Étudiantes et entrepreneuses : Explorer les voies de l'entreprenariat sur les bancs de l'école

Apprendre à créer une entreprise peut parfois se faire au sein même des établissements d'enseignement. C'est une option de plus en plus prisée par les étudiantes qui ont des projets entrepreneuriaux. Rencontres et conseils.

La période d'études peut être le cadre idéal pour démarrer sa propre entreprise, et cela pourrait être la clé pour encourager davantage de femmes à se lancer dans l'entreprenariat. « L'école offre un environnement sécurisé », explique Nada Braham, élève en première année à Centrale Lyon. « Ici, les professeurs nous soutiennent, nous pouvons tester nos idées et il n'y a aucune distinction entre garçons et filles ! » Nada est chargée d'affaires dans la Junior Entreprise de son école, Centrale Conseil : « Je consacre mes jeudis après-midi à la prospection client. Pour moi, c'est très utile : j'apprends à me concentrer et à analyser les besoins des entreprises. » C'est aussi une occasion pour elle de découvrir le travail d'équipe avec ses futurs collègues masculins : « En classe préparatoire, je trouvais que les garçons géraient mieux la pression que les filles. À Centrale, le rythme est moins intense. Mais nous, les filles, nous travaillons toujours plus qu'eux. Après une heure de projet, ils font une pause, pas nous. Nous sommes plus résilientes qu'eux, mais nous ne le revendiquons pas suffisamment. »

Des opportunités pour se familiariser avec la création d'entreprise

En France, il existe environ 200 Junior Entreprises, regroupées au sein d'une Confédération nationale, offrant une opportunité idéale pour tester ses idées et découvrir le monde de l'entreprise. « J'ai présenté ma candidature à la présidence de la Junior pour savoir si j'étais capable de gérer tous les aspects d'une entreprise : commercial, missions, communication », explique Alicia Marie, étudiante en troisième année à l'Ensegid, membre de Bordeaux-INP, et présidente de Géoenvireau Etudes, la Junior Entreprise de l'établissement. Même l'École du Louvre, une filière d'excellence en histoire de l'art, a créé sa propre société de conseil animée par ses étudiants. D'autres filières offrent également des opportunités pour tester des idées ou découvrir l'entrepreneuriat. Alicia Marie a lancé son premier projet à l'université, où elle suivait une licence en géologie. « Je me suis inscrite à un module de "création d'entreprise" et j'ai travaillé avec trois étudiants, des garçons, sur un projet de salle de sport écologique. Parfois, je me sentais un peu isolée face à eux, mais cela m'a aussi appris à avoir confiance en moi. » Pour Lilas Le Magueresse, c'est un défi proposé par son école de commerce, l'Edhec, qui l'a incitée à se lancer. « Au début, je n'imaginais pas devenir entrepreneuse », raconte la jeune femme, actuellement en année sabbatique après la naissance de son enfant. « Mais en agissant sur mon projet, une entreprise de récupération des déchets de chantier dans le bâtiment, je me suis sentie libérée ! Et finalement, nous avons remporté le défi devant trente concurrents. »

Des écoles qui encouragent les startups

L'Edhec dispose même d'un incubateur pour les projets de ses étudiants, hébergé à Station F à Paris. Les avantages de ces incubateurs universitaires sont nombreux : « Un accès à toutes les ressources disponibles, les conseils d'intervenants qualifiés, le soutien des professeurs et la mise en pratique de tout ce que nous apprenons en classe », souligne Lilas. Certaines de ces jeunes entrepreneuses n'ont pas attendu l'université pour se lancer. Elisa Croce, étudiante à l'Edhec, a créé sa société de bijoux fantaisie... en classe de seconde, avec sa meilleure amie, Léa. « La première fois que nous avons rencontré un banquier ou un avocat, nous nous sommes senties vraiment comme des enfants ! Mais je pense qu'en 2024, les choses ont changé, la parité est un sujet omniprésent et je ne crois plus que le genre soit vraiment un obstacle. » Un trait commun à ces jeunes entrepreneuses est que leurs modèles sont souvent issus de leur propre famille. Les parents d'Elisa sont entrepreneurs, tout comme la mère de Lilas. Alicia, quant à elle, a toujours été fascinée par l'exemple de ses oncles, l'un agriculteur, l'autre dirigeant d'une PME dans le secteur de l'électricité. « En les écoutant quand j'étais enfant, je trouvais qu'ils avaient une vision de leur travail qui différait de celle d'un salarié. Cela m'a toujours intriguée et m'a donné envie de faire la même chose ! » conclut-elle.

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SOURCE : https://www.capital.fr/votre-carriere/etudiantes-et-creatrices-d-entreprise-les-pistes-pour-tester-son-idee-sur-les-bancs-de-l-ecole-1493511