Les enseignants plus expérimentés dans les établissements les plus favorisés : l’autre fracture scolaire

Les établissements scolaires en France sont le théâtre d'une fracture sociale persistante, une réalité mise en lumière par l'ouvrage récent de François Dubet et Najat Vallaud-Belkacem. Cette disparité est particulièrement frappante en termes de composition du corps enseignant, une question abordée par une récente enquête de l'OCDE intitulée "En finir avec la fracture scolaire", qui souligne la forte concentration des enseignants les plus expérimentés dans les établissements favorisés.
À la rentrée 2021, on observe que les établissements les plus défavorisés accueillent une proportion significativement plus élevée d'enfants d'ouvriers ou d'inactifs que les établissements favorisés. Cette disparité reflète une véritable "fracture scolaire" que l'étude de l'OCDE met en lumière, en se concentrant spécifiquement sur la répartition des enseignants expérimentés.
La France se distingue dans cette étude par une concentration marquée des enseignants les plus expérimentés dans un nombre restreint d'établissements favorisés, tandis que les établissements défavorisés en bénéficient moins. Cette tendance est particulièrement frappante, avec 38 % des enseignants ayant plus de dix ans d'expérience travaillant dans les 10 % d'établissements où cette proportion est la plus élevée.
Cette concentration des enseignants expérimentés dans les établissements favorisés contribue à creuser l'écart en termes de résultats scolaires, comme le soulignent les enquêtes PISA. En effet, ces enseignants sont généralement plus efficaces, notamment dans la gestion du temps en classe et dans le développement de la confiance des élèves en leurs capacités.
Pour remédier à cette situation, l'OCDE suggère plusieurs pistes, notamment donner plus de poids à l'expérience dans les critères de mobilité des enseignants, ou encore permettre aux chefs d'établissement de recruter leur propre personnel enseignant. Cependant, une solution efficace pourrait également passer par une plus grande mixité sociale au sein des établissements scolaires, ce qui réduirait le déséquilibre dans la répartition des enseignants expérimentés et favoriserait une égalité des chances plus prononcée pour tous les élèves.

SOURCE : https://www.alternatives-economiques.fr/marie-duru-bellat/lautre-fracture-scolaire/00110234

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