En Bretagne, des lycéens s'initient aux études de santé

La faculté de médecine de Rennes a mis en place un parcours de découverte des études en santé, destiné aux élèves de terminale. Ce programme vise à les préparer à la première année de PASS ou de LAS, tout en évitant les désillusions liées à un niveau d'exigence élevé.
Un après-midi d’initiation en santé à Saint-Brieuc
Ce mercredi après-midi, l'amphithéâtre du lycée Renan à Saint-Brieuc est presque complet. Tandis que leurs camarades profitent de leur après-midi libre, 83 lycéens des Côtes-d'Armor participent aux sessions du parcours de découverte des études en santé (PDES). Ce programme se déroule de mi-novembre à mi-mars, chaque semaine.
Pierre Fillâtre, coordinateur de l'antenne PASS de Saint-Brieuc, explique : "Certains étudiants se retrouvent en difficulté en PASS, car ils ne se rendent pas compte du volume de cours et du niveau d'exigence. L'objectif est de leur fournir toutes les clés pour les aider dans leurs choix sur Parcoursup." Le médecin réanimateur ajoute que ce parcours permet aux lycéens de se préparer efficacement dès la première année, afin d'être opérationnels dès le début.
Une initiative lancée en 2021 à Rennes
Ce parcours a été lancé à Rennes en 2021, à l'initiative d'un proviseur et de Marc-Antoine Belaud-Rotureau, président du jury PASS-LAS à la faculté de Rennes. Selon ce dernier, l'objectif est clair : "Venez si vous avez le profil, mais ne venez pas si ce n'est pas le cas." Il souligne que "plus de 90% des étudiants reçus en deuxième année avaient obtenu une mention Bien ou Très bien au bac."
Un programme qui s’étend progressivement
Le programme, initialement lancé dans les lycées publics de Rennes en 2021, a été étendu à presque tous les lycées d'Ille-et-Vilaine l'année suivante, puis dans les Côtes-d'Armor en 2023. Les établissements privés des deux départements ont également rejoint le dispositif. En 2024, 423 élèves sont inscrits à ce programme.
Une croissance du programme à l'échelle nationale
Ce n'est pas uniquement à Rennes que des parcours similaires se développent. "Une dizaine de tutorats, en partenariat avec des associations d'étudiants en médecine, mettent en place des programmes similaires. Ce phénomène est en plein essor depuis cinq ans", indique Kathleen Balaguer, vice-présidente de l'ANEMF. Ce type de programme existe également dans des villes comme Saint-Étienne, Amiens et Toulouse.
Un programme en deux volets : projet et contenu
En Bretagne, le PDES se divise en deux volets. Le premier concerne le projet, avec des témoignages d'étudiants ayant réussi ou échoué leur première année, ainsi qu'un forum avec des étudiants de filières médicales et paramédicales pour explorer d'autres options de carrière.
Le second volet se concentre sur la méthode et les contenus. En tout, 12 après-midis de cours sont organisées, abordant des matières telles que les mathématiques, la physique, la chimie, l'anatomie et la biologie cellulaire. Ces cours, conçus en collaboration avec le tutorat de Rennes, sont dispensés par des professeurs de lycée.
S’initier aux épreuves du PASS avec des QCM
Les lycéens assistent également à un véritable cours d'histologie. Des séances de QCM sont organisées pour les familiariser avec le principal mode d'évaluation du PASS. Cela leur permet d'appréhender cet aspect de l'examen et d'éviter de se sentir perdus le moment venu.
Une immersion dans les sciences physiques
Lors de l’une des sessions, les lycéens suivent un cours de physique, plus précisément sur l’électrocinétique. Le professeur Arnaud Diner explique qu’il existe une analogie entre le fonctionnement de l’électricité et la circulation sanguine dans le corps. Après une introduction aux grandes lois qui régissent l’intensité d'un courant, il présente des exemples de calculs similaires à ceux rencontrés en PASS.
Le professeur insiste sur la nécessité de s’entraîner dès cette année : "Il faut s’habituer à la rapidité des cours et organiser sa méthode de résolution", recommande-t-il, en distribuant des QCM issus des années précédentes.
Des élèves confrontés à un rythme plus rapide
À la fin du cours, Romane, qui suit une filière ST2S, exprime sa difficulté : "C'est assez compliqué, la physique, vu qu'on n'est pas en filière générale !" Armance, elle, envisage de faire médecine, mais se demande si son retard en mathématiques et en physique ne sera pas un obstacle. Titouan, en bac général avec des spécialités physique et SVT, note que la principale difficulté réside dans le rythme accéléré des cours : "Il faut s'habituer à suivre pendant trois heures à un rythme beaucoup plus rapide qu’au lycée."
Pour lui, ce parcours est un bon entraînement : "Cela permet d’anticiper la rigueur de la première année de médecine et de savoir si cela nous plaît vraiment."
Un parcours qui confirme les envies des lycéens
Pour l’instant, ce parcours semble conforter leur choix. "Cela confirme mon envie de poursuivre dans cette voie", conclut Titouan.


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