Contre les enseignants, des conflits et des agressions en hausse, selon l’Autonome de solidarité laïque

L’ambiance dans les établissements scolaires continue de se détériorer, d’après le dernier baromètre annuel de l’Autonome de solidarité laïque (ASL). Cette association, qui soutient les enseignants par un accompagnement juridique, révèle une dégradation du climat scolaire, marquée par une hausse des conflits et des agressions envers les enseignants. Le nombre de demandes d’accompagnement a considérablement augmenté, et la situation semble s’aggraver d'année en année.

Un panorama alarmant des conflits dans les établissements scolaires

L’ASL, forte de plus de 470 000 adhérents, publie chaque année un rapport détaillant les contentieux dont elle se charge, en fournissant des conseils juridiques aux enseignants et autres membres du personnel éducatif. En 2023-2024, l’association a ouvert 10 865 dossiers, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente, où 10 149 dossiers avaient été ouverts. Cette hausse reflète une réalité de plus en plus préoccupante dans le quotidien des enseignants, qui se retrouvent confrontés à des situations de plus en plus tendues.

Les dossiers traités par l'ASL se divisent en deux catégories : le « renseignement juridique personnalisé » et la « protection juridique professionnelle ». La première catégorie concerne les questions générales que se posent les enseignants dans le cadre de leurs fonctions, sans que ces situations ne deviennent nécessairement des conflits graves. La deuxième catégorie, quant à elle, englobe les cas où les enseignants risquent des poursuites judiciaires ou sont victimes d’une situation nécessitant l’intervention d’un avocat.

Une hausse des conflits et des agressions, un climat scolaire de plus en plus tendu

Les « renseignements juridiques personnalisés » représentent un peu plus de la moitié des dossiers traités par l'ASL et ont connu une augmentation de 10 % en un an. Parmi ces demandes, les conflits restent le principal motif, représentant 22,44 % des dossiers. Bien que le nombre de cas de conflits se soit stabilisé après trois années de hausse continue depuis 2020, cette tendance souligne la tension croissante dans les établissements scolaires. La situation générale reste donc extrêmement tendue, et ce climat de conflit persiste.

En outre, les cas de diffamation (13 % des dossiers), d’agressions verbales (12 %) et d’agressions physiques (0,93 %) sont également en légère hausse. Ces chiffres témoignent de l’escalade des tensions et de la violence verbale et physique à laquelle de plus en plus d’enseignants sont confrontés. La hausse des agressions, même si elle reste relativement faible en termes de pourcentage, reste préoccupante.

Les professionnels de l’éducation sont ainsi de plus en plus nombreux à solliciter l’ASL pour des conseils face à des situations complexes, parfois dangereuses. Ces conflits, qu'ils soient d'ordre juridique, familial ou social, affectent la qualité de vie des enseignants et altèrent gravement leur travail au quotidien. Les répercussions sur le bien-être des personnels éducatifs sont multiples, et la pression constante finit par éroder le climat de confiance nécessaire à l’épanouissement des élèves comme des enseignants.

Des solutions à envisager pour améliorer la situation

Face à cette situation, il devient impératif d'agir pour améliorer le climat scolaire et protéger les enseignants contre les agressions et les conflits. Les solutions doivent passer par un renforcement du soutien psychologique et juridique pour le personnel éducatif, ainsi que par des actions concrètes pour améliorer les relations entre les enseignants, les élèves et les familles. L’ASL appelle également à une prise de conscience collective pour lutter contre l’escalade de la violence dans les écoles et les établissements scolaires, afin de créer un environnement d’apprentissage serein et respectueux pour tous.

SOURCE : LE MONDE