Dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, quel héritage des jeux olympiques ?

Alors que les jeux olympiques et paralympiques se sont achevés ce dimanche 8 septembre, il est hors de question de refermer rapidement la parenthèse de paris 2024. Lors d'une conférence de presse tenue le 4 septembre, les ministères des sports, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche ont mis en avant l'impact de cet événement, des cours d'écoles jusqu'aux laboratoires. De nombreux dispositifs, initiés à l'occasion de paris 2024, sont destinés à perdurer.
Si les médailles sont remportées individuellement, l'héritage des jeux olympiques et paralympiques, lui, est collectif, affirme sylvie retailleau, ancienne ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Lors de la conférence du 4 septembre, organisée au club france (paris la villette) sur le thème de l'héritage des jeux en termes d'action publique en faveur des étudiants, élèves et sportifs, la ministre a souligné : "ce fut un travail d'équipe, des ministères jusqu'aux établissements scolaires et universitaires, ainsi qu'avec les clubs et fédérations sportives."
Le rôle de l'école pour ancrer la pratique sportive
Les représentants des trois ministères ont énuméré les dispositifs laissés par les jeux, notamment grâce au label génération 2024. Bien que 60% des français pratiquent régulièrement une activité physique, "on observe un décrochage chez les jeunes, avec une baisse de cinq points entre 2018 et 2023", note Fabienne Bourdais, directrice des sports. En particulier, il existe des ruptures de pratique entre 14 et 15 ans, puis entre 18 et 20 ans, au niveau des licences sportives.
Face à ce constat, caroline pascal, nouvelle directrice générale de l'enseignement scolaire (dgesco), insiste sur le rôle de l'école pour rendre le sport accessible et régulier. Elle cite les "30 minutes d'activité physique quotidienne" (apq) instaurées à l'école, ainsi que les deux heures supplémentaires d'eps proposées dans les collèges en réseau d'éducation prioritaire (rep). Ces initiatives font appel à d'autres acteurs, comme les clubs sportifs et les collectivités locales.
Au lycée, malgré les dispositifs existants comme l'enseignement de spécialité en éducation physique ou l'unité facultative pour les filières professionnelles, régine battois-locatelli, inspectrice pédagogique régionale eps de l'académie de grenoble, constate un décrochage des élèves. elle propose d’ajouter "une heure supplémentaire d’eps" pour y remédier.
pour les étudiants, un modèle à repenser
l'héritage des jeux concerne également les étudiants, qui ont remporté 31 des 64 médailles françaises, souligne olivier ginez, directeur général de l'enseignement supérieur. Il met en avant la filière staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), qui accueille 68 000 étudiants, avec des taux d'insertion professionnelle de 88% en licence et 93% en master. Cependant, il rappelle que les diplômes doivent être repensés pour valoriser les compétences acquises, notamment par le biais de passerelles.
Par ailleurs, stéphane braconnier, président de l'université paris-panthéon-assas, constate que les étudiants ne pratiquent pas suffisamment de sport en raison de plannings académiques très chargés. Il propose de repenser le modèle en offrant des accès libres à des équipements sportifs, comme des salles de fitness, pour rendre le sport plus accessible au quotidien.
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Les chercheurs, acteurs derrière les médailles
c'est sans doute dans le domaine de la recherche que l'héritage des jeux est le plus visible. avec le lancement du programme prioritaire de recherche "sport de très haute performance" en 2020, doté de 20 millions d'euros dans le cadre de France 2030, douze projets ont été retenus pour accompagner les athlètes olympiques et paralympiques français vers la plus haute performance. Claire Giry, directrice générale de la recherche et de l'innovation, souligne que ces initiatives ont déjà porté leurs fruits, à l'image de la médaille d'or remportée par Alexis Hanquinquant en paratriathlon, grâce au programme neptunes pour la nage.
Ludovic Seifert, enseignant-chercheur du laboratoire cetaps, explique que ce programme mobilise des chercheurs des sciences cognitives et du mouvement. pour Christophe Clanet, responsable du programme thpca, l'objectif est de répondre directement aux besoins des athlètes et de leurs entraîneurs, en travaillant à la fois sur le long terme et sur des délais plus courts.
L'enjeu, désormais, est de transmettre ces outils et méthodologies aux fédérations pour qu'elles puissent, à leur tour, s'en saisir.

SOURCE : ETUDIANT

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