« Demande à ChatGPT » : une IA testée pour choisir sur Parcoursup

Une IA comme aide à l’orientation post-bac ?
Le 2 juin, les premières propositions d’admission sur Parcoursup 2025 sont tombées. Mais choisir entre plusieurs options n’est pas toujours simple. Localisation, réputation, débouchés : de nombreux critères sont à prendre en compte. Et si l’intelligence artificielle pouvait aider à y voir plus clair ?
C’est ce que propose Didier Jouanet, professeur principal dans un lycée professionnel du Val-d’Oise, qui conseille à ses élèves d’utiliser l’IA pour affiner leur décision.
Premier test : droit à Nanterre ou Saint-Étienne ?
Dans un premier exemple, un élève hésite entre deux licences de droit, à Nanterre et à Saint-Étienne. L’IA souligne d’abord les évidences : Nanterre est plus pratique pour un Parisien, avec une vie étudiante dynamique et une bonne réputation, mais les trajets peuvent être longs. Saint-Étienne, en revanche, implique un déménagement, mais offre un cadre de vie plus calme et un coût de vie réduit.
L’IA note aussi que Nanterre propose davantage de débouchés et partenariats locaux, tandis que Saint-Étienne se distingue par un encadrement plus personnalisé. Le choix se résume alors à un dilemme : confort urbain et ambition stratégique, ou expérience provinciale enrichissante.
Une aide limitée selon certains enseignants
Pour Karine Gratton, professeure principale à Montauban, le test reste limité. Elle rappelle que l’analyse comparative des formations est normalement faite bien avant les réponses de Parcoursup, lors de la formulation des vœux.
« Le travail d’accompagnement permet d’anticiper ces questions. C’est autant de stress en moins au moment des réponses », explique-t-elle.
Une élève teste l’IA à son tour
Coralie, élève de terminale accompagnée depuis deux ans par Karine Gratton, se prête aussi au jeu. Elle précise que l’investissement de sa professeure n’est pas représentatif de tous les lycées. En partant d’un scénario où elle n’aurait reçu aucune aide pédagogique, elle teste l’IA.
Les réponses sont « globalement correctes », sauf une proposition inattendue : choisir une des options à l’essai et observer son ressenti émotionnel. Si elle ressent du soulagement, c’est probablement la bonne. Si elle est hésitante ou frustrée, c’est peut-être l’autre.
Des réponses utiles mais parfois incomplètes
Coralie reconnaît que l’IA donne des conseils intéressants pour la réflexion, mais manque parfois de précision. Elle ne mentionne ni les phases du calendrier Parcoursup, ni le fonctionnement des algorithmes, ni les réponses « oui-si ».
Elle souligne aussi que certains conseils sont trop génériques ou approximatifs, ce que l’IA admet parfois elle-même.
Autre simulation : licence ou école de commerce ?
Anaïs, une autre élève, hésite entre une licence économie-sociologie et une école de commerce. L’IA lui propose plusieurs masters possibles après la licence, mais Anaïs, informée par les portes ouvertes, constate que seul un des masters a un réel taux d’employabilité. Elle se sert donc de ses connaissances pour corriger ou nuancer l’analyse de l’IA.
Dernier exemple : prépa ou école d’ingénieur ?
Un dernier cas oppose deux admissions : Polytech Angers en cycle ingénieur intégré et une prépa PSI au lycée Buffon à Paris.
L’IA distingue bien les deux profils : moins de pression et plus d’équilibre à Polytech, plus d’efforts et de débouchés à long terme avec la prépa. Elle souligne que la prépa convient aux élèves très motivés, tandis que Polytech est une voie plus directe et sécurisante.
Karine Gratton juge cette réponse « très pertinente », d’autant que l’IA propose de simuler des scénarios selon les résultats ou les préférences de l’élève — une méthode qu’elle utilise elle-même dans ses entretiens personnalisés.
Une IA utile, mais pas un substitut au lien humain
Si l’IA fournit des réponses intéressantes, elle ne remplace pas un accompagnement humain. Karine Gratton rappelle que seul un professeur principal attentif peut identifier les éléments personnels qui influencent une orientation : situation financière, besoin de travailler, envie de changer d’environnement, etc.
Elle insiste aussi sur le rôle des professeurs dans la valorisation de la légitimité et des ambitions : « ChatGPT est prudent, alors que moi je pousse mes élèves à sortir de leur zone de confort. »
Coralie conclut avec lucidité : « Si le travail du prof principal a été bien fait, alors il devient inutile de se tourner vers ChatGPT. »

SOURCE : LE PARISIEN

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