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ÉDUCATION
9
September 2024

Enseignement supérieur privé : pourquoi le diplôme payant cartonne

Le boom des bacheliers n’a pu être absorbé par l’université. Des groupes privés ont pris le relais en visant les métiers en tension. Aujourd’hui, plus d’un étudiant sur quatre prépare un diplôme payant.

Galileo Global Education, Omnes, Eduservices, PPA, Ionis… Leurs noms sont inconnus du grand public. Pourtant, ces géants de l’enseignement privé ont la taille d’universités, parfois plus de campus que Sciences Po et des budgets supérieurs à ceux d’HEC ou de Polytechnique. Ils prospèrent en comblant une demande mal satisfaite par le supérieur public, de plus en plus sélectif et peu développé dans certaines formations demandées sur le marché du travail. Ainsi, les étudiants sont de plus en plus nombreux à payer entre 6 000 et 12 000 euros par an, là où l’inscription en licence ne dépasse pas 175 euros et 250 euros en master. Aujourd’hui, plus d’un sur quatre prépare un diplôme payant.

Les premières ondes de cette vague sont anciennes. En trente ans, la proportion de bacheliers par génération a doublé pour dépasser 80 %. Parmi eux, plus d’un tiers sont issus des filières technologique et professionnelle dont l’université se désintéresse. Même quand ils obtiennent une place à la fac, très peu décrochent leur licence. Quant aux BTS et IUT, avec leurs formations courtes et techniques, ils sont devenus plus difficiles d’accès avec la massification de l’enseignement supérieur.

Une prime de 6 000 euros pour chaque alternant

Au début des années 2010, le chômage frappe un quart des jeunes de moins de 25 ans et c’est à ce moment-là que se constituent ces groupes privés. RH, gestion, digital, marketing, communication, design… Leurs écoles mènent directement au travail avec des professionnels venus des entreprises en guise d’enseignants et une pédagogie basée sur des projets concrets. Elles recrutent sur Internet sans passer par Parcoursup.

La réforme de l’apprentissage de 2018 va accélérer cette dynamique. Depuis, l’Etat prend en charge les frais de scolarité des élèves en apprentissage qui se partagent entre l’école et l’entreprise. Sans limite de places pour les centres de formation tant que leurs apprentis sont embauchés par des employeurs. Et comme ceux-ci touchent une prime de 6 000 euros pour chaque alternant, le succès est garanti : près d’un million de contrats ont été signés ces douze derniers mois, dont une majorité par des organismes privés.

L’enseignement supérieur privé bien installé

Cette mue n’a pas échappé aux fonds d’investissement qui voient émerger un secteur à la fois résilient, non cyclique et peu contrôlé. Ils injectent des sommes considérables pour le structurer et dupliquent les programmes partout en région dans des campus flambant neufs.

Certes, la baisse du financement de l’apprentissage par l’Etat, dans le cadre d’économies budgétaires, érode les marges. Mais l’enseignement supérieur privé est bien installé dans le paysage, à l’image du futur campus de Galileo, rue Claude-Bernard à Paris, et sa business school PSB, Penninghen dans les arts et le Cours Florent pour le théâtre, qui prendront la place d’AgroParisTech partie à Saclay.

SOURCE : CHALLENGES

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