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ÉDUCATION
21
May 2025

Étudiants étrangers : la France passe de la 6e à la 7e place des pays d’accueil

Une recomposition des mobilités étudiantes mondiales

"Une recomposition des mobilités étudiantes" internationales est à l’œuvre, observe Campus France dans son édition 2025 des "Chiffres clés de la mobilité étudiante dans le monde", publiée le 20 mai. En 2022, les États-Unis se maintiennent à la première place des principaux pays d’accueil des étudiants internationaux mais sont "progressivement rattrapés par le Royaume-Uni". De son côté, l’Allemagne prend la troisième position. L’Inde émerge comme géant des mobilités étudiantes, talonnant la Chine, tandis que la France tombe à la septième place.

La France a pour objectif d'accueillir 500 000 étudiants étrangers d'ici 2027.

À l'échelle mondiale, le nombre d'étudiants en mobilité diplômante a progressé de 7 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Mais en fonction des zones géographiques et des stratégies des pays, "un rééquilibrage" s’opère entre les principales destinations des étudiants, analyse Campus France dans son édition 2025 des "Chiffres clés de la mobilité étudiante dans le monde".

La France tombe à la septième place des pays d’accueil

En 2022, la France tombe au septième rang des principaux pays d’accueil de la mobilité étudiante diplômante dans le monde, avec 264 000 étudiants. Sur la période 2021-2022, la mobilité étudiante internationale vers l’Hexagone progresse de 4 % après une stagnation l’année précédente (+0,2 %).

En 2023-2024, toutes mobilités confondues, les établissements d’enseignement supérieur français comptent quelque 430 000 étudiants de nationalité étrangère, en cohérence "avec l’objectif de la stratégie Bienvenue en France d’atteindre 500 000 étudiants étrangers inscrits dans l’ESR français en 2027", souligne Campus France, rappelant que sur cette période, les principaux pays d’origine des étudiants étrangers en France demeurent inchangés : Maroc, Algérie, Chine, Italie et Sénégal.

Accueil : forte progression des régions de l’ouest, l’Île-de-France reste en tête

Entre 2018 et 2023, la mobilité étudiante augmente dans l’ensemble des régions de France, avec une croissance moyenne des effectifs de 17 %, constate Campus France, notamment dans l’ouest – +32 % en Normandie, +28 % en Bretagne, +26 % en Pays-de-la-Loire – et dans les DROM (entre +50 % et +126 %), "mais sur la base d’effectifs beaucoup plus restreints", précise le document. Dans le Grand Est, les effectifs progressent de façon plus mesurée (+4 %), tout comme dans le Centre-Val de Loire (+9 %). Néanmoins, la région Île-de-France reste le principal pôle d’attractivité du pays (36 % des étudiants internationaux), suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (12 % des effectifs, soit plus de 52 000 étudiants).

"L’internationalisation de l’enseignement supérieur – que ce soit pour la mobilité entrante ou sortante des étudiants et des chercheurs – occupe une place plus importante dans les nouveaux schémas régionaux sur l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (SRESRI) que la plupart des régions ont adopté entre 2020 et 2024, pour des périodes allant de cinq à dix ans", analyse Campus France.

Par ailleurs, au cours de l’année universitaire 2023-2024, 11 402 bourses de stage et d’études ont été délivrées par Campus France pour le compte du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) ou de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). C’est une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente. La moitié des bourses sont des bourses de stage (51 %) et l’autre moitié des bourses d’études (49 %). Le nombre de bourses de stage gérées en 2023-2024 augmente fortement (+42 %) tandis que le nombre de bourses d’études est plus stable (+2 %).

Cependant, l’Algérie, troisième pays d’origine des étudiants étrangers, "connaît une chute du nombre de visas délivrés pour études en 2024 (-23 % par rapport à 2023), ce qui présage d’un tassement des inscriptions d’étudiants algériens dans l’enseignement supérieur français en 2024-2025". Et la moitié de la mobilité étudiante accueillie en France "provient d’un pays membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)", précise la publication.

