Enseignants et chefs d’établissement : entre frustration et désillusion face aux changements constants

Les personnels de l’éducation nationale expriment un profond sentiment de lassitude face aux incertitudes qui entourent la rentrée scolaire. Ce contexte renforce une défiance déjà installée vis-à-vis de l’institution.
Dominique, principale d’un collège parisien, illustre bien ce malaise. À quelques jours de la rentrée, elle ignore toujours ce qu’elle doit dire aux élèves et aux parents concernant le brevet des collèges. Bien que Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, ait annoncé une réforme du brevet pour 2025, aucune directive officielle n’a encore été publiée. Cette situation crée une confusion inquiétante, d'autant plus que les discussions sur les textes officiels ne débuteront qu’à la mi-septembre, bien après le début des cours.
Comme Dominique, de nombreux chefs d’établissement et enseignants aborderont la rentrée du 2 septembre avec plus de questions que de réponses. Ils se retrouvent dans une position précaire, sans connaître les orientations précises de leur futur ministre, ni même son identité. Cette incertitude est particulièrement pesante alors que plusieurs réformes importantes étaient en préparation, notamment celle du « choc de savoirs » voulue par Gabriel Attal. Les enseignants avaient commencé à se préparer pour l’introduction des groupes de besoins en mathématiques et en français pour les classes de 6e et 5e. Cependant, l’arrivée du Nouveau Front populaire au pouvoir, qui souhaite abroger cette politique, laisse les équipes pédagogiques dans le flou total.
Cette confusion n’épargne pas l’enseignement primaire, où de nouveaux programmes devaient être mis en place pour les classes de maternelle et de cycle 2, accompagnés de la généralisation de la méthode de Singapour en mathématiques. Nathalie, directrice d’une école rurale, témoigne de l’inquiétude et du manque de soutien ressenti par ses collègues. Malgré une préparation sérieuse, l’absence de réponses claires ou de formation adéquate laisse les enseignants désemparés.
Face à ces changements incessants et au manque de visibilité, beaucoup d’enseignants et de chefs d’établissement se sentent désabusés, redoutant de devoir constamment adapter leur travail aux nouvelles directives, qui risquent d’être à nouveau modifiées l’année suivante.

SOURCE : LE MONDE

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