Déploiement des stages de Seconde : parents et enseignants exaspérés

L'initiative de Gabriel Attal pour "reconquérir le mois de juin" avec des stages pour les élèves de seconde suscite des critiques acerbes de la part des syndicats d'enseignants, des chefs d'établissements et des parents d'élèves. Bien que l'idée de stages de deux semaines soit acceptée, le manque de moyens et de temps pour leur mise en œuvre est vivement critiqué.
Des stages difficiles à trouver
Alors que les élèves de seconde sont censés effectuer un stage du 17 au 28 juin, environ la moitié des 560 000 lycéens concernés n'ont pas encore trouvé de stage, selon les syndicats. Le ministère de l'Éducation nationale, de son côté, déclare qu'il reste 30 000 propositions de stage disponibles sur le site 1jeune1solution.gouv.fr et que 39 000 entreprises sont prêtes à être contactées. Édouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire, estime que "de nombreuses conventions seront apportées dans les lycées au dernier moment".
Témoignages d'élèves en détresse
Alicia, 16 ans, illustre les difficultés rencontrées : "J’ai envoyé plein de mails, donné mon CV en main propre... soit je n’avais pas de réponse, soit les employeurs n’avaient pas le temps d’accueillir des stagiaires." Elle envisage d'aider au restaurant de ses parents si elle ne trouve pas de stage, bien que son projet post-bac soit d'étudier le droit. Gwenn Thomas-Alves, président de l'Union Syndicale Lycéenne, reçoit de nombreux messages d'élèves inquiets et critique la mise en œuvre du projet, jugée "calamiteuse" et manquant d'offres.
Problèmes d'organisation et de contenu
La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) rapporte des expériences variées : certains lycéens sont satisfaits, mais beaucoup se demandent à quoi servent ces stages, notamment lorsqu'ils se résument à des tâches peu valorisantes comme mettre des sodas en rayon. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, dénonce des annonces relevant du travail dissimulé, comme faire des sandwichs dans une chaîne de restauration rapide ou ramasser des balles de golf.
Un déploiement jugé précipité
Tous s'accordent à dire que le dispositif, annoncé en septembre par Gabriel Attal, a été déployé trop rapidement. Sophie Vénétitay regrette que les enseignants aient dû "bricoler" en l'absence de directives claires, tandis que Grégoire Ensel de la FCPE anticipe que beaucoup d'élèves resteront chez eux devant leurs écrans. Il ironise : "le grand gagnant de la reconquête du troisième trimestre ? C’est Netflix."
Tentatives de solutions
Le ministère de l'Éducation assure que les élèves sans stage ne seront pas pénalisés et qu'un parcours d'orientation sera proposé par l'Onisep. Cependant, les proviseurs préviennent qu'il sera difficile d'accueillir à la fois les terminales passant le bac et les secondes sans stage, soulignant un manque de préparation et de ressources.
Résignée pour cette année, Sophie Vénétitay appelle le gouvernement à "revoir sa copie" pour la prochaine rentrée.

SOURCE : OUEST FRANCE

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