Étude de l’ANLCI : une personne sur dix rencontre des difficultés avec les compétences de base

Avant les Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme, prévues du 8 au 15 septembre 2024, l’Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme (ANLCI) a publié une étude révélant que 3,7 millions de personnes en France rencontrent des difficultés avec les compétences de base en littératie et numératie. Cette enquête, présentée lors d’un webinaire le 6 septembre 2024, met en lumière la situation des individus en situation d’illettrisme.
Selon cette étude, une personne sur dix parmi celles ayant été scolarisées en France éprouve des difficultés à décoder des mots, comprendre un texte, écrire ou compter. L’analyse repose sur un échantillon de 16 200 personnes, tiré de l’étude "Formation tout au long de la vie" publiée par l’Insee en avril 2024. Cette étude antérieure avait estimé à 4 % (soit 1,4 million) la proportion de personnes concernées par l’illettrisme parmi les individus ayant entamé leur scolarité en France.
Caractéristiques des personnes en difficulté
L’étude révèle que les personnes en difficulté avec les compétences de base sont souvent âgées de 45 ans ou plus (50 %), tandis que 15 % ont entre 18 et 24 ans. Les générations plus âgées ont généralement eu une scolarité plus courte. En termes de genre, les femmes sont plus touchées par les difficultés en numératie.
Les personnes en difficulté sont majoritairement urbanisées (66 %). Les résidents des Quartiers Politique de la Ville (QPV) présentent un risque 2,4 fois plus élevé d’être en forte difficulté, tandis que les habitants des Outre-Mer ont un risque 2,5 fois plus élevé.
Répartition professionnelle et impact sur l’emploi
En ce qui concerne l’activité professionnelle, plus de la moitié des personnes en difficulté sont en emploi, tandis que 13 % sont demandeurs d’emploi. Parmi ces derniers, plus d’un sur six est en forte difficulté, ce qui les rend deux fois plus touchés que ceux en poste. Les demandeurs d’emploi de longue durée rencontrent également des difficultés dans un quart des cas.
Les ouvriers et employés constituent 70 % des personnes en emploi avec des difficultés de base, avec un risque 1,7 fois supérieur à celui de la population générale en emploi. La proportion de personnes en difficulté est aussi plus élevée parmi les travailleurs à temps partiel (12 % contre 8 % pour l’ensemble des employés) et les personnes en CDD ou intérim (14 %). En revanche, la part d'agents de la fonction publique en difficulté est comparable à celle de la population générale.
Impact de la qualification et des revenus
Le niveau de qualification joue un rôle significatif : 70 % des personnes en forte difficulté n'ont pas de diplôme ou ont un niveau de qualification bas, alors qu’elles ne représentent que 40 % de la population totale. Parmi celles sans diplôme, 38 % rencontrent des difficultés avec les compétences de base. Un revenu faible augmente également le risque, doublant pour les personnes vivant dans des ménages percevant le RSA.
Les personnes en forte difficulté réalisent moins de démarches administratives en autonomie : 28 % d’entre elles ne font aucune démarche seules, contre 11 % pour celles sans difficulté. Elles utilisent également moins souvent Internet.
Appel à l’action
Hervé Fernandez, directeur de l’ANLCI, souligne l’importance de ces données pour comprendre les besoins spécifiques des personnes en difficulté. Il appelle à poursuivre les efforts pour lutter contre l’illettrisme, en mettant l’accent sur l’importance des Journées Nationales d’Action pour valoriser les initiatives et sensibiliser sur la situation.
L’ANLCI se fixe pour objectif que personne ne sorte d’un dispositif d’insertion ou de formation en étant encore en situation d’illettrisme ou d’illectronisme. Pour élaborer une vision commune des défis à relever, l’agence a lancé en mai 2024 une consultation qui se conclura par un Forum national le 17 octobre 2024, visant à définir de nouvelles priorités pour la période 2025-2030.

SOURCE : AEFINFO

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