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ÉDUCATION
17
March 2025

"D'un bac pro à Normale sup" : ces classes prépas réservées aux filières professionnelles

Méconnues, des classes prépa dédiées accueillent, sur trois ans, de petits viviers d’étudiants issus de bac pro pour les amener jusqu’aux écoles d’ingénieurs, de commerce et de management.

"Au collège, mes priorités, c’était jouer au foot et à la Play, profiter de ma jeunesse", se souvient Hicham, 20 ans. Aujourd’hui, ce temps est loin. Désormais étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Jean-Perrin à Marseille, il vise une grande école de commerce.

"Avant, je m’en fichais un peu de l’école, ce n’était pas ma priorité. Je faisais le minimum", confie Hicham. Après une scolarité sans grand investissement, il est orienté vers un bac pro vente. Là, il découvre un intérêt pour le commerce, notamment international. Une professeure lui parle alors de l’existence de classes prépas réservées aux bacheliers pros. L’idée fait son chemin. "Je me suis dit que c’était une deuxième chance", explique-t-il.

Une formation en trois ans au lieu de deux

Ces classes prépas restent rares en France : seulement sept établissements proposent ce type de formation, scientifique ou commerciale, aux titulaires d’un bac pro. Le lycée Cassin à Strasbourg a été le premier à lancer ce dispositif en 2009. Cette année, l’établissement enregistre une forte hausse d’effectifs : alors qu’il accueillait habituellement une quinzaine d’élèves, ils sont désormais 24. Cette prépa économique et commerciale, destinée aux futurs élèves d’écoles de commerce, recrute via Parcoursup.

"Plus que la moyenne, c’est la capacité de travail que l’on va regarder", explique Pascal Simon, professeur d’éco-gestion au lycée Cassin. "Notre premier critère, c’est l’avis du conseil de classe : ‘très favorable’ ou ‘favorable’ passent, en dessous, ce n’est pas possible." L’objectif : sélectionner des jeunes capables de réussir.

Et les résultats sont là. Depuis son lancement, la classe prépa affiche un taux de réussite proche de 100 %. "Certains élèves intègrent même des écoles du top 5", se félicite l’enseignant. Comme sa version scientifique, cette prépa économique et commerciale s’étale sur trois ans, contre deux pour une CPGE classique. Un délai supplémentaire permettant aux bacheliers pros de consolider leurs bases, de se mettre à niveau et de mieux préparer les concours.

"Ce sont trois ans où je peux rattraper le temps perdu, combler mes lacunes et investir dans ma réussite pour plus tard." – Hicham, étudiant

Si les petits effectifs offrent un meilleur suivi, les débuts restent souvent compliqués. "Je ne comprenais rien du tout ! Le vocabulaire était soutenu, l’ambiance très différente de ma classe de bac pro", se rappelle Hicham après une journée d’immersion.

Malgré ces difficultés, il s’inscrit sur Parcoursup. Lorsqu’il apprend son admission, il est déterminé. "Je me suis dit : c’est le début de quelque chose, j’ai envie d’aller jusqu’au bout." Aujourd’hui en deuxième année, il est à mi-parcours.

Un accompagnement renforcé

À Nîmes, Selim, 19 ans, suit un parcours similaire. Inscrit en prépa TSI à l’institut Emmanuel d’Alzon, il vise les écoles d’ingénieurs. "Le niveau est progressif, aucune marche n’est trop haute à franchir, mais il faut travailler régulièrement", explique-t-il.

Le secret du succès repose sur les petits effectifs et un encadrement pédagogique solide. "Au lycée, on était trop nombreux pour poser des questions. Ici, on crée des liens et on peut facilement solliciter les professeurs", se réjouit-il.

Ne pas s'autocensurer

Tout serait-il une question de motivation ? Michaël Sanray, professeur de physique-chimie, en est convaincu. "Les étudiants de bac pro se mettent trop de limites et sont souvent orientés dans ces filières par défaut."

Une orientation parfois subie, alors que leurs capacités sont réelles. "Tout élève motivé peut réussir", insiste l’enseignant.

Hicham partage cet avis : "Les bacs pros sont stéréotypés comme des élèves peu impliqués, mais certains ont juste besoin d’une deuxième chance."

Deux ans plus tôt, il n’aurait jamais imaginé se lever un samedi matin pour un contrôle. Aujourd’hui, il s’est habitué au rythme exigeant de la prépa. "Chaque jour qui passe rend les choses plus faciles. On est dans un cadre sécurisant, avec des professeurs qui nous soutiennent et nous accompagnent."

Son message aux futurs bacheliers pro : "Il ne faut surtout pas se brider. Si on est prêt à travailler, tout est possible. J’ai en tête un étudiant qui a fini à Normale sup alors qu’il venait de bac pro."

SOURCE : letudiant

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