Écoles d’ingénieurs : favoriser la mixité pour attirer plus de femmes

La faible représentation des femmes dans les écoles d’ingénieurs reste une problématique majeure. Lors de sa conférence de rentrée, la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. Alors, quelle est la situation actuelle et quelles initiatives peuvent inciter davantage de jeunes femmes à se tourner vers les métiers d’ingénieur ?
1. Une mixité qui stagne
Malgré des efforts répétés, les écoles d’ingénieurs peinent à augmenter leur part de femmes. Les chiffres sont révélateurs : seulement 32 % d’étudiantes, toutes formations confondues, et un faible 17 % dans les filières numériques. Ces statistiques stagnent depuis plusieurs années, reflet des barrières culturelles et psychologiques encore très présentes.
Une enquête publiée en septembre 2024 par l’association Elles Bougent met en lumière ces obstacles :
- 44 % des femmes interrogées ont déjà entendu que « les femmes sont moins compétentes en mathématiques ».
- 65 % des femmes actives perçoivent les secteurs industriels comme peu accessibles.
- 81 % des étudiantes craignent de subir du sexisme au cours de leur carrière.
Ces stéréotypes dissuasifs démontrent l’importance d’une action ciblée et soutenue. Comme l’indique Valérie Brusseau, présidente d’Elles Bougent : « Nous accompagnons 40 000 jeunes filles dans la découverte des métiers d’ingénieure ou de technicienne grâce à un réseau de 11 000 marraines engagées. »

2. Initiatives concrètes au sein des écoles
Pour pallier cette sous-représentation, les écoles d’ingénieurs déploient des initiatives innovantes. Les contenus pédagogiques et les programmes spécifiques jouent un rôle clé dans cette démarche.
- ESA Angers : L’école a lancé en avril dernier la chaire « Agriculture au féminin », destinée à promouvoir la place des femmes dans les filières agricoles, alimentaires, et entrepreneuriales. L’objectif est également d’améliorer leur visibilité dans les instances de décision.
- Efrei Paris : L’école a initié le programme Efrei for Women, conçu pour améliorer l’accueil et l’intégration des étudiantes. Comme l’explique son directeur général, Frédéric Meunier : « Nous souhaitons bâtir un environnement bienveillant et adapté, pour encourager les femmes à s’épanouir dans leur parcours d’ingénieure. »
3. Intervenir dès le secondaire pour agir en amont
La faible proportion de femmes dans les écoles d’ingénieurs trouve souvent ses racines dans des blocages précoces, dès le collège et le lycée. Pour changer la donne, les établissements s’efforcent de motiver les jeunes filles à explorer les sciences et techniques dès leur plus jeune âge.
- Mentorat et journées découvertes : Comme le souligne Sonia Ergoug, directrice communication et marketing de l’Eseo : « Nous devons mettre en avant des modèles féminins inspirants pour donner confiance aux jeunes filles et rendre les sciences attractives. Les collaborations entre écoles d’ingénieurs, collèges et lycées sont essentielles. »
- Initiatives étudiantes : À l’ESIEE-IT, l’association Les Demoiselles de la Tech sensibilise collégiennes et lycéennes aux métiers du numérique. Elle vulgarise des concepts IT pour en faciliter l’appropriation.
- Program’Her (Efrei Paris) : Ce programme propose des sessions d’initiation aux métiers du numérique spécialement conçues pour les lycéennes.
Construire l’avenir avec plus de mixité
Chez Ekole, nous sommes convaincus que l’éducation est un levier puissant pour briser les stéréotypes de genre et encourager les jeunes femmes à envisager une carrière d’ingénieure. Grâce à des stratégies de communication ciblées, des campagnes engageantes et des projets pédagogiques novateurs, nous aidons les établissements à valoriser leurs initiatives et à attirer davantage de talents féminins.

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