies, tandis que d’autres y voient l’occasion d’améliorer le taux d’encadrement.
Cette évolution démographique concerne directement l’Éducation nationale, qui doit anticiper les effectifs d’élèves dans les années à venir, ainsi que le besoin de personnels enseignants et non-enseignants nécessaires à leur encadrement. À la rentrée 2024, les effectifs étaient encore en recul, dans le premier comme dans le second degré (lire sur AEF info).
Afin d’apporter des éléments de réponse à cette question, et après avoir analysé l’impact de la baisse démographique sur l’enseignement supérieur (lire sur AEF info), nous avons examiné les projections établies par l’Insee jusqu’en 2070 concernant les 5-10 ans.
Ces prévisions sont réalisées à partir des données du recensement de 2018. Les démographes de l’Insee ont établi plusieurs scénarios, selon des hypothèses concernant le taux de fécondité, le taux de mortalité et le solde migratoire (cf. encadré méthodologique en fin de dépêche).
Un débat récurrent sur le taux d’encadrement
Concernant les effectifs de personnels de l’Éducation nationale, un rapport de l’IGESR et de l’IGF publié en septembre 2024 estimait que la baisse démographique pourrait "justifier une réduction des moyens de l’enseignement scolaire" (lire sur AEF info). Selon ce rapport, les moyens alloués à l’Éducation nationale "se sont développés sans que les évolutions démographiques de la population des moins de 30 ans soient pleinement intégrées".
La question de la baisse démographique est aussi revenue lors de l’élaboration du budget 2025 de l’Éducation nationale. Le gouvernement Barnier avait prévu la suppression de 4 000 postes d’enseignants, tout en assurant que cette mesure ne ferait pas baisser le taux d’encadrement en raison de la baisse des effectifs scolaires (lire sur AEF info). Après contestation syndicale (lire sur AEF info), ces suppressions avaient finalement été annulées par le ministère (lire sur AEF info).
Plus récemment, un rapport sénatorial publié en juin 2025 a recommandé de mettre à profit la baisse démographique, qui va "entraîner une diminution du besoin d’affectations à l’année dans les classes", pour augmenter le potentiel net de remplacement (lire sur AEF info).
Une baisse nationale prononcée jusqu’en 2039
Au niveau national, la population des 5-10 ans est en diminution depuis 2018, et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2039. Cette baisse s’explique principalement par le recul du taux de fécondité : historiquement plus élevé en France qu’ailleurs en Europe, il est en net déclin. L’Insee prévoit ainsi un taux de fécondité de 1,6 enfant par femme à partir de 2030, contre 2 en 2010.
La baisse démographique devrait marquer un arrêt autour de 2039 pendant une dizaine d’années, avec l’arrivée à cet âge des enfants nés au début des années 2030. Mais après cette parenthèse, la diminution des effectifs devrait reprendre vers 2049 pour se poursuivre jusqu’en 2070, date limite de ces projections.
À l’échelle nationale, le déclin démographique des 5-10 ans devrait donc ralentir entre 2039 et 2049, avant de s’accentuer à nouveau par la suite.

Deux académies d’outre-mer échappent à la tendance nationale
Toutes les académies ne sont toutefois pas alignées avec cette trajectoire nationale. L’Insee distingue quatre profils d’évolution.
Première catégorie : celles dont l’évolution suit la tendance nationale avec une baisse jusqu’à 2039, un rebond jusqu’à 2049, puis une nouvelle baisse. Ces académies sont :
- Aix-Marseille,
- Bordeaux,
- Clermont-Ferrand,
- Corse,
- Créteil,
- Grenoble,
- Lyon,
- Montpellier,
- Nantes,
- Nice,
- Orléans-Tours,
- Paris,
- Rennes,
- Toulouse,
- Versailles.
Deuxième catégorie : les académies proches de cette tendance, mais avec un simple plateau de 2039 à 2049, sans rebond significatif, avant de reculer à nouveau. Cela concerne :
- Amiens,
- Besançon,
- Dijon,
- Limoges,
- Nancy-Metz,
- Normandie,
- Poitiers,
- Strasbourg.
Troisième catégorie : des académies où la population des 5-10 ans devrait décliner sans interruption, sans période de stabilisation ni hausse :
- Reims,
- Lille,
- Guadeloupe,
- La Réunion,
- Martinique.
Enfin, seules deux académies d’outre-mer afficheraient des prévisions de hausse démographique :
- Mayotte, qui devrait voir sa population des 5-10 ans augmenter en continu,
- La Guyane, dont la population croîtrait jusqu’en 2023, suivie d’une baisse, avant de repartir à la hausse ensuite.
Dans la visualisation correspondante, les échelles diffèrent entre les académies. Ce qui importe est donc davantage l’évolution de la courbe que les effectifs projetés, trop incertains à une échéance de 45 ans.
Seules deux académies échappent au déclin : Guyane et Mayotte
Les projections de l’Insee sur la tranche d’âge des 5-10 ans, basées sur le recensement de 2018 et allant jusqu’en 2070, mettent donc en évidence que seules deux académies — Guyane et Mayotte — se distinguent par une dynamique démographique positive, contrairement à l’ensemble du territoire métropolitain et de la plupart des DROM.
Attention : les échelles des graphiques sont différentes d’une académie à l’autre, et les zones rosées signalent les périodes de déclin démographique national.

SOURCE : AEFINFO

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