Évaluations : le CEE recommande de rendre accessibles les écarts filles-garçons en mathématiques par école

Quels sont les facteurs qui expliquent les écarts entre filles et garçons en mathématiques au niveau local ? Dans une étude publiée le 31 janvier 2025, le Conseil d’évaluation de l’école (CEE) met en évidence que, sur une année, les garçons ont des résultats supérieurs aux filles en résolution de problèmes au CE1 dans plus de la moitié des écoles. Ces écarts fluctuent d’une année à l’autre dans 80 % des écoles et restent stables dans 19 % des établissements. Cette variabilité complique l’analyse de la question, selon le CEE, qui appelle à la mise à disposition des données filles-garçons par école lors des évaluations nationales.
Les écarts entre filles et garçons en mathématiques entre le CP et le CE1 représentent un enjeu majeur pour les écoles élémentaires, selon le CEE. L’étude révèle que les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles dans plus de 53 % des écoles, tandis que dans 30,5 % des écoles, ce sont les filles qui sont en tête. Dans 16,5 % des écoles, les résultats sont similaires entre les deux groupes. Cette situation fluctue d’une année sur l’autre pour 8 écoles sur 10, ce qui rend difficile l’appréhension de ce phénomène.
La variabilité des écarts d’une année à l’autre
En 2021, 2022 et 2023, les écarts entre filles et garçons sont variables selon les années : tantôt les garçons réussissent mieux, tantôt ce sont les filles. Dans 19 % des écoles, les écarts sont plus stables et sont généralement en faveur des garçons. Cette instabilité rend plus complexe la gestion de ces disparités par les enseignants, selon le CEE.
L’instance met en garde contre l’idée préconçue que les garçons réussissent systématiquement mieux en mathématiques. Une telle présomption pourrait entraîner une baisse des attentes envers les filles, notamment pour celles qui sont les plus performantes, ce qui pourrait affecter négativement leurs résultats, comme l’indique une étude de l’IPP.
Moins de stabilité en faveur des garçons dans les REP+
Le CEE constate également que la stabilité des écarts en faveur des garçons est plus fréquente dans les écoles privées sous contrat et moins présente dans les REP+ (réseaux d'éducation prioritaire renforcée). Cependant, cette observation doit être nuancée, car les 80 % d’écoles avec des écarts fluctuants se retrouvent également dans les secteurs public, privé sous contrat et en éducation prioritaire renforcée.
Un manque d’information sur les écarts filles-garçons par école
Malgré l’importance de ces écarts, les rapports d’évaluation des écoles ne traitent que rarement de ce sujet. En effet, si les équipes éducatives ont accès aux résultats des évaluations nationales de leurs élèves, les données spécifiques sur les écarts filles-garçons et les comparaisons avec d’autres écoles ou le niveau national ne sont pas toujours disponibles. Cela oblige les enseignants à calculer eux-mêmes ces écarts pour les analyser en se basant sur des références académiques, départementales ou nationales.
Le CEE recommande donc que les écarts filles-garçons par école soient rendus accessibles lors des évaluations nationales, avec des éléments de comparaison, afin de faciliter l’analyse des disparités. L’accompagnement des équipes pédagogiques dans ce travail d’analyse est également essentiel, et devrait s’appuyer sur les acquis de la recherche et les outils mis à disposition par le groupe de travail.
En conclusion, le CEE estime que la mise à disposition systématique des écarts filles-garçons par école serait un atout précieux pour mieux comprendre et agir sur cette problématique, dans un objectif d’équité et d’excellence pour tous les élèves.

SOURCE : AEFINFO

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