Éducation nationale : un rapport sénatorial alerte sur la situation des personnels administratifs

Un contrôle budgétaire réalisé par le sénateur Olivier Paccaud (apparenté LR) offre un aperçu rare d’une profession en manque d’attractivité. Les personnels administratifs de l'Éducation nationale, représentant 4,3 % des effectifs, sont essentiels au fonctionnement de milliers d’établissements scolaires. Cependant, ces 51 757 agents, responsables des ressources humaines, de la gestion financière et de l’intendance, sont mal connus. Les états des lieux spécifiquement centrés sur leur situation sont rares, que ce soit au Parlement, à la Cour des comptes ou dans les services des grands corps d’inspection. Le sénateur Olivier Paccaud a découvert cette lacune lorsqu'il a été sollicité par ses collègues sur des points relatifs à ce personnel. « Je me suis rendu compte qu’il n’existait aucun travail approfondi depuis 25 ans », a-t-il déclaré.
Partant de ce constat, le rapporteur du budget de la mission enseignement scolaire a mené des travaux et auditions pour mieux comprendre la réalité de ces agents, souvent moins médiatisés que les enseignants. Contrairement aux clichés d’une administration bien lotie, les personnels administratifs de l’Éducation nationale ne sont pas les mieux traités par rapport à ceux d’autres ministères.
En termes de moyens humains, un constat s’impose : les effectifs ont fondu. De 2007 à 2022, ils ont chuté de 21 %. La dernière augmentation des plafonds d’emploi remonte à 2017, suivie de nouvelles augmentations en 2018 et 2019. Depuis, rien n’a changé. Une autre tendance est le recours accru aux contractuels, qui représentent aujourd’hui 32 % des personnels administratifs de l’Éducation nationale.

Le sénateur note également que le ratio de ces personnels administratifs par rapport au nombre de personnes gérées est « très faible » comparé à d’autres administrations. Dans l’Éducation nationale, le taux d’encadrement est de 6 pour 1000, soit cinq fois moins qu’au ministère des Armées. Le ministère de l’Économie a un taux d’encadrement de 20 pour 1000, selon le secrétariat général de l’Éducation nationale.
« 360 euros brut de moins par mois que les agents d’autres administrations »
La comparaison avec d’autres ministères révèle également un écart au niveau des rémunérations. « Les personnels administratifs de l’Éducation nationale sont payés 360 euros brut de moins par mois que les agents d’autres administrations », souligne le sénateur dans son rapport. Un mouvement de rattrapage a été engagé ces dernières années, avec une revalorisation moyenne brute de 333 euros entre 2020 et 2024.
« La dynamique de rattrapage salarial entre l’Éducation nationale et les autres administrations est loin d’être aboutie et pose problème pour l’attractivité du ministère », insiste Olivier Paccaud.
Dans un contexte budgétaire difficile, le sénateur appelle à préserver les moyens consacrés à ces personnels, « afin de ne pas annuler les effets des efforts de convergence indemnitaire » avec les agents des autres administrations. Il souligne que les dépenses liées aux rémunérations « laissent peu de marges de manœuvre et ne constituent pas une piste viable d’économies budgétaires ». Concernant les effectifs, il avertit : « Il ne faut pas aller plus loin, cela pourrait poser problème. On est suffisamment à l’os. » Parmi ses recommandations, il propose de revoir le système de répartition des personnels entre académies pour mieux tenir compte des évolutions démographiques.
Pour mieux valoriser l’engagement des personnels, il suggère également de « réfléchir à la rémunération des missions complémentaires effectuées par le biais d’heures supplémentaires ».
Le rapport met en évidence la diminution des effectifs de 21 % entre 2007 et 2022, le faible taux d'encadrement comparé à d'autres administrations, et une rémunération inférieure de 360 euros brut par mois par rapport aux agents d'autres ministères. Le recours aux contractuels a également augmenté, représentant désormais 32 % des personnels administratifs.
Le sénateur recommande de préserver les moyens budgétaires pour éviter d'annuler les efforts de convergence indemnitaire, de revoir la répartition des personnels entre académies en tenant compte des évolutions démographiques, et de réfléchir à la rémunération des missions complémentaires via des heures supplémentaires.

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