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ÉDUCATION
14
March 2025

Étudiants sans master : peut-on mieux répartir les étudiants entre les formations ?

Chaque année, des dizaines de milliers d’étudiants n’obtiennent pas de place en master, alors que certaines formations peinent à faire le plein. Parmi les solutions avancées : la création de nouvelles places ou une meilleure adéquation entre l’offre et la demande.

Une plateforme qui améliore, mais ne résout pas tout

En 2024, plus de 85 % des candidats éligibles ont reçu une proposition d’admission en master, soit une hausse de 6 % par rapport à 2023. Le nombre de saisines a également diminué de 28 %. Ces améliorations s’expliquent en grande partie par la mise en place de Mon Master, plateforme unique de candidature introduite en 2023.

30 000 étudiants sans proposition sur Mon Master

Malgré ces progrès, près de 30 000 étudiants se sont retrouvés sans proposition en 2024. Parmi eux, seuls 2 000 ont obtenu une admission complémentaire après une saisine.

Souvent, ces propositions concernent des mentions différentes de celles initialement demandées, contraignant certains étudiants à une réorientation forcée. Les filières en tension, comme le droit, la psychologie, les STAPS ou l’éco-gestion, sont les plus sélectives, alors que d’autres formations peinent à attirer des candidats.

Mieux articuler l’offre et la demande

"Il faut mieux articuler l’offre et la demande", insiste Virginie Laval, présidente du Conseil de la formation, de la vie étudiante et de l’insertion professionnelle de France Universités. Elle cite l’exemple du droit privé, très demandé, alors que le droit public peine à remplir ses effectifs malgré des débouchés professionnels.

Pour pallier ces déséquilibres, elle préconise une meilleure information en licence sur les opportunités professionnelles. "Il ne s’agit pas de faire changer de projet aux étudiants, mais de leur montrer les autres voies possibles", précise-t-elle. Des témoignages d’étudiants ayant trouvé leur voie malgré un changement de mention pourraient aussi les aider à envisager d’autres options.

Redistribuer les places vacantes

Dès 2024, les universités mettront en place des procédures internes de recrutement après la phase complémentaire de Mon Master, afin de redistribuer les places restées vacantes.

"On ne retrouvera pas les masters en tension dans cette phase, mais ce sera l’occasion de réorienter les étudiants vers d’autres mentions dans leur domaine", explique Virginie Laval.

Le rectorat joue également un rôle dans la répartition des étudiants sans master en leur proposant des formations proches de leur projet. Toutefois, certaines disciplines, comme la psychologie ou le droit, ne permettent pas d’accès alternatif : un psychologue doit obligatoirement passer par un master de psychologie.

Une répartition marginale

"C’est une répartition complètement marginale", estime Caroline Mauriat, co-secrétaire générale du Snesup-FSU.

Elle souligne qu’on ne peut pas simplement rediriger les étudiants des filières en tension vers celles en manque de candidats. "Certes, il y a des besoins en électronique, mais un étudiant en licence de psychologie ne va pas s’y inscrire". Elle plaide pour une sensibilisation plus précoce, dès le collège et le lycée, afin d’attirer davantage d’étudiants vers les disciplines scientifiques.

Créer 50 000 places en master

En 2024, on comptait 227 100 candidatures pour 174 400 places en master. Selon le Snesup-FSU, environ 50 000 places supplémentaires seraient nécessaires pour répondre à la demande.

Le syndicat plaide ainsi pour une augmentation des capacités d’accueil, estimant que "tout étudiant de licence doit pouvoir continuer dans un master de sa spécialité".

Assurer l’insertion professionnelle

Créer des places en master n’est pas si simple, rétorque Virginie Laval. "Il est plus compliqué d’ouvrir des places en master qu’en licence, car le critère d’insertion professionnelle est essentiel". Elle rappelle toutefois que 2 700 places ont été ajoutées en 2024.

Caroline Mauriat conteste cette approche. Selon elle, privilégier l’insertion immédiate au détriment de l’accès au master exclut de nombreux étudiants du système universitaire, au profit des formations privées, souvent coûteuses et de qualité variable.

SOURCE : letudiant

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