Les États-Unis sont rattrapés par le Royaume-Uni

Premier pays d’accueil des étudiants internationaux, les États-Unis "maintiennent leur position de leader" avec une hausse de 5 % du nombre d’étudiants étrangers sur la période 2021-2022, mais une évolution de -15 % sur la période 2017-2022. "Le pays qui accueillait près d’un million d’étudiants en 2019 se voit désormais progressivement rattrapé par le Royaume-Uni", ajoute Campus France.

Cette tendance s’explique par "une politique d’accueil plus restrictive sur l’immigration qui a aussi touché la population étudiante entre 2016 et 2020", souligne Campus France, ajoutant que le deuxième mandat de Donald Trump pourrait, comme lors de son premier mandat, "conduire à des changements notables sur le volume et les origines des étudiants internationaux présents dans le pays".

Selon l’édition 2024 d’Open Doors, publication statistique annuelle de l’Institute for international education, 54 % de ces étudiants internationaux proviennent d’Inde (29 %) et de Chine (25 %).

Le Royaume-Uni bénéficie du moteur indien

Le Royaume-Uni, avec 675 000 étudiants accueillis, se maintient à la deuxième position des principaux pays d’accueil. La part d’étudiants internationaux n’a d’ailleurs "jamais été aussi forte" (26 % en 2022-2023, contre 20 % en 2019-2020, selon les chiffres de l’Hesa). Cette forte croissance (+12 % en un an et +55 % sur cinq ans), est principalement liée "au moteur de la mobilité indienne", précise Campus France.

La baisse du nombre d’étudiants en provenance de l’Union européenne (-38 % sur deux ans) a été largement compensée par l’augmentation du nombre d’étudiants extraeuropéens (Inde, Chine, Nigeria), qui représente désormais 87 % du total. Toutefois, le nombre de visas pour études délivrés en 2024 continue de baisser (-14 % par rapport à 2023, et -12 % par rapport à 2022). "Les conséquences financières de ces inflexions sont déjà alarmantes pour les universités britanniques les plus dépendantes de la mobilité étudiante internationale", souligne Campus France.

Un renforcement de l’attractivité de l’Allemagne

L’Allemagne devient pour la première fois troisième pays d’accueil, dépassant les 400 000 étudiants mobiles accueillis grâce à une progression constante sur cinq ans (+56 %). Cette hausse est soutenue par des mobilités d’origines variées (Chine, Inde, Autriche, Turquie, Syrie, Iran). "Confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée", le pays s’efforce de renforcer son attractivité internationale dans de nombreux domaines d’études, soutenant ses universités et favorisant les transitions vers l’emploi.

L’Allemagne devance l’Australie, qui peine encore à retrouver ses effectifs d’avant-pandémie. Depuis juillet 2024, l’Australie a renforcé la sélection des demandes de visa et supprime la possibilité de passer à un visa étudiant depuis son territoire.

Sixième pays d’accueil avec 337 000 étudiants accueillis, le Canada a récemment mis en place un plafond de permis d’études, réduit de 35 % en 2024, puis de 10 % en 2025, avec une baisse prévue en 2026. De plus, l’éligibilité aux visas de travail post-études dépend désormais de programmes et universités spécifiques.

L’Inde émerge comme géant des mobilités étudiantes

L’Asie-Océanie est la première zone géographique d’origine des étudiants dans le monde, avec la Chine toujours en tête, mais l’Inde montre une progression fulgurante : +21 % en un an contre +1 % pour la Chine. En 2023-2024, l’Inde devient le premier pays d’origine des étudiants internationaux aux États-Unis, devant la Chine, mais aussi au Royaume-Uni et en Allemagne.

Forte croissance de la mobilité venue d’Afrique subsaharienne

L’Europe reste la deuxième zone d’origine, représentant 1,5 million d’étudiants, mais avec une croissance modérée. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient enregistrent une hausse de 32 % en cinq ans, et l’Afrique subsaharienne la plus forte croissance annuelle en 2022 (+9 %), avec 543 000 étudiants. Le Nigeria, principal pays d’origine dans la zone, a vu son nombre d’étudiants augmenter de 33 % en cinq ans.

Erasmus+ : un niveau record en 2023, la France en tête

En 2023, Erasmus+ atteint un niveau record avec 428 000 mobilités dans 33 pays. L’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France sont les principales destinations, mais aussi les premiers pays d’origine. La France est en tête pour les départs en Erasmus+.

SOURCE : AEF INFO

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