Concours, salaire, mobilité... comment rendre le métier d'enseignant plus attractif

Un métier en perte d'attractivité
Le statut de fonctionnaire et les congés scolaires ne suffisent plus à séduire les candidats et à répondre aux exigences du système éducatif. Pour attirer de nouveaux enseignants, d'autres leviers doivent être mobilisés.
En mai 2023, l'académie de Versailles a organisé un « job dating » afin de combler en urgence le manque de professeurs pour la rentrée suivante. Une initiative qui illustre bien la difficulté croissante à recruter dans l'Éducation nationale. Le nombre de candidats aux concours ne cesse de diminuer : en 2024, ils ne sont plus que 73 796, soit une baisse de 4 % par rapport à 2023, ce qui représente environ 3 000 candidats en moins. Pourtant, cette même année, le ministère de l'Éducation nationale avait annoncé une revalorisation salariale de 5,5 % en moyenne, permettant aux nouveaux enseignants de débuter à 2 000 euros nets par mois.
Des freins persistants au recrutement
Malgré cette augmentation, la rémunération reste un frein majeur. Dans d'autres secteurs nécessitant un niveau d'étude équivalent, les salaires d'entrée sont souvent plus attractifs. De plus, les conditions de travail sont régulièrement pointées du doigt : classes surchargées, manque de reconnaissance, lourde charge administrative... autant de facteurs qui dissuadent les vocations.
La rigidité du concours et de l’affectation géographique constitue un autre obstacle. De nombreux candidats hésitent à s’engager dans une voie où la mobilité imposée, notamment en début de carrière, peut être contraignante.
Quelles solutions pour revaloriser le métier ?
Pour rendre le métier d’enseignant plus attractif, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Une revalorisation salariale plus ambitieuse : au-delà de la rémunération de départ, l’ensemble de la grille indiciaire doit être repensé pour offrir de meilleures perspectives d’évolution.
- Une formation plus professionnalisante : proposer des parcours plus progressifs avec une entrée dans le métier mieux accompagnée permettrait de mieux préparer les enseignants à la réalité du terrain.
- Une plus grande flexibilité dans l’affectation : revoir le système des mutations et proposer des solutions pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle pourrait limiter le découragement des jeunes professeurs.
- Une amélioration des conditions de travail : allégement des tâches administratives, diminution des effectifs par classe, valorisation des initiatives pédagogiques... autant de mesures qui contribueraient à redonner du sens et du plaisir à l’exercice du métier.
Un enjeu majeur pour l’avenir
La pénurie d’enseignants n’est pas qu’une question de chiffres, elle pose un véritable défi pour la qualité de l’éducation en France. Si des solutions ne sont pas mises en place rapidement, le risque est grand de voir le métier perdre encore en attractivité, au détriment des élèves et de l’ensemble du système éducatif. Réinventer le statut et les conditions de travail des enseignants est aujourd’hui une nécessité pour garantir une école de qualité pour tous.

SOURCE : LE POINT

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
