Dispositif phare, questionnaire annuel et plateforme pour parents : Anne Genetet précise les outils contre le harcèlement

"La lutte contre le harcèlement doit engager toute la société, au-delà des murs de l’École", a déclaré la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, lors de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, le 7 novembre 2024. À cette occasion, la ministre a dressé un bilan du programme "Phare", lancé en 2023, et a confirmé que le questionnaire sur le harcèlement sera désormais renouvelé chaque année et remis aux familles. Par ailleurs, une nouvelle plateforme de sensibilisation à destination des parents sera mise en place. "La mission de l’école est de former des citoyens qui s’écoutent, se respectent, se lisent, se comprennent", a ajouté Anne Genetet, lors de cette journée à la Sorbonne.

Le nouveau clip de la campagne 2024 "Non au harcèlement", intitulé "Ton problème, c’est mon problème", a été diffusé. Des victimes de harcèlement, des associations et des personnalités publiques ont pris la parole pour aborder cette question cruciale.

"100 % de prévention, de détection et de solution" avec le programme phare

"Depuis 2022, en particulier, nous avons posé les fondations en généralisant le programme Phare, avec pour objectif 100 % prévention, 100 % détection et 100 % solutions pour combattre le harcèlement à l’École", a expliqué Anne Genetet, qui a elle-même été victime de harcèlement scolaire. Depuis sa mise en œuvre à la rentrée 2023, le programme Phare (programme de lutte contre le harcèlement à l’École) a été étendu aux écoles élémentaires, collèges et lycées. Le bilan de ce programme montre des "sanctions plus justes et plus rapides" envers les élèves harceleurs et des "moyens décuplés" pour les dispositifs d’aide.

"Pour combattre le harcèlement, nous recrutons 150 personnes missionnées à temps plein dans chaque département", a précisé la ministre. Elle a également rappelé que "des équipes de cinq personnes-ressources" ont été formées dans chaque niveau scolaire pour détecter et résoudre les situations de harcèlement. Le programme Phare a été à l’origine des cours d’empathie, expérimentés dans plus de 1 000 écoles depuis l’année dernière, ainsi que de l’enquête par auto-évaluation auprès des élèves pour repérer les cas de harcèlement.

Les questionnaires "renouvelés tous les ans" et remis aux familles

Actuellement, "dès aujourd’hui et jusqu’au 15 novembre", les 7 millions d’élèves répondront au questionnaire d’auto-évaluation sur le harcèlement, instauré pour la première fois l’année dernière. La ministre a confirmé que ce questionnaire sera désormais renouvelé chaque année à la même période. "Il est absolument essentiel pour diagnostiquer le mal, identifier toutes les situations, même les plus petites, et poursuivre cette libération de la parole", a souligné la ministre. Elle avait déjà annoncé ce renouvellement du questionnaire lors du lancement de l’association "Faire Face" de Gabriel Attal.

"La lutte contre le harcèlement doit engager toute la société, au-delà des murs de l’École", a insisté la ministre, rappelant que les parents sont désormais impliqués. Ainsi, le questionnaire sera remis aux familles "école par école, collège par collège, lycée par lycée", et les établissements devront communiquer sur les "actions mises en œuvre pour y répondre".

La nouvelle plateforme pour les parents

Le ministère de l’Éducation nationale annonce également la mise en place d’une nouvelle plateforme pour mieux "sensibiliser les familles à écouter et réagir". Selon une étude de la Depp, 50 % des lycéens estiment que "l’intervention de leurs parents conduit à une amélioration de la situation". Cette plateforme "Non au harcèlement – des clés pour les familles", lancée par Gabriel Attal l'année dernière, offrira plusieurs modules en ligne, créés par le Cned, pour aider les parents à comprendre le harcèlement entre élèves, prévenir ce phénomène, repérer les signaux faibles et les signaler.

SOURCE : AEF INFO