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ÉDUCATION
9
November 2024

Écoles de commerce : le modèle du programme Grande École en trois ans évolue

Le programme Grande École (PGE) en trois ans est en pleine transformation. Aujourd'hui, plusieurs écoles de commerce adaptent leur formation phare avec des modalités diversifiées. Cette évolution est une réponse stratégique aux nouveaux défis du marché.

Un programme en mutation

Historiquement, le PGE était réservé aux étudiants issus de classes préparatoires ou aux candidats titulaires d'un diplôme de bac+2/3. Cependant, au cours des dernières années, de nombreuses écoles ont commencé à proposer des formats rénovés.

Une baisse des recrutements post-prépa

Cette transformation est particulièrement visible dans les établissements de milieu et de bas de classement, qui rencontrent des difficultés de recrutement. En effet, le vivier de candidats provenant des classes préparatoires économiques a connu une baisse de 14 % en 2023.

Cette année, l'Eklore-ed School of Management (anciennement ESC Pau) a lancé un "Master Grande École" en deux ans, désormais accessible uniquement aux étudiants ayant un bac+3. Cette nouvelle approche s'éloigne de l'image traditionnelle du PGE.

Les enjeux de cette révision sont multiples. Tout d'abord, elle vise à établir un cadre plus clair conforme aux critères de Bologne (licence/master/doctorat). Cela facilite également le recrutement de 30 % d'étudiants internationaux en master, selon Loïc Harriet, directeur général d'Eklore-ed. En outre, cette nouvelle structure s'adapte aux évolutions du marché, notamment avec l'essor des bachelors et des licences professionnelles. Le passage du DUT au BUT sur trois ans a également conduit à une diminution des recrutements à bac+2.

Amélioration de l'encadrement des étudiants

Cette évolution permettra d'améliorer l'encadrement des élèves. En effet, la réduction d'une année de formation augmente le volume d'interactions pédagogiques avec des enseignants permanents, souligne Loïc Harriet.

Néanmoins, il convient de noter que l'expression "Master Grande École" n'est pas reconnue par la Commission d'Évaluation des Formations et Diplômes de Gestion (CEFDG), qui n'accorde pour l'instant que le titre de master, diplôme visé en deux ans. De plus, le terme "PGE" n'est pas un titre réglementé, mais une simple appellation commerciale.

Une diversification des parcours

À l'EM Strasbourg, comme à l'Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS), la même problématique a conduit à des choix différents. L'EM Strasbourg a lancé un PGE en cinq ans, accessible après le bac (via le concours Sésame à partir de la rentrée 2025), tout en conservant d'autres voies d'admission. Avec 70 bacheliers admis, l'école a réussi à constituer sa première promotion. Charlotte Massa, directrice déléguée du PGE, affirme : « Nous souhaitons conserver un effectif restreint pour garantir la qualité de notre grande école. » L'école s'aligne ainsi avec ses concurrents proposant un PGE en cinq ans, et selon Mathilde Gollety, présidente de la CEFDG, 42 % des 38 PGE conférant un grade de master évalués sont désormais accessibles en post-bac.

Une articulation entre bachelor et PGE

Parallèlement, l'IMT-BS a opté pour la création d'un continuum entre son bachelor et son PGE, permettant ainsi une nouvelle voie d'accès post-bac. Herbert Castéran, directeur de l'IMT-BS, explique : « Cette articulation vise à offrir une expérience académique plus fluide à nos diplômés de bachelor, leur permettant de choisir d'intégrer le monde du travail dès le niveau bac+3 ou de poursuivre vers notre PGE. »

Cette réforme a nécessité un travail de coordination pédagogique et une révision des maquettes pour éviter les doublons et combler les lacunes entre les deux programmes.

Une nouvelle offre accélérée

Des écoles prestigieuses comme l'Essec ont également pris des initiatives pour répondre à cette tendance. L'Essec a lancé un PGE accéléré en un an destiné à dix étudiants de niveau M1, avec au moins une année d'expérience professionnelle et six mois passés à l'international. Emmanuelle Le Nagard, directrice académique de l'Essec, précise : « Les étudiants suivront les mêmes cours que leurs camarades et obtiendront le même master in management (MiM). » Toutefois, cette filière ne permet pas d'alternance et inclut des modules carrière ainsi qu'une mission en entreprise d'un mois minimum à l'international en fin de cursus.

Cette option express répond à une tendance déjà observée dans cette grande école, qui se distingue par ses maquettes flexibles. Environ 10 % des étudiants parviennent à terminer les prérequis du PGE en moins de trois ans. La formalisation de cette possibilité vise à répondre aux besoins croissants d'une éducation plus rapide, souvent pour des raisons financières.

Évaluation et avenir du PGE

Concernant l'évaluation des formations, Mathilde Gollety assure que cela ne pose pas de problème en soi. « Il ne s'agit pas tant d'une transformation des PGE que de l'offre des écoles », précise-t-elle. La CEFDG continue d'accorder des visas ou des grades master sur ces programmes PGE, en s'appuyant sur un référentiel comprenant divers critères tels que l'organisation de la formation, les ressources académiques et l'insertion professionnelle.

Tous s'accordent à dire que cette diversification du modèle PGE est vouée à se développer dans les années à venir. Le recrutement post-prépa ne persistera que pour les plus grandes écoles de commerce, tandis que les autres adopteront principalement deux modes d'admission : soit en post-bac pour un cursus de cinq ans, soit à bac+3 pour un programme de deux ans, comme l'anticipent Loïc Harriet, Herbert Castéran et Charlotte Massa.

SOURCE : ETUDIANT

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